Nicolas Dufourcq, directeur général de Bpifrance s’est récemment exprimé sur Brut pour partager son intime conviction qu’il a détaillée dans son ouvrage La Désindustrialisation de la France. Il interviendra au Hospitality Asset Forum le 21 novembre prochain pour échanger avec les participants.
« Il y a un consensus national sur le fait qu’il faut produire en France et nous sommes fiers du Made In France. L’industrie aujourd’hui fait 10% du PIB. […] En travaillant tous bien et ensemble, nous pouvons remonter cette proportion à 12%. […] Le risque que nous courons, c’est que demain ce chiffre tombe à 8%. La mobilisation nationale est nécessaire pour maintenir un « centre de gravité » stable et en croissance d’industries françaises. »
« La Chine va rester l’usine du monde […] nous sommes dans une compétition mondiale d’une dureté infinie. Les Chinois qui ont 25 ans n’ont pas en tête l’entrée de la Chine dans l’OMC dans les années 2000. Ils sont très innovants, intelligents, débrouillards avec une très forte capacité d’exécution. »
« Nous avons-nous aussi les mêmes qualités. Un grand cœur d’usines du monde restera en Chine, ils sont 1,5 milliard et nous sommes 70 millions. Toutefois tout ne restera pas là-bas. Il y a incontestablement une place importante pour une industrie française, italienne, espagnole, allemande, danoise, suédoise, néerlandaise… in fine cela s’appelle l’industrie européenne. Quand on compare l’industrie européenne à l’industrie chinoise, cela devient comparable. La plateforme industrielle européenne, est probablement la plus grande plateforme industrielle mondiale. »
« Le mode de gestion de l’industrie a complètement changé, il faut que cette image change désormais. L’industrie est entrée dans le monde de la technologie, les chefs d’entreprises sont eux-mêmes des jeunes qui recrutent des jeunes. La préoccupation climatique est centrale. Je veux tuer la marque Zola, […] tous les jeunes sont partis travailler dans des cabinets de conseils ou dans des banques. […] Il faut bien sûr des cabinets de conseils et des banques mais les jeunes qui sortent d’écoles de commerce et d’ingénieurs, allez travailler dans l’industrie. C’est là que se feront les plus belles carrières du moment car c’est là que ça va repartir. »
Précisons que le tourisme est un moyen de faire venir des devises sur son territoire et qu'il n'est pas délocalisable. Une industrie dont l'importance a été mise en lumière suite à la crise liée au Covid 19.