• Connue surtout pour son passé minier et la chaleur de ses supporters, Lens abordera dans quelques jours une autre étape de son histoire en accueillant la première pierre d’un chantier attendu : la construction du Louvre-Lens. • Fruit du projet de décentralisation culturelle cher à l’ancien ministre de la culture, la petite sœur du Louvre Paris soulève autant d’espoir que de questions. Si les politiques sont ravis d’accueillir un espace culturel au nom emblématique, les Lensois, et notamment les professionnels de l’hôtellerie, se veulent plus prudents. • Tous, néanmoins, devront relever leurs manches pour faire de l’arrivée de ce nouveau lieu un véritable levier de développement local. Le risque est grand de voir filer le train des retombées économiques, notamment vers la voisine lilloise.
C’est officiel. Le 4 décembre prochain, la première pierre du Louvre-Lens sera posée en lieu et place de l’ancien carreau de fosse Théodore Barrois ou fosse n°9. Cinq ans. Il aura fallu cinq ans pour que les Lensois passent de l’euphorie de la nouvelle à une réalité plus tangible : le début effectif d’un chantier prévu pour une durée de plus de deux ans. En 2004, c’était déjà un 4 décembre que les habitants de l’ancienne cité minière avaient fêté l’annonce de l’arrivée du célèbre musée. La date est plus qu’emblématique. Le 4 décembre est le jour de la Sainte-Barbe, patronne des mineurs. Ici, on ne fait pas table rase du passé. Bien au contraire. La mine est inscrite dans le paysage. Les terrils tout proches symbolisent un passé qui a fait vivre la région. Nostalgiques, les Lensois ont la mine chevillée au corps, mais ils savent que ce passé est derrière eux, dans les souvenirs et les beaux musées patrimoniaux. Aujourd’hui, l’heure est au changement, à l’espoir aussi, car Lens comme d’autres villes du Nord avant elle, cherche d’autres chemins de reconversion.“Le Lensotel est un établissement 3 étoiles de 70 chambres situé au Nord de l’agglomération lensoise sur le centre commercial Lens 2. Nous travaillons à 80% avec la clientèle Affaires. Le reste de la fréquentation est composé de touristes de passage et de sportifs. Depuis le début de la crise, notre chiffre d’affaires total a baissé de -20%. Il serait faux de dire que nous n’attendons pas avec impatience l’arrivée du musée, mais cela n’aura qu’un impact très limité d’un point de vue hôtelier. Il ne faut pas se mentir : la plupart des touristes qui viendront visiter le Louvre-Lens ne séjourneront pas à Lens, mais plutôt à Lille, Arras ou Paris. Selon l’étude du cabinet MKG, le nombre de nuitées supplémentaires générées par le musée lorsqu’il aura atteint sa vitesse de croisière a été estimé à une trentaine de chambres par jour (estimation haute). Ce n’est pas beaucoup d’autant plus si de nouveaux hôtels viennent entre temps se greffer à l’offre lensoise. A mon avis, ce sont plutôt les cafés-brasseries qui graviteront autour du site qui pourront réellement tirer leur épingle du jeu. Cela étant, si impact positif il y a, il sera pour les structures de catégories 3 étoiles maximum, qui par leur politique de prix éprouvée pourront accueillir des groupes scolaires, des seniors ou des comités d’entreprise. Pour le moment, nous restons attentifs, nous continuons à rénover nos chambres à hauteur de 8 à 9 unités par an et renforçons notre présence sur le Net”.C’est un cabinet d’architecture japonais, Sanaa, qui a été retenu pour réaliser le bâtiment. Le Louvre-Lens préfigura ce que sera le musée du XXIème siècle : un lieu ouvert où les œuvres d’art se côtoieront dans un esprit de transversalité. Ainsi, contrairement à Paris où les collections sont cloisonnées dans un genre spécifique (objets d’art, peintures, sculptures, antiquités…), il invitera les visiteurs à un parcours artistique chronologique dans un espace au nom évocateur : la “Galerie du temps”. Les collections, issues des huit départements du Louvre Paris, changeront régulièrement (tous les 18 mois à 5 ans). Des expositions temporaires, à envergure internationale, seront par ailleurs organisées au rythme de deux par an. Elles seront issues des collections du