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Grenoble, la ville à la montagne

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Publié le 11/05/10 - Mis à jour le 17/03/22

• Capitale du Dauphiné, porte d’entrée des Alpes, Grenoble reste associée dans la mémoire collective aux JO de l’hiver 68. Sa candidature pour organiser les JO de 2018 a fédéré un temps les forces vives économiques et touristiques. • Au-delà de la notoriété sportive, Grenoble est aussi connu pour le fourmillement de ses laboratoires de recherche et son pôle de haute technologie. Mais sa dimension touristique reste toujours très sous-exploitée. C’est le chantier auquel s’est attelé le nouveau directeur de l’Office du tourisme. • Car la situation hôtelière est problématique. La crise a été durement vécue. La tension monte avec la multiplication des résidences hôtelières. Un schéma de développement devrait apporter un peu de lumière.

Dans un rêve un peu fou, Alphonse Allais souhaitait “construire les villes à la campagne, l’air y est tellement plus pur”. Les autorités touristiques de Grenoble veulent donner un sens concret à cet aphorisme en le modifiant un peu et s’en servir comme un argument décisif pour stimuler une activité touristique qui fait encore trop défaut : Grenoble, la ville à la montagne. Il est vrai que géographiquement et culturellement l’ex-cité olympique de 1968 a tout pour affirmer sa prétention. Située sur un plateau à quelque 200 m d’altitude, aux confins de trois massifs alpins, Belledonne, Chartreuse et Vercors, elle n’est qu’à quelques minutes des premières stations de sport d’hiver. Pour renforcer encore plus son caractère montagnard, un téléphérique urbain, construit peu de temps après ceux de Rio et du Cap, transporte chaque année quelque 300 000 visiteurs dans ses bulles au sommet de la Bastille, la forteresse qui domine la ville. “La candidature de Grenoble pour les JO d’Hiver de 2018 a créé une véritable dynamique, la CCI était très impliquée dans ce projet pour mobiliser le monde économique et il nous appartient d’entretenir cette mobilisation, qui peut avoirdes répercussions notamment sur le tourisme d’affaires”, explique Francis Fiesinger, responsable Tourisme à la CCI.“A compter du mois d’avril 2009, l’activité hôtelière de Grenoble a littéralement dévissé. Plusieurs grosses entreprises dont le siège est à proximité ont annoncé des licenciements : Caterpillar, HP… La réaction a été immédiate dans la clientèle corporate et cela se prolonge encore en 2010. D’une manière générale, même quand il y a une reprise de l’activité, les séjours sont moins nombreux et plus courts que dans les années précédentes. Tout le monde est sur un marché qui s’est restreint et la compétition n’est pas égale. Les résidences hôtelières captent le marché de la nuitée et proposent même des structures de restauration alors que ce n’est pas leur vocation. Les hôtels plus haut de gamme cassent les prix et la différence entre les catégories n’est plus très perceptible pour les clients. Grenoble est une ville agréable et pleine de charme, mais sa présence dans les médias récemment est synonyme de violence urbaine, de faits divers plutôt sordides, ce qui ne contribue pas à son image de destination touristique. Il n’y a pas d’événement culturel majeur pour faire parler de la ville. Nous avions fondé pas mal d’espoir sur la mobilisation autour de la candidature de Grenoble au JO 2018, même si l’unanimité n’était pas acquise compte tenu des dettes colossales générées par les JO de 1968. La ynamique est retombée. A chaque migration pour les sports d’hiver, Grenoble profitait de sa situation de portes des Alpes. Beaucoup de famille séjournaient sur le chemin des stations le vendredi soir avant de prendre la location le samedi. Sur les dernières vacances, on a enregistré une forte diminution de ce trafic pour raison d’économie”.Dans son environnement montagnard, Grenoble a aussi puisé une passion pour l’écologie, la protection des sites et l’aménagement durable. Le laboratoire Grenoble INP mène des travaux de renommée mondiale à la fois sur les milieux naturels (maîtrise et traitement de leurs pollutions, risques naturels et vulnérabilité, impacts du changement climatique, ...) et sur des aspects industriels de l'environnement (procédés propres, durabilité et recyclage, énergies renouvelables. Mais