
• Dominique Desseigne a attendu 7 ans avant d'accueillir les premiers clients dans un hôtel Barrière hors des frontières nationales. C'est chose faite depuis deux mois au Naoura Barrière de Marrakech qui veut rivaliser avec les établissements mythiques de la destination. • Nouvelle vitrine pour les investisseurs, cet hôtel préfigure d'autres réalisations sans doute au Maroc et au Moyen-Orient en s'appuyant sur Qatari Diar, partenaire de la Fermière de Cannes • Dans un contexte difficile, notamment pour les casinos, le groupe Barrière poursuit les développements engagés à Lille, Cannes, Ribeauvillé, et Blotzheim.
Il a fallu deux ans au groupe Barrière pour finaliser l’acquisition du terrain de 2 ha à deux pas de la Koutoubia et de la place Djemaa el Fna, hauts lieux touristiques de Marrakech, et sept longues années pour modeler, remodeler le projet d’hôtel de luxe, sécuriser les financements et achever les travaux. Un parcours éprouvant, mais qui n’a pas eu raison de l’entêtement de l’équipe de développement du groupe Barrière, qui y a consacré 45 millions d’euros. Depuis à peine deux mois, les premiers clients fréquentent la nouvelle adresse en ville, le Naoura Barrière : 85 chambres et suites, un restaurant Fouquet’s, un bar Nuphar et un U Spa de 1 000 m2, conçu et géré en exclusivité avec Les Sens de Marrakech. Pour faire sa place dans l’offre de luxe de la ville en constante augmentation, le Naoura Barrière table sur la clientèle déjà fidèle aux palaces du groupe, notamment ceux de Cannes et le Fouquet’s Barrière de Paris, et sur un positionnement très haut confort indéniable : la dimension, les équipements, la conception des chambres, l’atmosphère du bar et du restaurant ont déjà convaincu des habitués de Marrakech. La localisation en centre ville est un argument supplémentaire quand les nouveaux développements se focalisent sur la Palmeraie ou des quartiers plus excentrés. Le Naoura Barrière a naturellement la Mamounia en ligne de mire, palace mythique fermé depuis 3 ans pour travaux et dont la ré-ouverture est annoncée pour octobre 2009. "Nous tablons sur un prix moyen inférieur de 100 euros environ, autour de 500 euros, pour un confort qui sera d’une qualité extrême et un personnel formé tout spécialement par nos équipes de Paris et de Cannes", insiste Dominique Desseigne, confiant. En période de lancement, l’hôtel tourne déjà au-delà des 40 % de TO, et la clientèle marocaine profite largement des tarifs promotionnels d’ouverture.Et la liste des projets engagés par le groupe Barrière ne s’arrête pas là puisque les travaux débutent à Ribeauvillé, station alsacienne, qui comptera début 2011 un complexe hôtelier avec une nouvelle forme de balnéothérapie inspirée des spas minéraux allemands. En Alsace toujours, un nouveau casino a vu le jour à Blotzheim fin 2008, à deux pas de la Suisse et de l’Allemagne.Tout comme le Fouquet’s Barrière était une première vitrine dans la capitale française pour un groupe qui veut s’ouvrir plus largement à l’international, le Naoura Barrière de Marrakech a aussi vocation de produit-phare en Afrique Moyen- Orient, un territoire de développement potentiel du groupe. "C’est une première pour le groupe puisque nous ne détenons plus que 35 % de l’hôtel, aux côtés de nos partenaires marocains, avec un contrat de management de 10 ans. C’est un modèle moins capitalistique qui est intéressant pour regarder d’autres destinations au Maroc, Tanger ou Essaouira, et du côté du Moyen-Orient, comme nous le suggère notre nouvel actionnaire au sein de la Fermière de Cannes, Qatari Diar". Le président du conseil de surveillance du Groupe Lucien Barrière laisse ainsi entendre que la Fermière de Cannes, dont il contrôle encore davantage le capital aux côtés de Qatari Diar pourrait être un autre véhicule de développement, lié par des accords de marques au groupe Barrière. "La Fermière est aussi une société cotée et j’ai une responsabilité de développement des activités vis-à-vis des autres actionnaires que la famille. Le Majestic Barrière de Cannes devrait dépasser les 40 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année, ce qu’aucun autre palace du groupe ne réalise". Pour autant, dans cette période difficile, Dominique Desseigne reconnaît qu’avant de s’engager sur de nouvelles aventures, la priorité est à la consolidation de l’activité et la digestion des récents investissements : 70 millions pour le casino de Toulouse, 110 millions d’euros engagés sur le complexe, hôtel, casino, salle de spectacle à Lille, et 75 millions à charge de la Fermière de Cannes pour l’extension du Majestic qui passera à 350 clés avec les nouvelles suites face à l’escalier d’honneur du Palais des festivals.