Emmanuelle Tulliez : Vous travaillez dans le secteur de l'hôtellerie depuis un certain temps maintenant, qu'est-ce qui vous a d'abord attiré dans cet univers ?

Camil Yazbeck : Je suis libanais, grec, gallois et français, j'ai donc plusieurs passeports et c'est quelque chose qui m'a attiré dans cet univers dès le début. Le fait d'avoir une variété de cultures au sein de la famille m'a beaucoup aidé dans l'industrie hôtelière.

En fait, je suis né au Liban et j'ai déménagé à Chypre pendant la guerre. J'ai commencé à 15 ans à faire la vaisselle dans un hôtel à Chypre, et les interactions avec les gens m'ont permis de créer des amitiés durables. Quand on pense à ce que l'on fait dans un hôtel, à savoir travailler en équipe, faire appel à la psychologie, au leadership, à la gestion et aux compétences techniques, tout cela réuni, on ne peut le trouver dans aucun autre secteur d'activité.

J'ai beaucoup de chance de faire ce métier. Je pense que si tout le monde tissait des relations durables en travaillant dans un hôtel, il n'y aurait pas de guerres à l'heure actuelle.

Emmanuelle Tulliez : Oui, c'est en effet un excellent moyen d'instaurer la paix. Vous avez travaillé dans le domaine de l'investissement pendant un certain temps, pourquoi avez-vous choisi de revenir à l'opérationnel maintenant ?

Camil Yazbeck : En fait, j'ai toujours été un opérateur. Comme je l'ai dit, j'ai commencé à l'âge de 15 ans et j'ai gravi les échelons, j'ai tout fait dans tous les départements. J'ai travaillé pendant longtemps dans les opérations chez Westmont.

Ensuite, j'ai voulu passer du côté des propriétaires parce que la seule chose que je ne comprenais pas vraiment, c'était le comportement des propriétaires dans différents hôtels. Chaque hôtel a des critères d'investissement différents, et je...