• Avec ses 160 hectares, ses 2 500 sièges sociaux et ses 3 millions de mètres carrés de bureaux générant 150 000 emplois, La Défense est devenue le premier quartier d’affaires européen. • Pour rester le fer de lance de l’économie hexagonale et devenir une référence en matière de développement durable, La Défense a adopté en 2006 un ambitieux plan de relance que les pouvoirs publics, confiants et optimistes, ne veulent pas remettre en cause malgré la crise. • Parallèlement à ces projets architecturaux, le quartier d’affaires se lance dans une véritable politique de mise en valeur artistique, culturelle et évènementielle, confortée par son classement récent “en zone touristique” par la Préfecture des Hauts-de-Seine.
Patrick Devedjian l’a encore assuré récemment lors d’une conférence de presse le 23 mars dernier : le projet de renouveau de la Défense est tout sauf remis en cause. “La crise est née avec l’immobilier, on en sortira aussi par l’immobilier”, a ainsi défendu le président du Conseil général et président de l’Epad, en charge de l'aménagement de La Défense, et ministre de la Relance, tout en dévoilant lors du Mipim le nouveau projet de la double tour mixte Hermitage Plaza de l’architecte sir Norman Foster.Démolition-reconstruction des immeubles obsolètes, construction de 300 000 m2 de bureaux neufs, érection de nouvelles tours, construction de 100 000 m2 de logements…, le plan de renouveau lancé en 2006 par l’Epad est toujours d’actualité. Loin de freiner les chantiers, la crise semble même fonctionner comme un catalyseur d’énergies. Le train est en marche et il serait même risqué de l’arrêter. Ainsi, même le projet de la Tour Signal, remis en cause du fait de l’impact de la crise sur son promoteur espagnol, est ressorti des cartons. S’exprimant récemment sur ce programme, Patrick Devedjian s’est même dit “très optimiste. L’équipe de Jean Nouvel était en train de préparer sa demande de permis de construire", a t-il précisé. Le projet de la Tour Signal joue la carte de l’ouverture. Prévue pour être implantée Porte Ouest, entre le centre commercial des Quatre Temps et la Grande Arche, la tour devrait permettre d’ouvrir la Défense à la commune de Puteaux. L’autre caractéristique de ce projet – et non des moindres – est sa mixité. L’immeuble de 71 étages devrait compter 50 000 m2 de bureaux, mais également 33 000 m2 de logements, des commerces et restaurants (10 000 m2), des équipements publics (8 000 m2) et un espace hôtelier de 39 000 m2. Symbole du parti pris environnemental, la Tour Signal avait séduit les pouvoirs publics car elle répondait aux exigences des 3 axes de développement durable imposé lors de l’appel d’offre , à savoir ; un axe économique, social (qualité de vie et de bien-être) et environnemental. Pour Patrick Devedjian, “ lieux d’échanges par excellence, les quartiers d’affaires doivent dépasser les stratégies commerciales et financières pour se poster à l’avant-garde du développement écocompatible. Il faut en faire des lieux de vie à part entière. Des chantiers d’expérimentation où se conjuguent performance économique et performance écologique… ". Autre immeuble à caractère mixte, le projet de la tour Hermitage Plaza de l’architecte sir Norman Foster a été dévoilé lors du dernier Mipim de Cannes. Ce complexe, dont la livraison est prévue pour 2014, est composé de deux tours. Haute de 91 étages, la première cumulera les fonctions résidentielle et touristique : en plus de logements un hôtel 5 étoiles est en effet attendu ainsi qu’un espace thalasso. L’autre tour, de 93 étages, se partagera entre des bureaux et des appartements. L’intérêt du projet est qu’il intègre également à sa base un vaste socle aménagé en place publique. Véritable liant social et culturel, cet espace bordé de magasins, de boutiques, de restaurants et de cafés ainsi que d’équipements culturels, dont un auditorium et une galerie d'art contemporain devrait permettre de créer une vie de quartier. “L’idée est de créer, grâce à ce mélange des usages, un espace actif 24 h/24 et non pas seulement pendant les heures de travail”, a souligné l’architecte anglais, surtout connu en France pour le viaduc de Millau. L’autre intérêt est que, grâce à son emplacement et à sa disposition, la tour reliera la Défense à la Seine. Plus haut immeuble mixte jamais construit en Europe occidentale, les tours de L’Hermitage Plaza culmineront à 323 mètres, soit un mètre en dessous de la Tour Eiffel. Une "élégance" que le Président de l’Epad n’a pas manqué de souligner.Si l’attentisme semble la règle depuis le début de la crise, ce n’est pas le cas du côté des acteurs institutionnels et privés de La Défense. 