
L'analyse des six premiers mois de fréquentation touristique parisienne confirme que la situation de la capitale reste très privilégiée dans un contexte généralement morose. Elle bénéficie de l'apport renouvelé des clientèles fidèles et de l'arrivée massive des nouvelles clientèles internationales, en profitant de la faiblesse actuelle de l'euro par rapport aux autres devises internationales.
Le directeur général de l'Office du Tourisme et des Congrès de Paris a toutes les raisons d'afficher un large sourire : avec d'excellentes performances jusqu'à l'été, la capitale dépasse ses meilleurs niveaux, et "devrait finir l’année sur une hausse de fréquentation +1,5 % par rapport à 2011, déjà un excellent crû".Alors que les pays occidentaux sont diversement affectés par la crise, l’industrie touristique parisienne puise le souffle nécessaire pour dépasser ses meilleurs niveaux dans un «mix clientèle» à l’évolution très favorable. Au terme de sa présentation, le directeur général résume : "ce premier semestre est marqué par le retour en nombre de nos plus fidèles visiteurs issus des USA, du Royaume-Uni mais aussi du Japon, tous bénéficiant du recul de l’Euro sur le marché des changes. A l’exception des Espagnols, la présence des visiteurs européens se maintient. Paris compte aussi sur la fréquentation de touristes issus de nouveaux marchés dont la classe moyenne est avide de voyager. Dès 2009, l’addition de ces fréquentations a permis aux hôteliers de renouer avec une croissance des prix de 7 % au premier semestre 2012. Le succès de la capitale repose sur une alchimie bien particulière. Entre sécularité et modernité, Paris s’appuie sur des atouts incontestés : dynamisme d’une culture en ébullition permanente et attractivité de son shopping. Face à une crise économique qui toucherait aussi l’industrie touristique, la force de cette image devrait peser".De fait, malgré un contexte économique crispé, Paris demeure un bastion de résistance en termes de fréquentation touristique. Au premier semestre 2012, avec 7,8 millions d’arrivées hôtelières, la croissance est de 1,4 %. La fréquentation touristique étrangère bat des records (+6 % par rapport au 1er semestre 2011) et vient largement compenser une fréquentation française en léger fléchissement par rapport à 2011 (–3,2 %), touchée par la baisse des moyens, la hausse des coûts du transport intérieur.Retour en nombre des clientèles fidèles.Très bonne nouvelle pour Paris, le premier semestre 2012 est marqué par le retour en nombre de visiteurs fidèles, issus des USA (670 000 arrivées, +14, 6 %) et du Royaume-Uni (503 000 arrivées, + 7,9 %). Ce sont depuis toujours les tout premiers visiteurs étrangers de la capitale, mais leur présence s’accentue, encouragée par le recul de l’Euro sur le marché des changes.Autre retour en force étonnant : le dynamisme des arrivées japonaises un an après Fukushima (251 300, +6,2 %, le cours du Yen étant également favorable aux visiteurs nippons).Maintien des flux des nouveaux pays émetteursL’Asie, et notamment la Chine, poursuivent leur fantastique croissance : 1 230 000 visiteurs en 2011 (+7,3 % de progression sur 2010), 607 000 visiteurs au premier semestre, + 11,7 % pour l’Asie (y compris l'Australie), 75 900 visiteurs, +14,7 % pour la Chine. Et il faut aussi compter avec les visiteurs en provenance d’Amérique Latine dont la présence progresse de 7,2 % avec 283 000 arrivées hôtelières.Les touristes des Proche et Moyen-Orients marquent la plus forte croissance (140 800 arrivées hôtelières, +19,6 %). Non seulement cette clientèle se montre fidèle à l’été et anticipe toujours sa venue en fonction du Ramadan — ce qui a donné un pic de fréquentation en juillet — mais ses séjours parisiens se généralisent sur l’année.La fréquentation européenne se maintient par rapport à 2011 (2,2 millions d’arrivées, +1 % par rapport au 1er semestre 2011) à l’exception des Espagnols (193 000 arrivées hôtelières, -22 %), touchés de plein fouet par la crise. Les Allemands marquent un retour (-0,7 % sur l’année 2011, + 4,1 % au 1er semestre 2012 : 274 500 arrivées hôtelières) et la fréquentation Suisse explose (154 400 arrivées, +23,9 %).Les Jeux Olympiques n’ont pas eu d’impact évident sur la fréquentation hôtelière parisienne. Face à l’attractivité de grandes destinations urbaines européennes, et notamment de Londres où se sont déroulés avec succès les Jeux Olympiques, du 27 juillet au 12 août 2012, Paris a tenu le cap, jouant la carte de la proximité avec sa voisine d’outre-Manche et s’appuyant sur la puissance commerciale d’Eurostar qui met Paris à 2h15 de la capitale anglaise. Les taux d’occupation hôteliers se sont maintenus à 70,2 %, perdant 2,3 points.Des taux d’occupation et des prix moyens inédits au regard d’une croissance mesurée du parc hôtelier et d’une augmentation des flux à venir. Au premier semestre, le taux d’occupation est de 79 %. Il est stable comparé à 2011, année record.La croissance des prix moyens de l’hôtellerie parisienne, 164€ (données MKG Hospitality), progresse de + 6,9 % et devient la seule variable d’ajustement face à un parc hôtelier quasi saturé.Pour les responsables du tourisme parisien, en dépit des incertitudes, 2012 devrait se terminer sur une fréquentation globale à +1,5 %. "Tourisme de loisirs et d’affaires confondus, le second semestre sera plus riche d’événements que les six premiers mois de l’année. Côté salons s’annonce Le Mondial de l’automobile (biennal, du 29 septembre au 14 octobre), le plus gros salon parisien. Comme en 2010, il pourrait drainer 1,3 million de personnes. Côté congrès, deux importantes manifestations sont à venir : le 67e Congrès de l’Ordre des Experts-Comptables et le Congrès Français Psychiatrie – CFP. Elles réuniraient à elles seules 8 500 participants".
