
• Depuis son arrivée aux commandes dans les années 70, Pierre-Olivier Toumieux a fait prendre plusieurs virages au Groupe Lagrange. Le spécialiste de la location de vacances est devenu opérateur de résidences hôtelières avec une forte croissance externe. • Il prend une nouvelle orientation en associant le développement hôtelier, via My Select Hotel, à ses nouveaux projets de résidences pour répondre au marché et à la demande des autorités territoriales.
Agence de transactions immobilières née au XIXe siècle, Lagrange a connu plusieurs virages qui l'ont conduit à être aujourd'hui un acteur majeur de la résidence de tourisme avec 800 résidences en portefeuille. Un premier changement important est intervenu avec l'arrivée aux commandes des nouveaux actionnaires, dans les années 70, en doublant l'activité de commercialisation de séjours par celle de gestion de résidences. Le P-dg, Pierre-Olivier Toumieux, accélère le développement via ses propres projets avec des promoteurs immobiliers et la croissance externe. Au fil des ans, Resitel, Soderev, Vacantel, MGM et, plus récemment, Maisons de Biarritz tombent en tout ou partie dans l'escarcelle du groupe. Parallèlement, il a fait opérer une montée en gamme de l'offre des résidences, dès 1998, “à contre-courant de ce que faisait la profession”, explique Pierre-Olivier Toumieux. “Nous avons bloqué des fonciers pour convaincre les promoteurs d'investir avec nous sur de grandes résidences avec services hôteliers, plutôt haut de gamme, quitte à perdre de la surface commercialisable en appartements. Nous avons misé sur les produits de qualité et l'évolution du marché nous donne raison. Le produit de base se vend mal”.Cette nouvelle phase de croissance s'accompagne de la création d’une branche hôtelière : My Select Hotels by Lagrange, pour laquelle Pierre-Olivier Toumieux a dégagé une enveloppe de 400 millions d'euros auprès de fonds d'investissement prêts à le suivre. “Il s'agit principalement de financer des constructions neuves associées à de nouvelles résidences importantes sur des sites identifiés pour lesquelles les autorités municipales veulent une offre mixte. C'est un couplage qui nous convient bien et qui va permettre d'enrichir les services hôteliers et de toucher un autre segment de clientèle. Nous avons déjà déposé des permis de construire sur plusieurs sites en montagne, pour des livraisons à l'hiver 2010-2011”. A terme, Lagrange table sur une quarantaine d'établissements hôteliers, parfois des reprises d'établissements disposant de réserves foncières pour y associer une résidence. Si la montagne est le premier terrain de chasse, le littoral et l'arrière-pays ne sont pas négligés. Pour preuve, le premier maillon de My Select Hotel est un Relais & Châteaux à Gordes dans le Vaucluse, le Mas des Herbes Blanches.Alors que la brochure hivernale vient de sortir, le P-dg constate qu'au rythme actuel, tous les appartements de prestige seront loués au 15 octobre. “Nous sommes très bien positionnés sur la gamme Prestige. Il nous reste à travailler notre offre 3*. Nous venons d'investir dans 10 nouveaux spas, quitte à récupérer des appartements”.Investisseur, opérateur et diffuseur à travers ses différentes filiales, le Groupe Lagrange a un regard très critique sur l'évolution du parc de résidences, soutenue par la défiscalisation. “Nous avons dénoncé l'effet pervers de la ZRR, qui a conduit à proposer une offre pléthorique, avec des produits chers à la rentabilité difficile, dans des zones rurales sans bassin touristique suffisant. On voit ce que cela donne aujourd'hui avec de nombreux opérateurs qui ne peuvent pas honorer les niveaux de loyer aux propriétaires, et les faillites qui se succédent”. Repreneur avec Quiétude du parc de Maisons de Biarritz, Pierre-Olivier Toumieux voit peu de dossiers viables se présenter. “Il y a trop de règles de base qui n'ont pas été respectées. Même si j'ai une pensée pour les investisseurs qui ont cru acheter un produit à forte rentabilité, je suis content que le marché s'assainisse. Et c'est plutôt bon pour les opérateurs qui ont une bonne surface et une bonne réputation”.Si le patron de Lagrange craint que la mauvaise publicité sur les faillites détourne les investisseurs, il salue l'effet bénéfique de la loi Scellier qui a relancé le secteur. “Les avantages fiscaux ne sont plus ciblés sur une zone et la qualité du produit revient au premier plan. Paradoxalement, ce sont les zones à forte fréquentation touristique qui présentent le plus de potentiel aujourd'hui. Nous vendons du “Scellier” à Courchevel et nos prochains projets nous portent vers le Var, le Pays basque, la côte bretonne avec des résidences très qualitatives”.Cette nouvelle phase de croissance s'accompagne de la création d’une branche hôtelière : My Select Hotels by Lagrange, pour laquelle Pierre-Olivier Toumieux a dégagé une enveloppe de 400 millions d'euros auprès de fonds d'investissement prêts à le suivre. “Il s'agit principalement de financer des constructions neuves associées à de nouvelles résidences importantes sur des sites identifiés pour lesquelles les autorités municipales veulent une offre mixte. C'est un couplage qui nous convient bien et qui va permettre d'enrichir les services hôteliers et de toucher un autre segment de clientèle. Nous avons déjà déposé des permis de construire sur plusieurs sites en montagne, pour des livraisons à l'hiver 2010-2011”. A terme, Lagrange table sur une quarantaine d'établissements hôteliers, parfois des reprises d'établissements disposant de réserves foncières pour y associer une résidence. Si la montagne est le premier terrain de chasse, le littoral et l'arrière-pays ne sont pas négligés. Pour preuve, le premier maillon de My Select Hotel est un Relais & Châteaux à Gordes dans le Vaucluse, le Mas des Herbes Blanches.