
Le groupe hôtelier Starwood vient d'élargir la plainte pour espionnage industriel déposée auprès de la juridiction fédérale américaine contre l'état-major du groupe Hilton. Il estime qu’une partie du comité exécutif était au courant des détournements de documents confidentiels
L’affaire est née à la suite du départ de deux cadres de Starwood Hotels, en charge de la marque W, Ross Klein et Amar Lalvani, qui rejoignent Hilton Hotels pour y développer une nouvelle enseigne lifestyle. Six mois plus tard, Hilton présentait son concept Denizen à l'occasion de l'ITB Berlin. Il est vite apparu que Ross Klein et Amar Lalvani avaient largement puisé dans les études et les documents, propriétés de Starwood Hotels, pour accélérer la naissance de leur nouvelle enseigne. Des dizaines de cartons d'archives et des milliers de fichiers informatiques ont été retrouvés dans les bureaux de ces deux cadres que Hilton a dû restitué l'été dernier à Starwood Hotels.Parallèlement, il mettait fin par la même occasion aux contrats de Ross Klein et Amar Lalvani ainsi qu'à la collaboration d'une trentaine de collaborateurs, souvent débauchés de Starwood. Pour autant, Starwood Hotels n'est pas décidé à en rester là. Il vient de modifier la plainte qui a été déposée à l'automne dernier en mettant cette fois ci en cause nommément Christopher Nasseta, le directeur général du groupe, cinq membres de son comité exécutif, dont Steven Goldman, patron du développement, et une quarantaine d'autres cadres de Hilton Worldwide pour complicité de vols de documents commerciaux. La plainte porte non seulement sur des informations confidentielles subtilisées sur la marque W, mais également sur St-Regis et la Luxury Collection. L'argumentation de Starwood insiste sur la découverte d'un système organisé d'espionnage industriel, dont la connaissance était évidente au plus haut sommet de Hilton, qui n'a rien fait pour l'interrompre avant que le scandale éclate. Le groupe dénonce des pratiques résultant de la pression mise sur les dirigeants de Hilton par leur nouvel actionnaire, Blackstone, qui voulait rentabiliser rapidement son investissement de $26 milliards. Il demande au juge fédéral d'interdire tout lancement de nouvelle enseigne par Hilton pendant plusieurs années. Hilton Worldwide se refuse à tout commentaire sur une affaire en cours.