la ville ne se limite pas à la recherche, elle la met en application grandeur nature. Au dernier sommet de Copenhague, elle a été citée en exemple pour avoir été la première agglo française à avoir adopté un plan climat en 2005. Deux ans plus tard, elle pouvait afficher un recul de 6% des gaz à effet de serre. Mieux, les nouveaux aménagements urbains tiennent de plus en plus compte de cette stratégie du bien-être urbain. Ainsi, la nouvelle ZAC de Bonne a remporté le 1er prix national des Ecoquartiers en 2009, décerné dans le cadre de la conférence sur la Ville Durable. Située dans le centre de Grenoble, le site de l’ancienne caserne militaire, s’étend sur 8,5 ha. Cet écoquartier s’affiche comme un modèle français, répondant aux enjeux du développement durable. Un grand parc urbain public de plus de trois hectares viendra compléter celui du quartier Hoche existant.Grenoble s’affirme aussi comme une grande métropole, développée en forme de Y, entre les rives de la Drance et de l’Isère. En quelque 50 ans, elle est passée de 80 000 à près de 500 000 habitants pour l’agglomération, dont 160 000 habitants dans le coeur historique. Son développement a été poussé par la venue de nombreuses entreprises de haute technologie, attirées par la compétence de son pôle universitaire. Des sociétés comme ST Electronics, Hewlett-Packard, Schneider Electric ou Siemens poussent et entretiennent la qualification de la population active, qui comprend le plus haut pourcentage français d’ingénieurs. De grosses entreprises y ont aussi leur siège, comme Caterpillar. Ce qui génère naturellement un fort dynamisme économique, mais qui l’a fragilisé également en période de crise. La capitale du Dauphiné peut aussi mettre en avant un patrimoine historique et culturelle, héritage de son passé, à commencer par la forteresse militaire de La Bastille, mais aussi le Palais du parlement du Dauphiné, dont la partie la plus ancienne remonte au XVe siècle, une palette de 12 musées thématiques, avec un Centre d’art contemporain surnommé le Magasin, la Maison de la Culture ou le Musée de Grenoble et ses riches collections permanentes. “Grenoble ne s’est pas affirmée comme destination touristique, malgré des sites emblématiques. Il y a un véritable travail de fond à entreprendre avec toutes les filières touristiques pour cultiver des atouts qui sont indéniables. Grenoble est une porte sur les Alpes, et l’on doit pouvoir arriver à garder en ville ceux qui ne font que passer”, poursuit Francis Fiesinger. Tout cela suffit-il à générer une activité hôtelière soutenue ? Jusqu’au début de la crise, Grenoble connaissait le rythme habituel des grandes villes de province sans notoriété touristique suffisante. Des hôtels particulièrement bien remplis jusqu’à la fin de la semaine et une fréquentation beaucoup plus modeste le week-end. La clientèle est essentiellement Affaires, individuels grâce au tissu économique et industriel, et en congrès ou salons avec l’activité d’Alpexpo, le parc événementiel de Grenoble (voir encadré). L’activité salons et congrès mérite d’être dynamisée et des investissements conséquents sont en cours. La ville s’est globalement lancée dans une série de grands chantiers qui doivent donner un second souffle à son activité économique. Pour affirmer encore davantage sa place dans la recherche et notamment dans la micro et nano technologie, un nouveau quartier va naître sur les rives de l’Isère. Giant (voir encadré) ne sera pas qu’un des plus grands centres de recherche d’Europe, mais un quartier vivant dans lequel l’hôtellerie aura sa place.Autre chantier pour redonner vie au patrimoine historique : Grenoble Coeur de Ville. C’est un vaste projet sur dix ans, doté d’un budget initial de 60 millions d’euros et qui porte sur six zones : les quais de l’Isère ouverts à la flânerie, la place Grenette, le coeur historique avec une mise en lumière des places, des façades et des ponts, la place Vaucanson, les rues piétonnes et les espaces publics du centre-ville entre le parc Mistral et le quartier de Bonne. La consultation est ouverte pour impliquer les habitants et leur proposer un nouveau visage restauré de la ville qui séduise aussi les visiteurs extérieurs pour générer un tourisme urbain, minimaliste à ce jour.Car il est urgent de stimuler la fréquentation. En capitalisant sur un marché réel, mais finalement