Louvre, mais également d’autres musées français et étrangers. “C’est un musée d’un genre nouveau qui mettra l’humain au cœur du projet : les visiteurs pourront ainsi voir des restaurateurs en action, écouter les explications de spécialistes et même visiter les réserves du musée. Ce sera un lieu ouvert et interactif qui intégrera toutes les dernières avancées technologies en matière de scénographie muséale”, s’enthousiasme Edouard Magnaval, président de la CCI de l’arrondissement de Lens. Comme le Pompidou à Metz, le Louvre Lens est d’abord un projet de décentralisation culturelle. Il résulte de la volonté politique de l’ancien ministre de la Culture, Jean-Jacques Aillagon, de favoriser la création d’antennes culturelles en région, émanations de grands établissements parisiens. “L’arrivée à Lens du plus grand musée du monde est une formidable opportunité pour le territoire et l’occasion de sortir de certains clichés. Aujourd’hui Lens est passé d’une mono industrie à un tissu économique riche et diversifié avec des filières d’excellence comme la logistique, l’éco-industrie ou encore le sport et les loisirs”, souligne ainsi Edouard Magnaval. Si le projet est séduisant sur le papier, il n’en soulève pas moins de nombreuses questions. Le Louvre-Lens est un beau bijou dont l’écrin est en devenir. Les Lensois, et en particulier les hôteliers, ne sont pas dupes. Ils savent que les touristes qui viendront au musée iront chercher ailleurs ce qu’ils ne trouveront pas sur le site. Car, il ne suffit pas d’avoir un beau musée pour faire d’une ville une destination culturelle. Cela prend du temps et les acteurs économiques en sont bien conscients. “Tout ne se fera pas d’un claquement de doigt, mais la dynamique de développement est en marche. Prenez l’exemple de Bilbao et de Liverpool, il leur a fallu respectivement 10 ans et 20 ans pour aboutir à des résultats concrets. Lens commence à se métamorphoser. L’aménagement du boulevard Basly, principale artère du centre-ville est terminé et le quartier des gares est en pleine reconversion”, note le président de la CCI. Rasée pendant la première guerre mondiale, Lens s’est ensuite dotée de quelques beaux ensembles architecturaux de style art-déco tout autour notamment de la place Jean Jaurès. La ville compte également de belles maisons d’ingénieurs, témoins de son passé minier, et d’anciennes cités avec leurs petits jardins communautaires. “Lens n’est pas située dans un no man’s land culturel. Elle fait partie d’un territoire, le bassin minier, que nous souhaiterions voir inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco. Un dossier de candidature a été déposé et nous attendons le résultat pour début 2010. Charge à nous de mieux mettre en valeur notre histoire, de créer ou simplement valoriser des produits touristiques en étoile autour de la ville, intégrant par exemple l’ancien site minier du 11/19 à Loos-en-Gohelle, le mémorial canadien de Vimy ou le cimetière de Notre-Dame de Lorette”, insiste Sophie Maurand, la directrice de l’Office de Tourisme Lens-Liévin. “Il va aussi falloir également mettre en réseau l’ensemble des musées et des atouts culturels de la région comme le musée de la Piscine à Roubaix ou des Beaux-Arts à Lille”, poursuit Edouard Magnaval. Une étude du cabinet MKG, cofinancée par les CCI de l’Artois, Grand Lille et la CRCI (et ayant bénéficiée d’un financement Feder) a été lancée au printemps pour connaître le véritable impact de l’arrivée du Louvre sur la filière hôtellerie-restauration de l’Artois-Douaisis.L’analyse quantitative de l’offre hôtelière de l’agglomération de Lens (20 hôtels, 992 chambres) a permis de mettre en exergue une “surreprésentation de l’offre super-économique et 1 étoile au détriment de l’hôtellerie 2 étoiles (54,7% de l’offre)”, “une absence d’hôtellerie haut de gamme”, “une bonne représentation des chaînes hôtelières (58,9% des chambres avec une concentration dans le créneau super-économique)” et “une capacité moyenne de 50 chambres, soit 16 chambres de plus que la moyenne nationale”. Du point de vue qualitatif, le parc hôtelier lensois se caractérise par une différence importante de standard entre les hôtels de chaînes et les hôtels indépendants dont certains, à l’architecture vieillissante, ne sont plus adaptés aux attentes actuelles de la clientèle.