Longtemps comparé à son homologue français pour son comportement prétendu “casanier” en matière de voyages, le client espagnol fait aujourd’hui preuve d’une plus grande mobilité. Il n’hésite plus à passer les frontières de son pays, surtout la jeune génération, animée en premier lieu par une intense curiosité d’ordre culturelle. On estime que le marché émetteur ibérique génère quelque 300 millions d’euros annuels. Mais le 11 septembre, et plus récemment la guerre en Irak, ont un peu refreiné les ardeurs globe-trotteuses des Espagnols. Ces évènements ont limité les voyages longue distance, mais favorisé du même coup les destinations proches de l’Union européenne. 76% des voyages se cantonnent ainsi à des pays voisins, avec la France en tête de liste, suivie du Portugal (13%), de l’Italie (8,5%), puis de l’Angleterre et de l’Allemagne à quasi-égalité (environ 5% chacune).Par ailleurs, tout un travail reste à effectuer auprès de la clientèle haut de gamme. En France par exemple, les stations de ski et de remise en forme ont là une carte à jouer. Il existe en effet dans la Péninsule une “agitation” (buzz) autour des nouvelles pratiques du bien-être (spa, thalassothérapie…), comme en témoigne le développement de toute une presse spécialisée. Une autre niche, le tourisme religieux, est particulièrement prisée de tout un pan de la clientèle hispanique (qui compte nombre de fervents pratiquants). Un pays comme la France dispose de sérieuses ressources en matière d’art et de sites sacrés. Notamment ses impressionnantes cathédrales, auxquelles il faut ajouter les chemins de pèlerinage comme celui de Compostelle. Dans un tout autre registre, des produits ciblés à destination des “jeunes branchés” ont toutes les chances de rencontrer un large écho en Catalogne et à Madrid. Enfin, il faut savoir qu’un pays qui parvient à attirer pendant leurs vacances un grand nombre de personnalités médiatiques espagnoles bénéficie...