assez limité, de séjours de longue durée des ingénieurs, étudiants, cadres en mission, les promoteurs de résidences hôtelières se sont précipités sur la ville, faisant jouer tous les leviers de la défiscalisation pour attirer des investisseurs. Grenoble détient sans doute le record d’appartements en résidence par habitant de toute la France, une situation qui trouve vite sa limite dans la réalité des séjours et les niveaux d’occupation. Tout est bon désormais pour chasser le client, y compris en allant sur les terres des hôteliers. “Sur l’activité hôtelière à Grenoble, on perçoit un ressenti difficile de la part des hôteliers qui a incité la Chambre de commerce à lancer un schéma hôtelier de la ville, un travail en cours qui livrera ses premières conclusions à l’été”, explique Francis Fiesinger. “Il s’agit d’avoir une meilleure lisibilité de l’offre globale et par micro-territoire, et d’appréhender toutes les formes complémentaires d’hébergement, pas seulement l’hôtellerie qui en est une composante”.Il y sera aussi question de l’arrivée de nouveaux établissements et notamment d’hôtels 4* souhaités par la Mairie et par les gestionnaires d’Alpexpo pour rivaliser avec d’autres métropoles mieux dotées en hôtellerie haut de gamme. Comme toujours, la réalité d’un marché suffisant à l’année reste à démontrer.Chiffres clés -* 12ème métropole urbaine française -* 532 000 habitants, dont 159 000 intra-muros -* 800 000 visiteurs au Château de Vizille -* 280 000 passagers du téléphérique de La Bastille -* 190 000 visiteurs au Musée de Grenoble -* 3 300 chambres classées en ville -* 500 000 passagers à l’aéroport de Grenoble-Isère en 2008, dont 400 000 sur l’hiver -* 245 hectares de parcs et espaces verts -* 6.5 % d’ingénieurs dans la population active -* 52 nationalités présentes en ville -* 61 000 étudiants, dont 7 000 étrangers Alpexpo en plein relooking Dès son arrivée en janvier 2009, le nouveau directeur général d’Alpexpo, Guy Chanal, conduit la réorganisation du site Alpexpo qui rassemble à la fois halls d’exposition, centre des congrès et Summun, la salle de concert. Avant d’entamer les travaux - 13 millions d’euros sur 4 ans -, il a regroupé les opérations. Les trois entités sont désormais réunies autour de Alpexpo - Parc événementiel de Grenoble, qui se décline en trois espaces : Espace Exposition, Espace Congrès et Espace Spectacle. Tous les services sont mutualisés afin de décloisonner les prises de décisions et optimiser les compétences des salariés. Les achats, la logistique, le commerce, la communication … sont désormais gérés de façon transversale. Cette nouvelle approche est symbolisée par le site Internet, entièrement relooké, qui associe les trois activités complémentaires : salons, congrès et spectacles.La deuxième phase est encore plus importante puisqu’il s’agit d’améliorer l’outil de travail lui-même. L’été prochain, un programme de travaux sur 4 ans va transformer de fond en comble Alpexpo et plus particulièrement les halls d’expositions et la salle du Summum. Le pari est naturellement de dynamiser les manifestations existantes, qui rythment le calendrier actuel comme la Foire internationale de novembre et ses 145 000 visiteurs, le SAM, Mondial biennal de l’aménagement durable de la montagne, qui vient de fermer ses portes, ou le Salon du bois, toutes organisées par Alpexpo, et celles qu’il accueille comme Grenoble Innovation Fair sur les nouvelles technologies. “Il s’agit de donner un nouvel élan et notamment en matière de congrès d’amorcer une alchimie qui reste à travailler entre nos installations et les capacités d’hébergement”, explique la responsable de communication. “A ce jour, nous sommes assez vite bloqués en termes de capacité et de qualité de l’hébergement pour organiser certains événements”.Grenoble à pas de Giant Le projet Grenoble Isère Alpes NanoTechnologies ou Giant vise à créer l'un des “cinq principaux campus d'innovation dans le monde», une forme de MIT à la française n’hésite pas à dire les porteurs du projet. L’aménagement de 220 ha sont concernés, au creux de l’Y qui caractérise la topologie de Grenoble entre Drac et Isère. Il va ainsi regrouper les instituts de recherche (CEA, CNRS, EMBL, ESRF, ILL), l’université (UJF, Grenoble INP) et l’école de commerce (Grenoble École de Management). Dans les dix ans à venir, l’objectif de Giant est d'attirer