“Aujourd’hui, les hôteliers travaillent à 62% avec le segment affaires et 38 % la clientèle d’agrément. Or, avec le Louvre Lens, on estime à 550 000 le nombre de visiteurs sur le site chaque année (750 000 les deux premières années). Un flux important de visiteurs qui permettra sans aucun doute sinon d’inverser la tendance, au moins d’augmenter sensiblement le taux d’occupation du segment “Loisirs”, espère Thierry Lowys, Chef du service Communication de la CCI de Lens, avant d’ajouter : “quoi qu’il en soit, nous avons encore beaucoup de travail à faire, sur la mise en valeur du site, l’hébergement et également la restauration, car à proximité immédiate du Louvre, l’offre en matière de restauration est inexistante”.D’autres projets sont à l’étude parmi lesquels la construction d’un palais des congrès, d’un casino ou encore d’un musée du foot. Chimères ou réalités ? Parmi les personnes interrogées peu se sont montrées loquaces sur ce sujet car ce sont des investissements privés. Mais il y a fort à parier que le 27 mai 2010, date de la confirmation ou non du choix de la France comme pays d’accueil de la coupe d’Europe 2016, permettra d’y voir plus clair. Si la France décroche le gros lot, Lens devra alors se préparer à une autre échéance : l’accueil de supporters européens pendant plusieurs semaines. Des aficionados du sport qui auront besoin de se loger mais aussi de se divertir… “Lens est rôdée : elle a déjà accueilli deux Coupes du monde de rugby et une coupe de football !”, précise Edouard Magnaval.Architecture muséale De verre et de lumièreC’est une agence d’architecture japonaise, Sanaa, qui a été choisie en septembre 2005, pour réaliser le projet du musée. La bataille fut rude. De 124 cabinets candidats au départ, ils n’étaient plus, au final, que 6 à concourir. Original, immatériellet fluide, le travail architectural de Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, créateurs de l’agence en 1995, se caractérise par une abolition de la pesanteur des matériaux et la place importante accordée à l’espace. Leurs références sont internationales. On leur doit notamment le Musée d’Art Moderne de New-York, l’Ecole Polytechnique de Lausanne ou encore le Musée d’art contemporain du 21ème siècle à Kanazawa au Japon. Outre l’agence Sanaa, l’équipe de maîtrise d’œuvre associe également les talents des architectes muséographes américains Celia Imrey et Tim Culbert, et d’une architecte paysagiste française, Catherine Mosbach. Le Louvre-Lens se développera sur le site à la manière d’un chapelet de bâtiments, tous construits sur un seul niveau “pour éviter l’impact d’un édifice monumental”. Le verre et l’aluminium composeront la structure de cet ouvrage tout de transparence pour une meilleure intégration à l’environnement. L’idée est de créer une “relation ouverte entre musée, nature et ville”, et de faire de ce lieu un espace de promenade et de rencontre.L’attribution des marchés de travaux de la construction du musée du Louvre-Lens a quant à elle été finalisée le 5 octobre dernier. La commission permanente du Conseil régional Nord - Pas de Calais a en effet autorisé la signature des marchés avec les entreprises retenues : Eiffage construction nord pour le gros oeuvre, Perma Steelisa pour la charpente et les façades, Guintoli pour les terrassements et plusieurs sociétés régionales pour les autres lots. Le projet global a été estimé à 150 millions d’euros (HT). Il est financé à hauteur de 51% par la région Nord-Pas-de-Calais (maître d’ouvrage), de 17 % par l’ Union Européenne, 8,5 % par le Département du Pas-de-Calais, 8,5 % par la CommunAupole de Lens-Liévin et la Ville de Lens, 12,5 % par le mécénat : 12,5 % et 2,5 % par l’Etat. “L’évolution du contexte économique a permis d’abaisser le montant des travaux d’environ 20 %, soit une enveloppe inférieure de 19 M€ HT aux dernières estimations”, précise-t-on sur le site Internet du projet (www.louvrelens.fr).3 questions à Jean-Louis