
Alors que la négociation semblait bien engagée entre le propriétaire de l’enseigne et d’une dizaine d’hôtels Concorde sur Paris et la Côte d’Azur, Starwood Capital, et l’acquéreur annoncé, le consortium saoudien MBI International du sheikh Al Jabber, les discussions ont quitté le cadre de la “data room” pour le prétoire du tribunal de commerce. Il y a six mois, les deux protagonistes annonçaient une discussion exclusive dont le périmètre a évolué plusieurs fois pour comprendre au final, l’enseigne Concorde Hotels et les hôtels en pleine propriété du fonds américain piloté par Barry Sternlicht : les Concorde Lafayette et Montparnasse, le Crillon, le Lutétia, l'Hôtel du Louvre, le Martinez à Cannes, le Concorde Massalia à Marseille, le Palais de la Méditerranée à Nice et l'Hôtel de la Paix à Genève. Le chiffre de 1,5 milliard d’euros pour l’ensemble est avancé, ce qui imposait le dépôt de 150 millions d’euros pour verrouiller le processus de négociations exclusives jusqu’en mars 2010. Si le groupe MBI a bien déposé 50 millions, il en manque 100 pour faire le bon compte. Le patron de Starwood Capital interprète le décalage comme une hésitation précédant un retrait possible. Il est pressé de conclure et considère le deal comme rompu, ouvrant à nouveaux les discussions à d’autres partenaires intéressés par le portefeuille d’hôtels de luxe.Le tribunal doit se prononcer sur le fonds pour savoir si Starwood peut engager librement des discussions avec d’autres acquéreurs. Selon les cabinets immobiliers mandatés, plusieurs offres sont présentées. La loi des affaires ne connaît pas les sentiments, dit-on. Une transaction est-elle toujours possible entre les deux protagonistes qui campent sur leurs positions ? En attendant Le Crillon attend toujours de pouvoir lancer son programme de rénovation. Il est aussi aux prises avec un autre problème saoudien, la facture de 10 millions d’euros, laissée cet été par une princesse de la famille royale, qu’il a beaucoup de mal à faire honorer.Le sheikh ne l’entend pas de cette oreille et n’admet pas d’être sorti du jeu pour une affaire de dépôt non effectué dans les délais. La bataille change de dimension. La négociation devient affrontement. Le fondateur de MBI demande au tribunal de commerce de rétablir l’exclusivité des négociations jusqu’à la date butoir de mars 2010 et fait saisir en référé des actions des sociétés immobilières des hôtels du groupe Starwood à hauteur des 50 millions d’euros apportés en garantie. Starwood réplique en demandant également par voie de justice le paiement immédiat des 100 millions dus dans le cadre de la négociation exclusive.Le tribunal doit se prononcer sur le fonds pour savoir si Starwood peut engager librement des discussions avec d’autres acquéreurs. Selon les cabinets immobiliers mandatés, plusieurs offres sont présentées. La loi des affaires ne connaît pas les sentiments, dit-on. Une transaction est-elle toujours possible entre les deux protagonistes qui campent sur leurs positions ? En attendant Le Crillon attend toujours de pouvoir lancer son programme de rénovation. Il est aussi aux prises avec un autre problème saoudien, la facture de 10 millions d’euros, laissée cet été par une princesse de la famille royale, qu’il a beaucoup de mal à faire honorer.