
Durcir les réglementations ou surveiller de près son développement ? Telle est la question quand le sujet des locations de meublés touristiques vient sur la table. Un sujet quelque peu brûlant dans le secteur touristique et qui ne cesse de faire couler de l’encre au grès des polémiques, année après année. Désormais bien ancré dans le paysage de l’hébergement marchand, et dans l’inconscient des voyageurs, il serait dès lors difficilement envisageable de stopper sa croissance. Néanmoins, un encadrement mieux délimité et moins permissif diminuerait une concurrence souvent jugée déloyale par les acteurs de l’hospitality. Les années à venir pourraient donc être décisives quant au futur de ce marché encore et toujours en plein essor.
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La tension grimpe entre les destinations et Airbnb
Le ton monte ces dernières années entre les plateformes de location de meublés touristiques et les élus locaux, donnant lieu à des réglementations toujours plus strictes. La Ville de Paris va ainsi interdire l’apparition de nouveaux meublés touristiques de loueurs professionnels dans les zones d’hyperconcentration touristique. « Des secteurs entiers de Paris vont être interdits aux créations de nouveaux meublés touristiques parce que nous considérons que l’offre est déjà très abondante et nous visons un étalement et un équilibre d’implantation dans Paris intra-muros » explique Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la maire de Paris. Une mesure qui s’applique uniquement aux loueurs professionnels qui louent leur logement à l’année et non aux propriétaires qui louent leur résidence principale dans la limite de 120 jours par an. Parmi les quartiers concernés figurent Paris Centre, le Canal Saint-Martin, les Grands Boulevards, les Champs-Élysées ou encore Montmartre.
La capitale n’en est pas à son coup d’essai puisque depuis 2014, la mairie a mis en place un dispositif d’autorisation de changement d’usage avec compensation en cas de transformation d’un logement en meublé touristique. Un dispositif renforcé en 2022 avec l’obligation que la surface soit compensée jusqu’au triple dans certains quartiers mais aussi l’obligation d’obtenir l’autorisation de la mairie pour convertir les commerces en meublés touristiques. « Aujourd’hui, les outils de régulation montrent leurs premiers effets positifs et on assiste à un tassement du nombre de meublés touristiques déclaré » souligne Emmanuel Grégoire. Toutefois à voir ce que la mairie mettra encore en place pour mieux encadrer ce marché à l’approche des Jeux Olympiques 2024 qui font d’ores et déjà flamber les prix des locations de courte durée, certains appartements étant proposés à plus de 1 000 euros...
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