. Poussé par le Groupe Accor qui cherche une porte de sortie pour sa participation minoritaire, le Groupe Lucien Barrière prépare son entrée à la bourse de Paris. . En présentant son groupe, Dominique Desseigne se montre résolument confiant dans les relais de croissance, avec un accent mis sur l’international. . Il traduit cette confiance en augmentant la participation familiale à 53% en préamptant 2% sur les 49% du capital proposés au marché.
Après la présentation du document de base il y a quelques mois, validé par l’Autorité des marchés financiers, il restait au Groupe Lucien Barrière à trouver la fenêtre de tir pour s’introduire à la Bourse de Paris. Le Groupe Accor plaidait pour cette solution qui lui permettrait de se désengager en cédant l’intégralité de sa participation de 49%. Le "road show" qui vient de débuter à Paris permet à Dominique Desseigne, P-dg, entouré de ses proches collaborateurs, de dresser aux investisseurs institutionnels et aux analystes financiers le portrait en huit points d’un groupe leader sur son marché, aux marques fortes, aux actifs solides, au modèle économique résilient, aux partenaires prestigieux, à la structure financière saine et aux perspectives de croissance portées par le rebond du secteur et les opportunités d’élargir le périmètre. La première cotation est attendue au 1er octobre en fonction d’un prix d’introduction qui évolue actuellement entre 16,10 et 19,60 euros par action, soit entre 245 et 298 millions à récupérer pour le Groupe Accor.Pour marquer la confiance qu’il a dans son groupe, le P-dg a décidé de porter le contrôle familial sur l’entreprise à 53%, en se réservant 2% supplémentaires sur l’offre publique. Il indique au passage qu’il n’est pas question de rapprocher le Groupe Lucien Barrière de la Fermière de Cannes, la seconde entité du patrimoine familial, dans laquelle il est associé au fonds Qatari Diar, plus intéressé par l’activité hôtelière que casinotière.Malgré le contexte boursier toujours difficile, Dominique Desseigne compte sur les fondamentaux du groupe pour séduire les investisseurs au bon prix. Sur un marché des jeux touché par la récession depuis deux ans, le groupe accentue sa part de marché, dépassant 31% du Produit brut des jeux national. La bonne nouvelle vient de la stabilisation du déclin et de l’apport conséquent des nouveaux établissements (Toulouse, Le Caire, Lille, Blotzheim). La nouvelle règlementation autorise le groupe à se doter de 2 000 machines à sous supplémentaires dès que le marché pourra les absorber. L’ouverture des jeux en ligne offre aussi des opportunités avec le partenariat Barrière-Française des Jeux sur le poker. L’autre bonne nouvelle vient de la forte reprise de l’activité hôtellerie-restauration (4 points de TO sur le dernier semestre et 7 points de plus sur le dernier trimestre), soit une hausse de plus de 10% du chiffre d’affaires. Malgré une diminution régulière lors des derniers exercices, la marge brute d’exploitation reste voisine de 20% du chiffre d’affaires (1,06 milliards d'euros en 2009), dégageant l’an passé 115 M€. L’hôtellerie compte pour 13% du chiffre d’affaires. Dominique Desseigne préfère s’attarder sur le potentiel de croissance sur un marché davantage porteur. L’effet négatif de l’interdiction de fumer s’estompe, la fiscalité a diminué, les nouveaux casinos plus ludiques attirent plus de monde, l’hôtellerie haut de gamme bat des records d’affluence…Le Groupe Barrière, tout en martelant qu’il ne fera pas le développement de trop qui pourrait le fragiliser, reste un investisseur actif. Plus de 320 M€ ont été investis sur 3 ans. Après l’ouverture du nouvel hôtel de Lille, on attend le nouveau casino de Ribeauvillé l’an prochain. «Dans les années qui viennent, je verrai assez bien l’ouverture de 5 à 6 nouveaux spots touristiques, en étant présent au capital pour sécuriser l’investissement, dans l’esprit de ce que nous avons fait à Marrakech. Equilibrer notre activité à 60 % en France et 40 % à l’international est un objectif raisonnable, en élargissant notre portefeuille hôtelier», analyse Dominique Desseigne.