Les initiatives des destinations pour préserver les sites du surtourisme

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Publié le 11/01/22 - Mis à jour le 23/10/24

initiatives contre surtourisme

Si le tourisme peut avoir des retombés bénéfiques pour un territoire, notamment économiques, il peut aussi avoir un impact bien plus négatif lorsque l'on s'intéresse aux effets du tourisme de masse sur de nombreux sites touristiques.

Le surtourisme, ou tourisme de masse, est un problème de plus en plus préoccupant dans un grand nombre de destinations touristiques qui voient leur patrimoine naturel comme culturel mis en danger par des visiteurs trop nombreux avec des comportements plus ou moins respectueux. Un phénomène pas si récent que cela mais qui prend de plus en plus d’ampleur en raison du nombre croissant de personnes voyageant actuellement. Il est alors devenu impératif de protéger ces sites de toute forme de dégradation, voire de destruction, avec la mise en place de mesures restrictives plus ou moins strictes.

La plage de Maya Bay en Thaïlande vient ainsi de rouvrir aux touristes après trois longues années de fermeture. L’interruption de l’activité touristique sur ce site faisait suite à la décision des autorités du pays d’interdire l’accès à tous, le temps d’obtenir une restauration complète des récifs coralliens et de sauver ces lieux d’un désastre écologique. En effet, le site rendu célèbre par le film « La Plage » accueillait plus de 5 000 visiteurs par jour. La majorité ne restait que quelques dizaines de minutes, le temps principalement de prendre des photos pour les réseaux sociaux, puis remontait ensuite sur des hors-bords affrétés par les multiples tour-opérateurs de la région.

Un comportement tout sauf durable qui menaçait grandement le patrimoine naturel de ce lieu emblématique, les autorités ont ainsi décidé d’agir fort en le fermant totalement au public pendant trois ans. Et depuis sa réouverture le 1er janvier 2022, de nouvelles règles sont apparues. Les bateaux ont interdiction d’entrer dans la zone et doivent donc déposer leurs passagers sur une jetée de l’île, loin de la crique. Seuls les speedboats, limités au nombre de huit, pourront débarquer dans la crique. Enfin, uniquement 300 personnes pourront visiter la baie par créneau d’une heure entre 10h et 16h. Soit un total de 1 800 visiteurs par jour contre 5 000 auparavant.

Non loin de là au Cambodge, le site d’Angkor Wat a lui également connu des afflux de touristes très importants qui mettaient en danger l’intégrité du site archéologique mondialement connu. Pour conserver au mieux celui-ci, les autorités ont fait le choix d’augmenter considérablement le prix des droits d’entrée au site, le passant de 20 dollars à 37 dollars. Également, l’accès au sanctuaire central du site est désormais restreint à des groupes n’excédant pas 100 visiteurs en même temps.

Au Pérou, le ministère de la Culture a décidé de s’attaquer au phénomène du tourisme de masse concernant le site du Machu Picchu qui accueille plus d’un million de visiteurs par an. Une telle fréquentation a comme conséquence l’usure de la surface en pierre des temples du Soleil et du Condor ainsi que la pyramide d’Intiwatana. En 2017, le temps de visite a été limité à 4 heures par visiteurs et tous doivent être obligatoirement accompagnés d’un guide de tourisme officiel. Deux ans plus tard, les mesures se durcissent avec un temps de présence dans la cité inca de 3 heures maximum par groupe de touristes.

Toujours sur le même continent, la célèbre Ile de Pâques a également été victime de son succès et la surfréquentation de ce lieu s’avérait être une menace pour sa biodiversité et son authenticité. Le gouvernement chilien a ainsi mis en place des mesures visant à limiter le séjour des touristes sur l’île à 30 jours maximum. Cette mesure s’inspire d’une similaire instaurée dans les îles Galapagos en Equateur. L’objectif étant d’empêcher l’installation d’un trop grand nombre de personnes sur l’île ce qui induirait par la suite un déséquilibre ayant de graves conséquences sur la faune et la flore de la destination.

La France est aussi le théâtre de phénomènes similaires, à l’image du Mont Blanc qui a vu son ascension être réglementée en 2019. Le sommet emblématique de l’Europe attire chaque année 25 000 excursionnistes, une fréquentation conséquente qui a pour effet des phénomènes de surfréquentation des refuges mais aussi une dégradation de la qualité du site naturel pourtant classé et protégé. Désormais pour atteindre le sommet en passant par la voie normale, surnommé « Voie Royale », il faudra obligatoirement avoir réservé sa place dans l'un des trois refuges situés sur l'itinéraire. Une mesure qui limitera le nombre d’alpinistes permettant ainsi une meilleure préservation du site.

Même constat dans le Sud de la France, une trop forte concentration de touristes au même endroit engendre une dégradation da la flore de sites en question. Ainsi pour contrer le surfréquentation des Calanques durant la période estivale, la municipalité de Marseille a lancé une opération de démarketing pour ne pas inciter plus de touristes à venir sur cette période. Et dès cette année, une jauge sera mise en place afin de limiter le nombre touristes sur une journée. A cela s’ajoute la collaboration de la région PACA avec l’application Waze visant à redistribuer les flux touristiques de manière plus harmonieuse sur l’ensemble du territoire pour désengorger les sites saturés.

Il est crucial de préserver de tels sites touristiques afin que les générations futures puissent à leur tour en profiter. Plus de mesures et de restrictions en ce sens devraient voir le jour pour conserver les joyaux patrimoniaux et les merveilles naturelles présentent dans le monde entier mais comme le dit l’adage il serait préférable de prévenir plutôt que de guérir afin d’éviter des dégradations irréversibles. Le Bhoutan est un exemple en la matière puisque le pays a d’ores et déjà mis en place des jauges maximales de touristes à l’année pour conserver son patrimoine. D’autres destinations auraient peut-être tout intérêt à s’inspirer de ce pays novateur en termes de protection de son environnement.

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