Après avoir été délaissés de nombreuses années, les trains de nuits connaissent un regain d'engouement de la part de nombreux voyageurs notamment pour leur côté écologique. Ainsi le Gouvernement avec la SNCF vont relancer ce marché en commençant par la liaison Paris - Nice et par la suite de nouvelles lignes devraient (re)voir le jour.
Avec l’émergence du slow tourisme qui est synonyme de modes de transports doux, le train redevient un moyen de mobilité en vogue et notamment le train de nuit qui fut longtemps délaissé. Ainsi le jeudi 20 mai 2021, se sont réunis à la gare Paris-Austerlitz, le Premier ministre Jean Castex, le ministre délégué chargé des transports Jean-Baptiste Djebarri, le PDG de la SNCF Jean-Pierre Farandou et le PDG de SNCF Voyageurs Christophe Fanichet. Ils ont ensemble inauguré la remise en service du train de nuit Paris-Nice, le Premier ministre a par ailleurs embarqué à bord de ce train.
La reprise de cette liaison permet ainsi l’élargissement de l’offre de trains de nuit en France qui est à nouveau plébiscité par l’opinion publique. Car à présent cette offre est drastiquement réduite passant de 551 gares desservies par des trains de nuit en 1981, à seulement 5 en 2020. Actuellement l’offre se compose uniquement des lignes Paris - Briançon et Paris - Rodez/Latour-de-Carol, qui sont en rénovation depuis 2018 par décision du Gouvernement, elles seront rejointes en fin d’année par la ligne Paris – Tarbes.
L’intérêt du Gouvernement porté aux trains de nuit est positif, néanmoins ce sujet reste complexe en témoigne l’absence d’accord interministériel qui a bloqué durant plusieurs mois le rapport sur l’avenir des Trains d’Equilibre du Territoire (TET) réalisé par la Direction Générale des Infrastructures, des Transports et de la Mer (DGITM). Dans ce rapport, la DGITM propose diverses solutions afin d’améliorer l’offre ferroviaire autant nocturne que diurne :
- Rouvrir 5 lignes de train de jour : Lille-Nantes via Rouen, Metz-Lyon-Grenoble, Orléans-Clermont-Ferrand-Lyon, Bordeaux-Nice, Toulouse-Lyon
- Créer un véritable réseau de trains de nuit de plus d’une dizaine de lignes, constitué autour de quatre corridors : Dijon-Marseille, Paris-Toulouse, Tours-Lyon et Bordeaux-Marseille
- Compléter le réseau domestique avec plusieurs lignes à destination de l’Europe notamment Madrid, Florence, Rome, Hambourg ou encore Copenhague
L’objectif serait de présenter un résultat d’exploitation positif en créant une réseau de trains de nuit suffisant qui pourrait accueillir près de 5,7 millions de voyageurs par an (3,5 millions pour les lignes intérieures et 2,2 millions pour les lignes internationales). Ce report modal vers le train de nuit permettrait de diminuer de 95% les émissions de CO2 liées à ces déplacements, un argument majeur quand ont sait qu’une grande partie des voyageurs actuels font de plus en plus attention à leur bilan carbone notamment la jeune génération très engagée pour la protection de l’environnement.
Mais il ne faut pas simplement dire qu’on veut des trains de nuit, il faut réinventer le marché. On ne peut pas refaire le train de nuit d’hier ! […] Les compartiments à six pour dormir avec des personnes qu’on ne connaît pas, ce n’est plus un standard.
Déclare Christophe Fanichet, le PDG de SNCF Voyageurs