2009 s’annonce en effet comme l’année de tous les chantiers. La modernisation de la gouvernance du quartier d’affaires, entrée en application le 1er janvier 2009, marque à elle seule la volonté des pouvoirs publics de donner un cadre cohérent à la réalisation du plan de renouveau du quartier d’affaires de l’Ouest parisien. Ce partage des compétences entre d’un côté l’Epad (Etablissement public de l'aménagement de La Défense) et de l’autre l'EPGD (Etablissement public de gestion du quartier d'affaires de La Défense) signe par ailleurs l’ambition des politiques : donner une nouvelle image à ce quartier en le transformant en un lieu de vie, une “cité vivante bien au-delà des heures de bureau”. “Les projets architecturaux initiés dans le cadre du plan de relance vont dans ce sens”, souligne Alain Aubert, directeur du Comité départemental du tourisme et des loisirs des Hauts-de-Seine. “On se dirige vers des concepts de tours mixtes, comprenant 1/3 de bureaux, 1/3 de logements et 1/3 de surface commerciale, y compris des hôtels. C’est notamment le cas pour la Tour Signal de Jean Nouvel et l’Hermitage Plaza”. Derrière cette volonté “d’humaniser” le quartier se cache une autre ambition : faire de la Défense un petit “Manhattan”, un lieu de vie agréable pour les salariés et les habitants du site, mais également une destination attrayante – et pourquoi pas touristique ? - pour l’homme d’affaires et le visiteur de passage. “Le quartier a déjà beaucoup changé”, se défend Bernard Romain, le directeur de l’EPGD. “Auparavant travailler à La Défense pouvait être perçu comme une punition. Aujourd’hui, le quartier est devenu un territoire extrêmement dynamique. On y trouve tous les services et les commerces de proximité, sans compter une offre culturelle en constant développement. Ainsi, ceux qui ont commencé - parfois contraints - à s’intéresser au site, lui découvrent plein de charme”. Même si on peut rester dubitatif sur “l’attrait touristique” d'un quartier qui accueille néanmoins chaque année 3 millions de touristes, dont 2 millions pour les expositions, conventions et séminaires, et 1 million pour les loisirs, force est de constater que, depuis sa création en 1958, le pôle Affaires de l’Ouest parisien a su développer une offre culturelle et artistique plutôt intéressante. Car, outre la Grande Arche, premier site visité dans le département des Hauts-de-Seine (le Toit de la Grande Arche avec son nouveau Musée de l'informatique ont accueilli plus de 733 000 visiteurs en 2008), le quartier compte également un musée, l’Espace Info Défense, où l’on peut découvrir des maquettes de toutes époques retraçant l’histoire du lieu. Situé place de la Défense, il est par ailleurs le point de départ du musée à ciel ouvert de sculptures contemporaines monumentales d'artistes comme Calder, Miro, César ou encore Agam. “Avec ses 60 oeuvres d’accès gratuit, c’est le plus grand musée français à ciel ouvert”, précise Bernard Romain avant d’ajouter : “Cette politique volontariste a été continuée avec l’ouverture récente de l’Espace culturel Raymond Moretti ”. Côté évènementiel enfin, trois moments forts rythment la vie artistique du Parvis : le Festival Chorus des Hauts-de-Seine (en mars), Le Festival Seine de danse (en mai) et le Jazz Festival (en juin).Pour mettre en valeur les richesses architecturales et culturelles du quartier d’affaires, l’Epad a mis en place un dispositif pour découvrir La Défense autrement. “Il y a trois mois, nous avons lancé des guides