sur place 10 000 étudiants, 10 000 chercheurs et 10 000 nouveaux habitants. La conception de l’ensemble a été confiée à l’architecte Claude Vasconi qui va recomposer l'urbanisme du périmètre pour s’articuler autour de trois pôles de recherche : Santé, Energies Nouvelles et Technologies de l'information. Claude Vasconi va chercher à désenclaver la presqu'île, séparée du coeur de ville par la présence des voies SNCF, et lui insuffler de la vie... “Il faut faire en sorte que le Polygone ne soit plus un ghetto de scientifiques, mais un quartier de ville à part entière", explique Claude Vasconi. Installé le long du Drac, un ruban photovoltaïque est l'une des pièces maîtresses de la "presqu'île de l'avenir". Long de 2 km pour 25 m de hauteur, ce mur de panneaux solaires incliné permettrait de produire 10% des besoins en électricité du site. Autre avantage: il abriterait une rue couverte, avec des cafés, des restaurants et des commerces, une véritable "galerie d'hiver", selon l’architecte. Le coût total de l’aménagement dépasse 1,5 milliard d’euros. La première phase devrait être achevée fin 2011.Giant n’est pas une pure création, mais le prolongement d’un pôle de recherche et de fabrication consacré aux micro et nanotechnologies, Minatec. Ce centre européen a été inauguré en 2006 et réunit déjà sur 20 hectares, 2 400 chercheurs, 1 200 étudiants et 600 industriels et spécialistes du transfert technologique. En développant des synergies entre chercheurs, étudiants et industriels sur un même site, notamment à travers la création de laboratoires communs, le pôle Minatec cherche à accélérer le processus d'innovation et son transfert vers l'industrie. L’intérêt est aussi qu’il reçoit chaque année plus de 25 000 visiteurs et contribue à forger l’image de Grenoble comme métropole de la recherche. Questions à Michel Lambert, directeur de l’Office de Tourisme de Grenoble Quelles sont vos priorités juste après avoir pris votre poste ? Grenoble est une destination connue mais que je souhaite repositionner autour d’une proposition évidente : une ville à la montagne. Il y a peu d’autres villes en France qui peuvent jouer sur ce double atout : la richesse d’une ville, la qualité de son environnement. Grenoble possède l’un des plus riches inventaires d’habitat urbain du Moyen-Age à nos jours. C’est la première ville de France en matière de réalisation d’habitat durable et cela attire pas mal d’attention. Au palmarès des villes où il fait bon vivre, elle arrive en tête des villes de province. Tout cela est un contexte favorable à exploiter. La puissance culturelle de la ville est impressionnante avec la plus grande Maison de la Culture de France (MC2), un musée deux fois centenaire, une collection impressionniste qui a déplacé beaucoup de monde. Mais ce patrimoine est surtout apprécié des Grenoblois.Comment en faire un atout pour attirer des visiteurs et des nuitées ? Cela passe par une cohérence de la gouvernance touristique. Je travaille à la mise en réseau des acteurs du tourisme et de la culture pour communiquer ensemble. Je prends un exemple récent : une soirée Techno a été organisée à La Bastille, un sondage a montré que deux participants sur trois ne venaient pas de Grenoble et y avaient séjourné. En élargissant la communication, on peut encore améliorer cela. L’autre axe est de trouver un événement phare qui symbolise Grenoble. Nous travaillons sur le Festival de film de montagne, qui a du succès auprès d’une petite niche, mais avec le potentiel d’un festival grand public en lui associant la dimension environnement et durabilité, des axes forts de Grenoble.Le patrimoine urbain est-il aussi un bon support de promotion ?La ville a mis comme priorité de revaloriser son patrimoine urbain, à travers le projet Grenoble Coeur de ville, qui a plusieurs déclinaisons, dont un réaménagement de l’esplanade à l’entrée de la ville et une réhabilitation des quais de l’Isère. C'est un projet très ambitieux et les études et les consultations sont en cours.La dimension technologique de Grenoble peut-elle vous servir ?Cela participe à son image et ajoute une autre dimension car on sait peu que Grenoble abrite, en permanence, plus de 50 nationalités à travers les chercheurs, étudiants, ingénieurs… qui travaillent dans ces laboratoires et entreprises de pointe. Ce sont des ambassadeurs dans leurs pays de