Laurent Dussolier, directeur général du groupe Odalys, nous l’avait évoqué à demi-mot : le nom Odalys ne recouvrait pas suffisamment clairement la diversité des métiers du groupe, spécialiste français de l’immobilier géré sous toutes ses facettes. Avec Magora, il fait passer un message intéressé, celui d’un opérateur multitâches qui, au-delà de son propre périmètre, se met à la disposition des investisseurs et des collectivités.
Dans le nouveau nom du groupe Magora, il faut voir la contraction de deux notions essentielles : Mega, pour la volonté de changer de taille critique, et Agora, l’espace public, l’accueil sous toutes ses formes. Pour le directeur général, il y a une double volonté : ne plus être réduit à la dimension résidences de tourisme qu’évoque le nom Odalys, qui reste une activité forte mais pas isolée ; et afficher une ambition forte, celle de passer assez rapidement de 450 millions d’euros de chiffre d’affaires à 800 millions voire davantage.
Une marque ombrelle pour six métiers complémentaires
Magora, marque ombrelle regroupe désormais six métiers complémentaires : la gestion de résidences (loisirs, affaires, étudiantes, seniors) ; la gestion de campings (marque Flower) ; la vente de mobile-homes ; le syndic de copropriété ; la transaction immobilière entre propriétaires du parc géré, et l’aménagement et la rénovation des espaces via SDM. Ces six métiers se complètent l’un l’autre et permettent à Laurent Dussolier d’affirmer que le groupe est le seul à maîtriser l’intégralité de la chaîne de valeurs de l’immobilier géré.
C’est bien ainsi qu’il veut être perçu par ses actuels et futurs partenaires ; d’un côté les promoteurs-investisseurs qui accompagnent le développement des résidences prises à bail ou simplement commercialisés ; les propriétaires de campings qui voudraient rejoindre le réseau Flower ; les collectivités qui cherchent à confier des délégations de services publics ou favoriser de nouvelles implantations de résidences sur leur territoire.
Si les différents métiers sont très majoritairement tournés vers la gestion des sites identifiés Odalys ou Flower, le changement de nom en Magora devrait permettre d’aller chercher de nouveaux clients pour le syndic de copropriété, la transaction et surtout l’aménagement et la décoration. Laurent Dussolier prend exemple de sa filiale SDM, qui réalise 20 millions d’euros de chiffre d’affaires à 90% pour le compte d’Odalys, mais dont le marché est potentiellement du triple ou du quadruple.
Vers un quasi doublement du chiffre d'affaires
Avec le M de Magora, le directeur général se fixe un méga objectif de quasi doublement de chiffre d’affaires. « En développement organique, nous pouvons passez assez rapidement de 450 à 550 millions de chiffre d’affaires et nous comptons aussi être opportunistes pour élargir le périmètre de 200 à 300 millions supplémentaires par des acquisitions ».
S’il se veut très proactif pour développer le parc des campings, un axe prioritaire, Laurent Dussolier est prêt à se positionner avec l’appui de son actionnaire la Financière Duval sur des dossiers qui circulent en ce moment. Deux opérateurs sont actuellement dans le collimateur avec des exigences diverses : le groupe Résides Etudes au bord de la liquidation judiciaire qui cherche un repreneur avant le 4 novembre. L’état actuel du parc et l’énorme charge de la dette impliquent pour le nouveau Magora d’être prudent sur son offre de reprise et la nécessité d’une aide financière de la part des créanciers. Le dossier des Girandières, résidences seniors en grande difficulté, est aussi sur la table pour être étudié.
Outre ces opportunités qui pourraient – ou non – se débloquer dans les semaines à venir, Magora entend bien poursuivre son développement dans les résidences Odalys mer et montagne en France, mais aussi à l’étranger avec une plus forte poussée en Espagne et au Portugal sur le créneau des résidences étudiantes et en Afrique, en accompagnement de la stratégie immobilière de la Financière Duval, pour des résidences hôtelières à Kigali, Rwanda, et en Côte d’Ivoire.