audio multilingues que les visiteurs peuvent acheter à l’Espace Info Défense ou télécharger gratuitement sur le site ladefense.fr”, explique Bernard Romain. “Disponibles en anglais, allemand, espagnol et japonais, ils permettent de découvrir La Défense en 14 étapes réalisables en un seul parcours ou de façon indépendante. Le visiteur a le choix entre trois thématiques: historique, artistique ou architecturale”. D’autres projets sont également à l’étude, comme la création d’un parcours touristique ou encore la mise en lumière des immeubles. Signe de son attractivité, La Défense vient d’être classée en “zone touristique” par la Préfecture. Un office de tourisme sur le parvis est d’ailleurs en prévision et devrait sortir de terre d’ici à la fin de l’année. Enfin, la réouverture du Cnit en octobre 2009 avec accès direct depuis la place centrale et enrichi de nouveaux espaces commerciaux et grandes enseignes (Décathlon, Monoprix…) devrait sans conteste mettre un coup d’accélérateur au processus.“Quoi qu’il en soit, nous allons nous efforcer de créer une multitude d’événements, à la fois commerciaux, évènementiels et de loisirs. Tout cela bien sûr en synergie avec les acteurs commerciaux, les entreprises du site, le Cnit, mais aussi les collectivités présentes sur le territoire : Puteaux, Courbevoie et le Conseil général des Hauts-de-Seine. L’ambition affichée est d’être le quartier d’affaires européen le plus dynamique. Je voudrais que les gens restent le soir à la Défense pour prendre un verre ou se restaurer, qu’ils y reviennent en famille le dimanche pour faire visiter le quartier à leurs parents et amis. Car si le site est fortement fréquenté en journée, à l’inverse, en soirée et pendant le week-end, La Défense n’est plus aussi animée. C’est une faiblesse qu’il nous appartient de corriger en développant une politique d’animation adéquate ”, développe Bernard Romain. “Pour cela, il faut que l’on s’inspire du travail fait autour du centre commercial des Quatre Temps et du complexe UGC qui a permis de créer une véritable zone d’animations. Ainsi, toute la partie située près de la paroi sud de l’Arche est très active, la restauration y fonctionne parfaitement, y compris les établissements situés à proximité immédiate d’UGC. Il aurait seulement fallu, et c’est mon regret, que l’espace des Quatre Temps s’ouvre davantage sur le Parvis”.Si beau soit-il, tout site pour être attractif doit être facilement accessible si on veut espérer le voir réellement “décoller”. Car si La Défense se targue d’être exceptionnellement desservie par les transports en commun (métro, train, RER, tramway, autobus et bientôt Eole), des incohérences subsistent encore. “80% des gens qui viennent ici le font via les transport en commun. Or, le problème récurrent de tarification – la gare RER Défense est en zone 3 alors que la station de métro est en zone 2 – ne joue pas en notre faveur”, déplore Alain Aubert. “Il faut absolument que le STIF (Syndicat de Transport d’Ile de France) mette rapidement fin à cette aberration”. L’autre problématique de transport concerne les déplacements automobiles. “Il est difficile de se repérer à la Défense”, note Bernard Romain. “Le système de numérotation – Défense 1, Défense 2… - est devenu obsolète. Il va être remplacé par une nouvelle signalétique. Une réflexion a été initiée en 2008, et une concertation publique sera lancée prochainement. Le projet aboutira en 2010”. Nouveaux chantiers, nouvelles signalétiques, nouveaux projets hôteliers et touristiques… à n’en pas douter, La Défense ne restera pas sur le banc de touche en 2009.Une nouvelle gouvernance pour la DéfenseInscrite dans le plan de renouveau de La Défense, décidée par la loi du 27 février 2007, la nouvelle gouvernance de La Défense est entrée en application le 1er janvier 2009. L'EPAD (Etablissement public de l'aménagement de La Défense) se recentre sur sa mission première : aménager le territoire. L'EPGD (Etablissement public de gestion du quartier d'affaires de La Défense) assure pour sa part la gestion, la promotion et l'animation