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L’hôtellerie en avril se découvre encore d’un fil

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Publié le 12/05/09 - Mis à jour le 17/03/22

A partir des données récoltées quotidiennement auprès de 2 000 hôtels en France, soit plus de 200 000 chambres analysées toutes catégories confondues, l’observatoire de MKG Hospitality révèle une chute de 10,7 % du Revenu par chambre disponible par rapport au mois d’avril 2008. Même le décalage en avril des vacances de Pâques n’aura pas permis d’enrayer la chute qui reste naturellement liée à la crise économique que ressentent les grandes métropoles en premier lieu. Alors que tous les créneaux enregistrent des baisses de fréquentation de 5 à 9 points, l’hôtellerie économique française réussit encore à faire progresser les prix moyens. Elle peut profiter d’un certain report de clientèle pour ne céder en rien sur la grille tarifaire et justifier des augmentations de prix. C’est une situation qui va être “politiquement” et “civiquement” difficile à tenir dans les mois qui viennent. Depuis le début de l’année, on constate que l’écart de prix moyen entre les catégories supérieures est en diminution constante, traduction d’une guerre commerciale qui se joue à fleuret à peine moucheté.

Les caractéristiques du mois d’avril 2009 sont-elles identiques pour justifier l’analyse d’une année sur l’autre ?

_ Le fait que le week-end de Pâques soit passé de mars l’année dernière à avril de cette année à permis déjà de pondérer un peu le recul traduit par les chiffres du mois. Cependant force est de constater que la tendance que nous présentions depuis plusieurs mois se confirme. Ainsi pour le mois d’avril, l’hôtellerie en France enregistre un recul sérieux de son principal indicateur qu’est le RevPAR, avec –10,7 %. Ce n’est pas un résultat très encourageant même si on peut se prévaloir d’une maigre consolation qui est que, sur le plan européen, la France se maintient plutôt mieux que ses voisins.Lorsqu’on observe la tendance sur une année le retournement de cycle se confirme au fil des mois. Peut-on dire pour autant que nous savons avec précision quand nous aurons touché le fond du cycle ? Il est malheureusement trop tôt pour savoir. Chaque observateur du marché attend avec appréhension les résultats de la période estivale, en espérant que la rentrée permette d’enregistrer une stabilisation des indicateurs.Si on rentre un peu dans le détail de l’analyse, y a-t-il des observations à méditer ? _ Plusieurs phénomènes sont intéressants : lors du mois précédent, on observait un meilleur maintien de l’hôtellerie en province par rapport à Paris et à sa région. Ce mois-ci l’écart se réduit, mais pour des raisons différentes. A Paris, la baisse du RevPAR est davantage motivée par le recul des prix moyens, car la concurrence est de plus en plus rude. Alors qu’en province, et dans une certaine mesure en Ile-de-France, c’est la demande qui impacte plus fortement le RevPAR. _ Autre phénomène marquant : l’augmentation continue des prix moyens sur les catégories économiques. C’est une caractéristique des derniers mois qui ne devrait plus se poursuivre. Il semble évident qu’il devient difficile de justifier des hausses, même si nous parlons de prix moyens et non pas de prix affichés, dans un contexte de crise. L’érosion de la demande (-4,4 % et -4,9% par rapport à avril 2008 pour le 0/1 et le 2 étoiles) va conduire aussi à des ajustements tarifaires.Depuis le début de l’année, la tendance est-elle toujours orientée de la même manière ? _ Les résultats cumulés depuis janvier 2009 confirment que le recul du RevPAR se fait essentiellement en raison d’une contracture des prix sur Paris. Ils traduisent le recul constant de la demande des mois précédents et accentuent ainsi l’effet de concurrence sur ce marché. En province on n’observe pas encore un recul marqué des prix. Pour autant, le même phénomène devrait se produire avec un décalage. Plus résistante car moins sensible aux clientèles internationales par rapport à Paris, la demande chute néanmoins (-4,7 points de TO) et annonce une probable baisse des prix dans les prochains mois.L’analyse par catégories des performances montre toujours un bon maintien des segments économiques et une plus forte érosion dans les catégories haut de gamme. Le report de clientèles entre les catégories n’est pas encore flagrant, mais l’analyse de l’écart des prix entre catégories montre qu’ils tendent à se réduire. Ce phénomène touche plutôt l’hôtellerie moyen et haut de gamme pour l’instant, le segment économique étant encore protégé des attaques sur son terrain, car l’écart de prix avec les catégories supérieures est plus prononcé. Cela va t-il durer ?Lorsqu’on observe la tendance sur une année le retournement de cycle se confirme au fil des mois. Peut-on dire pour autant que nous savons avec précision quand nous aurons touché le fond du cycle ? Il est malheureusement trop tôt pour savoir. Chaque observateur du marché attend avec appréhension les résultats de la période estivale, en espérant que la rentrée permette d’enregistrer une stabilisation des indicateurs.

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