Si l’investissement hôtelier suscite autant d’intérêt, c’est qu’il est porté par un marché qui a fait preuve d’une étonnante capacité de réaction après la grave crise sanitaire de 2020-2021. Soutenue de manière plus ou moins vigoureuse partout dans le monde par des gouvernements conscients du poids économique du tourisme, l’hospitalité a tenu bon, sans s’effondrer comme on aurait pu le craindre. Là où l’outil de travail a été préservé, les professionnels de l’hébergement marchand ont su exploiter, dans le bon sens du terme, une frustration de voyages accumulée pendant des mois et des mois.
Au nom du tourisme de proximité ou du revenge travel, les séjours nationaux et internationaux ont affiché une croissance remarquable dès 2022, et le chiffre d’affaires a bénéficié d’une globale acceptation de prix moyens en forte hausse. Les performances 2023 ont fini par rattraper voire dépasser celles records de 2019.
Le cas de la France est exemplaire, mais il n’est pas le seul. Alors que la clientèle asiatique faisait encore cruellement défaut en 2023, les arrivées internationales en provenance d’Amérique du Nord ont progressé de plus de 20 %, celles d’Afrique-Moyen-Orient au-delà de 19 % et celles Europe autour de 15%.
Cette même année, la France a bénéficié de l’organisation de la Coupe du Monde de Rugby, qui a stimulé les arrivées long-courriers d’une clientèle à fort pouvoir d’achat. Dans son analyse annuelle, le cabinet MKG Consulting insistait sur le bon millésime 2023 : « Si 2022 avait déjà marqué un retour à des niveaux bien supérieurs à l’avant-Covid, 2023 a été l’année de tous les records pour l’hôtellerie française, avec un revenu par chambre (RevPAR) en hausse de +15% par rapport à 2022 et +25% par rapport à 2019. Le taux d’occupation a continué son rebond (+2,5 points à près de 67%), tandis que les prix ont crû de +10% sur l’année par rapport à 2022 et +26,4% par rapport à 2019.
« La France fait partie des bons élèves sur le marché européen. Elle avait déjà été parmi les premiers marchés à rebondir post crise, avec une amplitude importante, et elle est toujours dans le peloton de tête des meilleures performances de RevPAR par rapport à 2019, même si les pays qui étaient encore en retard en 2022 se sont en partie rattrapés en 2023. D’autant plus que les évolutions de RevPAR sont positives sur tous les segments ».
Vanguelis Panayotis, président de...
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