du quartier. Parallèlement, un rapprochement s'est engagé entre l'EPAD et l'EPASA (Etablissement public Seine Arche à Nanterre) pour faire de ces deux Opérations d'Intérêt National, une opération unique d'aménagement de la Seine de Neuilly à Nanterre, territoire majeur du développement du Grand Paris.Source : www.ladefense.frPour une verticalité habitée…A la Défense, l’audace architecturale peut aller de pair avec la mixité et l’écoresponsabilité. C’est le message lancé par l’Epad, créateur d’un concept inédit de Très Haute Qualité Emotionnelle plaçant l’Homme au centre des projets architecturaux. Telle fut ainsi la mission des architectes : imaginer des bâtiments où peuvent cohabiter tous types de populations (actifs, résidents, commerçants, voyageurs d’affaires et touristes).Démolition-reconstruction des immeubles obsolètes, construction de 300 000 m2 de bureaux neufs, érection de nouvelles tours, construction de 100 000 m2 de logements…, le plan de renouveau lancé en 2006 par l’Epad est toujours d’actualité. Loin de freiner les chantiers, la crise semble même fonctionner comme un catalyseur d’énergies. Le train est en marche et il serait même risqué de l’arrêter. Ainsi, même le projet de la Tour Signal, remis en cause du fait de l’impact de la crise sur son promoteur espagnol, est ressorti des cartons. S’exprimant récemment sur ce programme, Patrick Devedjian s’est même dit “très optimiste. L’équipe de Jean Nouvel était en train de préparer sa demande de permis de construire", a t-il précisé. Le projet de la Tour Signal joue la carte de l’ouverture. Prévue pour être implantée Porte Ouest, entre le centre commercial des Quatre Temps et la Grande Arche, la tour devrait permettre d’ouvrir la Défense à la commune de Puteaux. L’autre caractéristique de ce projet – et non des moindres – est sa mixité. L’immeuble de 71 étages devrait compter 50 000 m2 de bureaux, mais également 33 000 m2 de logements, des commerces et restaurants (10 000 m2), des équipements publics (8 000 m2) et un espace hôtelier de 39 000 m2. Symbole du parti pris environnemental, la Tour Signal avait séduit les pouvoirs publics car elle répondait aux exigences des 3 axes de développement durable imposé lors de l’appel d’offre , à savoir ; un axe économique, social (qualité de vie et de bien-être) et environnemental. Pour Patrick Devedjian, “ lieux d’échanges par excellence, les quartiers d’affaires doivent dépasser les stratégies commerciales et financières pour se poster à l’avant-garde du développement écocompatible. Il faut en faire des lieux de vie à part entière. Des chantiers d’expérimentation où se conjuguent performance économique et performance écologique… ". Autre immeuble à caractère mixte, le projet de la tour Hermitage Plaza de l’architecte sir Norman Foster a été dévoilé lors du dernier Mipim de Cannes. Ce complexe, dont la livraison est prévue pour 2014, est composé de deux tours. Haute de 91 étages, la première cumulera les fonctions résidentielle et touristique : en plus de logements un hôtel 5 étoiles est en effet attendu ainsi qu’un espace thalasso. L’autre tour, de 93 étages, se partagera entre des bureaux et des appartements. L’intérêt du projet est qu’il intègre également à sa base un vaste socle aménagé en place publique. Véritable liant social et culturel, cet espace bordé de magasins, de boutiques, de restaurants et de cafés ainsi que d’équipements culturels, dont un auditorium et une galerie d'art contemporain devrait permettre de créer une vie de quartier. “L’idée est de créer, grâce à ce mélange des usages, un espace actif 24 h/24 et non pas seulement pendant les heures de travail”, a souligné l’architecte anglais, surtout connu en France pour le viaduc de Millau. L’autre intérêt est que, grâce à son emplacement et à sa disposition, la tour reliera la Défense à la Seine. Plus haut immeuble mixte jamais construit en Europe occidentale, les tours de L’Hermitage Plaza culmineront à 323 mètres, soit un mètre en dessous de la Tour Eiffel. Une "élégance" que le Président de l’Epad n’a pas manqué de souligner.