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Global Lodging Forum 2012 : Sur quoi repose la performance du segment économique hôtelier ?

6 min de lecture

Publié le 20/03/12 - Mis à jour le 17/03/22

L'hôtellerie économique en Europe est particulièrement résistante à la crise. Elle a connu sa première "révolution culturelle", il y a un peu plus de 5 ans avec l'apparition des "Nouvelles Générations" dans les enseignes confirmées et de nouveaux concepts qui surfent sur la technologie, les nouveaux procédés industriels et le design accessible. Son nouveau défi est de préserver son modèle économique tout en se rapprochant d'une clientèle qui veut trouver des hôtels accessibles en centre ville. Eléments de réponse des dirigeants européens....

Olivier Vialle, partenaire, consultant stratégique PwC «Un client hôtelier du segment économique n’est pas différent des autres. Certes, le prix est le facteur le plus important qui a déterminé son choix mais ce ne doit pas être l’élément majeur de différenciation entre les enseignes. Le principal changement que nous remarquons chez les consommateurs est justement le passage d’un comportement basé sur le prix à un comportement basé sur la valeur. Le deuxième changement concerne la distribution. La nouvelle génération de clients utilise Internet pour préparer ses voyages. Une première vague le faisait depuis un écran d’ordinateur. Aujourd’hui, la deuxième vague se sert des appareils nomades qui donnent accès à de nouvelles informations comme la géo-localisation et la comparaison des prix. Le défi des enseignes économiques est d’arriver à créer une image de marque ciblant le client pour qu’il puisse faire un choix par affinité. Le travail sur les détails et les valeurs est vraiment important».Paul Janmaat, Managing Director, Qbic Hotels :

{«Pour développer notre modèle d’hôtellerie, nous regardons aujourd’hui du côté des immeubles de bureaux. Notre méthode de construction est très simple, fondé sur l’utilisation du Cubi industrialisé. Cela ne prend que quatre ou cinq mois pour construire un hôtel en refaisant la décoration des étages».«Les changements dans la façon dont les gens voyagent sont un facteur que nous devons prendre en compte dans notre secteur. Les compagnies à bas prix ont aujourd’hui un marché très large. Nous devons nous débarrasser des catégories par étoiles et essayer d’identifier le produit par sa marque».«La transparence des prix est une idée intéressante. Cependant, les hôtels sont encore vendus à un prix pour lequel les clients pensent tout avoir. Avec Ryanair, on paye un extra pour les bagages, mais au moins on sait ce pour quoi on paye. Je pense que nous devons utiliser ce modèle».«Nous devons arrêter de penser que les hôtels économiques se limitent à des prix restreints. Notre hôtel au centre Amsterdam doit payer un loyer élevé et peut pratiquer des prix en conséquence. La localisation marque aussi la différence pour les hôtels économiques».}Christian Recoing, Directeur général, Dynamique Hotels Management {«Balladins est une enseigne particulière car elle a été créée avec beaucoup d’hôtels rénovés, ce qui pose le question du positionnement en étoiles. Faut-il monter d’un cran après rénovation ? Les clients sont aujourd’hui de plus en plus soucieux de trouver les nouvelles technologies partout, et nous devons nous assurer que les prix correspondent au marché car nous devons toujours avoir en tête le respect de la «ligne bleue de la marge brute». C’est notre limite en ce qui concerne l’introduction des nouvelles technologies. Ce n’est pas la bonne période pour dépenser. Nous devons également attendre que la construction devienne plus accessible».«On ne peut plus attendre dix ans pour rénover complètement les hôtels dans le segment économique. Nous devons le faire tous les cinq ou six ans car nos matériaux sont de moins bonne qualité pour rester dans le modèle économique. Il est absolument nécessaire de rénover en permanence pour garder un esprit propre et frais»}Georges Sampeur, Président du directoire, B&B Hotels: {«Le consommateur recherche avant tout un produit avec un bon rapport qualité prix. Le fait qu’il ne soit pas cher ne signifie pas qu’il soit dévalorisé. Nous travaillons donc sur un produit qui soit attractif. Nous voulons que B&B soit le Ikéa de l’hôtellerie. Les clients recherchent une offre de base donc les fondamentaux doivent être impeccables, c’est sur quoi repose la promesse faite au client : une transparence des prix et dans l’approche. Nous faisons peu appel aux intermédiaires, en distribuant directement la majorité de nos hôtels, créant ainsi une relation directe. Nous ne sommes pas dans le «low cost», nous sommes dans «l’essential cost», car nous décidons ce que nous allons offrir comme prestation essentielle au client».«La standardisation n’existe plus. Nous avons appris à rester cohérent sur les fondamentaux de la marque en adaptant l’architecture. Nous pouvons désormais assurer des conversions d’immeuble aux normes B&B, ce qui ouvre une prochaine étape d’entrée en centre ville. Et quand, nous ne le pouvons pas en raison du foncier, nous devons être intelligents et être à proximité des transports publics. » «Notre approche est locale puisque la majorité de la clientèle du segment économique est domestique. C’est pourquoi nous n’exportons pas le design. L’essence est la même mais pas le design».}Peter Verhoeven, Directeur général Accor Allemagne «La chambre Cocoon dans les Etap Hotel est une avancée en matière de design. Elle nous a permis de faire progresser le RevPAR, pas tant grâce au prix mais avec un plus gros volume de clients. Ce qui est bien dans un marché allemand où nous étions assez seuls sur le créneau économique. De plus en plus de concurrents nous ont rejoints».«Le choix pousse l’innovation. Ceux qui vont vraiment réussir sont ceux qui peuvent combiner la maîtrise de la construction, le design et la rencontre avec les aspirations. Les clients sont informés par Internet et partagent leur opinion. Le comportement des clients est plutôt propice aux changements fréquents dans les marques. Il faut donc innover en permanence mais tout en sachant rester à l’intérieur du bon calcul économique. C’est le respect de ce modèle économique qui rend le secteur prospère. Il faut éviter le risque de se rapprocher des autres segments en fournissant trop de services. Cela n’empêche pas d’avoir un pricing intelligent, nous n’avons pas les mêmes paramètres de Revenue Management dans un établissement de 80 chambres que dans un établissement de 400 chambres».« Le retour dans les centres villes est parfois difficile, mais notre chance est que les RevPAR y sont plus élevés. Nous avons besoin de gros porteurs car la densité est donc la clé du succès ».

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