Subileau, Urbaniste, directeur général délégué de la Saem Euralille, également en charge du projet EuralensEn 1998, Pierre Mauroy vous contactait pour la relance d’Euralille. Aujourd’hui, c’est au tour de Daniel Percheron, Président du Conseil Régional Nord-Pas de Calais, de faire appel à vos services pour le projet Euralens. Quel est l’objectif de cette mission ? _ C’est d’abord une affaire de gouvernance. L’idée est de créer une dynamique autour du musée du Louvre Lens en fédérant les actions de l’ensemble des acteurs du territoire. Il faut que les responsables économiques et les élus des communes concernées par le projet prennent conscience de l’ampleur de ce projet et de l’impact qu’il peut avoir en matières de retombées économiques pour l’agglomération lensoise et pour le bassin minier. C’est d’ailleurs l’un des objectifs de Pierre Mauroy avec le projet Euralille : réunifier l’agglomération de Lille autour d’un projet manifestant le renouveau de la Métropole…Un musée, même de renommée mondiale comme le Louvre, ne suffit pas à créer une destination. Quels sont les projets sur lesquels l’association d’Euralens devra plancher ? _ Tout d’abord, pour qu’une destination touristique puisse naître, il faut qu’il y ait adhésion de la population. Les Lensois sont très fiers de voir le Louvre s’implanter dans leur ville, mais cela ne suffit pas. Il faut qu’ils s’approprient le projet. Les mentalités commencent à changer. Ainsi, pendant longtemps, l’agglomération de Lens a ignoré ses atouts. Aujourd’hui les communes qui la composent ont pris conscience de l’intérêt de mettre en commun leur héritage. Une association Bassin minier Unesco a été créée récemment en vue du classement du territoire au patrimoine mondial de l’humanité. C’est un signe fort. L’autre point sur lequel il faut travailler, c’est l’aménagement du territoire. Il faut privilégier les transports en commun pour désenclaver le site et favoriser les déplacements entre les différents points stratégiques : stade couvert de Liévin, musée Louvre Lens, stade Bollaert, gare de Lens… La création d’un tramway reliant d’est en ouest le bassin minier est décidée et à l’étude, comme celle d’une liaison ferroviaire rapide entre Lille et le bassin minier. Mais l’échéance n’est pas pour demain. Pour le tramway, il faudra probablement attendre 2014.Plusieurs projets d’infrastructures immobilières sont également dans les cartons. On parle de la création d’un Palais des Congrès, d’un hôtel quatre étoiles et même d’un musée du foot. Qu’en pensez-vous ? _ Le seul projet majeur qui soit actuellement engagé est la rénovation du stade Félix-Bollaert pour la coupe d’Europe 2016. D’autres projets urbains sont lancés par les villes. Cela est un peu dispersé. Euralens vise à donner une cohérence. Certes, il faut être créatif, mais il ne faut pas brûler les étapes. La première chose à faire est d’analyser les besoins. L’hébergement en est un. Il faut un équipement hôtelier dans le centre. Ce pourrait être dans l’ancien cinéma Apollo qui est situé en face de la gare et que l’on pourrait convertir en hôtel. On peut aussi imaginer à proximité immédiate du musée plusieurs produits hôteliers originaux. Quoi qu’il en soit, il faut s’appuyer sur l’existant. Lens possède quelques beaux bâtiments art-déco et de belles maisons d’ingénieurs que l’on pourrait mieux mettre en valeur. Il y a également, tout autour du site du futur musée, d’anciennes cités minières dotées de grands jardins que l’on pourrait convertir en éco-cités comprenant des résidences d’artistes et des hébergements pour les touristes. Mais avant toute chose, il faut se donner les moyens d’agir, faire de vrais arbitrages et réfléchir rapidement à des actions en commun pour offrir davantage de lisibilité aux investisseurs potentiels.Frédéric Brouillard, directeur du Novotel Lens Noyelles à Noyelles-Godault“Notre hôtel est situé à 12 kilomètres du centre de Lens, en direction de Lille. Nous travaillons à 65 % avec la clientèle affaires. Les 35 % restant sont des touristes de loisirs de passage dans la région. Ils viennent soit pour faire un stop sur la route de leurs