la qualité de vie qu’ils apprécient à Grenoble.Comment jugez-vous la situation hôtelière de Grenoble, en termes de performances et de compétition entre hôtels et résidences ? Je sais que l’année 2009 a été très difficile et que la compétition est rude, mais j’observe une note d’optimisme sur le premier trimestre 2010 avec des indicateurs qui repartent à la hausse, notamment sur les 3 étoiles qui constituent une grande partie du parc hôtelier Grenoblois. Je n’ai pas à m’immiscer dans la compétition entre hôteliers et résidences de tourisme, mais j’ai cru comprendre que la municipalité avait été alertée sur le développement rapide du parc et que les permis de construire seraient attribués avec plus d’attention. Il y a de nombreuses discussions sur l’opportunité de faire venir un 4 étoiles de bonne capacité dans le quartier de Bonne, un nouveau parc écologique en développement autour des anciennes casernes. Un permis de construire a même déjà été délivré, il reste à trouver l’investisseur. Isabelle Girod, présidente du Club hôtelier de Grenoble, DG du Mercure Grenoble Président?Grenoble est une ville dont les habitants apprécient l’art de vivre avec cette caractéristique rare d’être une ville à la montagne. Elle cumule une richesse culturelle et patrimoniale avec un cadre de verdure et naturel qui devrait en faire une véritable destination touristique. Mais cela ne se sait pas. Le Club hôtelier est partie prenante dans cette volonté de monter des packages, de capter une clientèle de loisirs qui nous fait défaut. A titre d’exemple, la Route Napoléon est l’un des axes touristiques les plus fréquentés en France, il passe par Grenoble et nous n’en profitons pas suffisamment. Il est vrai qu’il manque un événement phare et récurrent qui permettrait de communiquer : Grenoble est l’une des villes les plus sportives de France. Il faut le mettre en lumière. On ne peut pas se reposer uniquement sur le pôle de recherche et les industries de haute technologie qui alimentent la clientèle affaires. A preuve, c’est celle qui a été la plus sensible à la crise. Le parc d’hébergement de Grenoble est dans une situation tout à fait exceptionnelle en France. Il comporte une part de résidences hôtelières par rapport au nombre d’hôtels très largement au-dessus de la moyenne nationale. Nous considérons qu’il y a une offre pléthorique dans ce secteur et c’est pourquoi le Club souhaite participer activement à la réalisation d’un schéma raisonné de développement hôtelier. La crise a été sévère en 2009 pour les hôteliers grenoblois, particulièrement pour les hôteliers de centre ville, dont la très grande majorité sont des indépendants. D’ici 2012 et 2015, ils devront faire face à des investissements importants en matière de sécurité et d’accessibilité et un certain nombre d’entre eux n’y parviendra pas si la rentabilité n’est pas améliorée d’ici là. La concurrence directe des résidences sur le marché naturel de l’hôtellerie exacerbe la bataille tarifaire”.Pierre-François Berthin, président de Privilodges Développement“Il y a sur Grenoble de grandes entreprises de la recherche, de l'informatique et des technologies du futur (nanotechnologies) qui lancent des projets sur quelques mois qui vont mobiliser des équipes venues de l’extérieur. Il y a un marché typique pour les résidences hôtelières pour accueillir ces longs séjours. Les Privilodges ont été l’une des toutes premières résidences implantées à Grenoble et, en quelques années à peine, nous avons vu arriver toutes les enseignes du secteur, grandes et moins grandes, et des opérateurs indépendants portés par la défiscalisation. Sans réelle planification, toutes ont fait le même raisonnement pour apporter une offre supplémentaire. Alors que le marché est déjà très encombré, une nouvelle enseigne, HiPark, financée et exploitée par BNP Paribas Immobilier, vient de faire son apparition et une résidence Adagio est annoncée pour juin prochain. Toutes les exploitations ne pourront pas survivre. Dans plusieurs cas, les propriétaires ne touchent plus leurs loyers, l’entretien et les rénovations ne sont pas assurés… On se dirige vers une situation dramatique dans ces cas là, mais qui permettra peut-être d'assainir un marché extrêmement tendu”.Vincent Legrix, directeur du Campanile Grenoble Sud St-Martin d'Hères

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