France Montagnes martèle son plaidoyer contre le bashing touristique des massifs

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Publié le 26/04/24 - Mis à jour le 26/04/24

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Le président de l’Association des maires de stations de montagne, Jean-Luc Bloch, entouré de ses collègues des Domaines skiables et de l’ESF, ne peut que se satisfaire des premiers résultats -non encore définitifs- de la saison hiver 2023/24, et déplore d’autant plus le climat négatif persistant chez des élus, fonctionnaires ou associations contre l’exploitation des massifs.

La montagne française est un territoire économique, insiste le président de France Montagnes en alignant les chiffres :  320 stations ou sites de ski alpin & nordique pour près de 7 millions de lits touristiques avec 10 millions de pratiquants en hiver, dont près de 30% de clientèle étrangère avec en tête les Britanniques, suivis des Néerlandais et des Belges… Et quelque 140 000 emplois à la clef.

Les premières données de fréquentation de la saison fournies par l’Observatoire de l’ANMSM avec Atout France et G2A sont optimistes :

  • un taux d’occupation moyen tous massifs de 57,8% (+2%) des lits marchands sur l’ensemble de la période de décembre à fin avril (87% pour les massifs alpins du Nord en vacances scolaires).
  • 52% des professionnels de la montagne jugent le niveau de fréquentation en hausse comparé à celui de la saison passée
  • Si le ski reste la 1ère motivation pour 71% des adeptes de la montagne, les activités « hors ski » avec les promenades à pied (+61%), les animations proposées par les stations (+52%) et les activités pour enfants (+45%) ont largement progressé.
  • En revanche, les courts séjours, inférieurs à la semaine, progressent (+24%)  au détriment des traditionnelles formules de vacances packagées alertant sur la question du pouvoir d’achat.

De manière globale, la montagne française devrait dépasser un chiffre d’affaires de 11 milliards d’euros, dont 1,6 à 1,7 milliard pour les seules remontées mécaniques. A comparer avec les 10 milliards d’avant Covid.

La montagne se réinvente, se diversifie, toujours autour du ski

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Tyrolienne à La Plagne

Tout irait donc pour le mieux et Jean-Luc Bloch de déclarer en préambule de sa réflexion : « Dans un tourisme en pleine mutation pour limiter son impact sur le changement climatique et répondre aux nouvelles aspirations des vacanciers, la montagne française se réinvente pour être plus que jamais une destination attractive durant la saison d’hiver. Ainsi, les vacanciers français et internationaux viennent à la montagne pour skier mais aussi pour s’y ressourcer et pratiquer une multitude d’activités ».

Parallèlement, le rapport annuel sur le Tourisme mondial de la neige et montagne », présenté par le chercheur suisse Laurent Vannat, conforte la bonne santé de l’activité neige dans le monde et les massifs français. « Business as usual » malgré les craintes sur les répercussions du changement climatique, le climat social et géopolitique, la situation des ménages. L’activité du ski hivernal se porte bien, la clientèle est là même si elle fait des arbitrages et la neige a été au rendez-vous, parfois de manière chaotique mais prolongée qui a conduit certaines stations à reculer la fermeture.

Qui veut du mal aux exploitants de la montagne française ?

Alors tout va bien ? Oui et non car les différents acteurs de la montagne souffrent toujours de la mauvaise réputation qu’on veut leur coller : destructeurs de sites, pollueurs de nappes, investisseurs inconsidérés. Que ce soit la Cour des Comptes ou les associations écologiques les critiques se multiplient sur la gestion des ressources financières ou naturelles.

« Nous avons beau nous entourer des mêmes experts que ces critiques écoutent quand le message va dans leur sens, comme Samuel Morin, ils deviennent sourds que ces scientifiques affirment que l’aménagement de la montagne, que la production de neige artificielle n’a pas d’impact sur le réchauffement, climatique et même qu’au total l’impact est plutôt bénéfique. Il faut rappeler que seuls 2% de la surface des massifs montagneux sont aménagés et que les recettes produites permettent de protéger et reconstituer 98% de ces mêmes territoires ».

La tentation est désormais de ne plus répondre mais davantage de se concentrer sur la promotion d’une montagne qui a encore du potentiel à exploiter. 

Ramener les jeunes générations et réchauffer les lits froids

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Inciter les propriétaires à libérer leurs appartements à la location en les classant Tourisme

Le rapport de Laurent Vannat fait bien ressortir que beaucoup de skieurs confirmés ou non ne pratiquent pas chaque année. Ils sont détournés par le coût, par la disponibilité, par la tentation d’autres horizons, … les raisons sont nombreuses mais à exploiter.

Les jeunes générations ont été moins exposées à la neige que les précédentes et il faut les attirer avec des concepts nouveaux et une communication adaptée.

Le combat est encore rude et désespérant – aux dires du président – avec la SNCF pour qu’elle desserve encore mieux les massifs en trains de jour et trains de nuit, quasi inexistants.

Le réchauffement des lits froids est un sujet brulant pour augmenter les capacités d’accueil aux bons moments et redresser la courbe des journées/skieurs qui s’infléchit lentement sur la longue période.

Quel modèle économique pour la montagne l'été ?

Et au-delà du maintien et de la progression des activités d’hiver, la montagne n’a pas encore bien trouvé le modèle économique de la saison d’été. En dehors des hébergeurs qui se réjouissent de l’engouement des clients pour leurs hôtels-clubs et villages de vacances, et des prestataires d’activité, le modèle n’est pas rentable pour les remontées et un bon nombre de professionnels.

Tous les sujets sont sur la table pour établir une feuille de route de France Montagnes pour les années à venir. Elle sera discutée et finalisée le 24 septembre. Elle servira de fil conducteur pour les actions à mener et donc pour le recrutement du directeur général qui devra les coordonnées. Depuis le départ de François Gaillard, Michaël Bayart, en charge de l’événementiel, tient les fonctions par intérim, mais n’a pas forcément vocation à tenir la barre plus longtemps.

 

Pour aller plus loin

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