vacances comme c’est le cas avec les Britanniques ou les Belges, ou pour visiter nos sites de mémoire : Notre-Dame-de-Lorette ou encore Vimy, le plus grand mémorial canadien en Europe. Sur le marché Affaires, nous accusons le coup de la baisse d’activité de la filière automobile. L’arrivée du Louvre Lens est donc une bonne chose. Tout du moins pour la notoriété de la ville car je ne pense pas que les retombées directes seront importantes. Il faut voir ce projet davantage dans le long terme. L’attractivité de Lens ne sera réelle que si la ville investit en nouvelles structures, complémentaires de l’offre muséale. Il faut que tous les acteurs politiques et économiques jouent le jeu, qu’il y ait une politique globale de développement pour que Lens devienne une vraie destination et pour réussir à capter les visiteurs du musée sur une ou deux nuitées. Il faudra être force de proposition. Sur le Novotel, nous avons déjà lancé des pistes de réflexion : comme éventuellement la création d’une navette entre le musée et notre hôtel, ou encore l’élaboration de packages réalisés en partenariat avec le site. A nous de nous montrer créatifs pour ne pas voir passer le train…”Isabelle et Bruno Parrain, propriétaires de l’hôtel Bollaert à Lens “Notre établissement, un hôtel 3 étoiles de 54 chambres, est situé juste en face du stade Félix-Bollaert. Cette situation nous permet, tous les quinze jours en moyenne, d’accueillir le public des passionnés de foot. Ce sont des clients de passage qui viennent à Lens pour connaître l’ambiance particulière et chaleureuse qui règne dans ce stade emblématique lors des matchs de Ligue 1 et 2. Nous accueillons également les journalistes qui couvrent ces évènements. Mais cela ne représente que quelques nuitées. Notre clientèle principale est en effet composée majoritairement de VRP et d’hommes d’affaires. Sur ce marché, nous avons accusé une baisse de 20% de chiffre d’affaires depuis le mois de juin. L’arrivée du musée devrait mettre un peu de “beurre dans les épinards”. Des retombées sont attendues notamment pendant le chantier qui devrait nous permettre pendant 2 à 3 ans de remplir quelques chambres grâce à la clientèle des architectes et maîtres d’ouvrage. Ensuite, sur l’activité générée lorsque le musée sera ouvert, nous restons plus dubitatifs. La visite du Louvre-Lens se fera en quelques heures et pour réussir à capter la clientèle qui viendra voir le site, il faudrait que le tissu économique et culturel de la ville s’étoffe davantage. Quoiqu’il en soit, nous essayons de nous tenir prêts. Nous avons d’ailleurs lancé un programme de rénovation pour embellir notre façade et élargir notre offre de chambres familiales”.Frédéric Westrelin, directeur du Campanile Lens “Notre Campanile est situé au Nord de Lille sur une zone d’activités tertiaires et secondaires. Il y a des commerces, mais aussi des entreprises du bâtiment et un peu d’automobile. Notre clientèle est donc majoritairement Affaires (70% de notre activité). Les 30 % restants se partagent entre la clientèle de passage et celle des associations et clubs sportifs. Inutile de vous dire que nous attendons avec une certaine impatience l’arrivée du Louvre Lens. Mais la dynamique de développement autour du site ne fera pas d’un claquement de doigt. Il va falloir retenir le client, le séduire, créer une offre autour du musée, imaginer des packages pour inciter les visiteurs du site à rester dans la région. Vimy, notamment, mémorial de la Première guerre mondiale, est à seulement un quart d’heure de notre hôtel. D’une manière générale, on observe une certaine prudence de la part des hôteliers d’autant que des projets de construction de nouveaux établissements semblent à l’étude. Un 4 étoiles devrait ainsi voir le jour près du stade Bollaert et même un casino. Il y a quelque mois nous avions travaillé à la construction d’un club hôtelier. Depuis c’est le statu quo. C’est dommage, car une telle structure permettrait aux hôteliers de voir l’avenir avec plus de sérénité en nous préparant mieux à l’échéance 2012, celle de l’arrivée du musée.Jean-François Navarro, directeur du Lensotel, à Lens