Jacques Masson « Il y a un potentiel pour une belle arrière-saison »

Quel bilan dressez-vous de la saison été 2023 ?

La saison été 2023 est un peu en deçà de celle de 2022. Nous avions le challenge de devoir faire face à une forte augmentation de capacité due à une croissance externe et à l’augmentation du volume de semaines que nous ont confié nos propriétaires. Malgré cette croissance de stock, nous avons réussi à remplir ce qui démontre que les touristes étaient présents. Toutefois avec des comportements assez différents.

Pour le mois de juillet, nous avons constaté une sensibilité au prix très forte au moment des réservations et qui s’est retrouvée dans la consommation sur site. Cela ressort dans le chiffre d’affaires des bars. A l’été 2022, les vacanciers étaient dans l’état d’esprit de partir en vacances coûte que coûte.

Cette année, nous avons constaté qu’il y avait aussi eu un arbitrage sur le type d’hébergement. Cela s’est traduit aussi par la localisation des campings choisis. Ainsi nos campings situés dans le sud de la France, qui sont ceux où nous pratiquons les tarifs les plus élevés, se sont plus remplis en toute dernière minute.

Avez-vous noté des changements parmi votre clientèle ?

Nous avons noté un changement dans le comportement des vacanciers. Les équipes ont ressenti de la tension dans les échanges, avec un rapport presque juridique, très éloigné de l’esprit camping. Cette crispation est pour moi le reflet de la crispation présente dans la société au sens large.

Par ailleurs, nous avons réalisé un sondage auprès de nos clients en lien avec l’urgence climatique. Il y a une dissonance cognitive entre la bonne volonté et les actions. Dans ce sondage nous avions par exemple proposé de fermer la piscine un jour dans la semaine pour limiter ses impacts sur l’environnement, et avons fait face à un non catégorique de la part...