
Après un premier trimestre d'activité hôtelière plutôt bien orienté, les hôteliers français restent largement dans l'expectative. La période électorale a plutôt freiné l'activité et l'opinion générale est qu'aucun réel changement de politique touristique ne devrait intervenir après les élections.
Un panel de plus de 200 hôteliers, représentatifs des différentes catégories et implantations hôtelières, a été interrogé après l'annonce des résultats du 1er trimestre 2012. Dans une grande majorité, les hôteliers ont perçu le 1er trimestre 2012 comme moins fréquenté que le trimestre équivalent de 2011. Celui-ci avait été marqué par le prolongement de la reprise engagée en 2010 et par un meilleur calendrier d'événements professionnels tant à Paris que dans certaines grandes métropoles (exemple du Sirha à Lyon). Ce sont d'ailleurs les hôteliers "provinciaux" qui sont les plus nombreux à constater ce ralentissement par rapport à 2011, alors que les hôteliers "parisiens" bénéficient d'une prime "capitale" à l'activité qui s'est bien maintenue. En revanche, il se confirme qu'il n'y a pas de mouvement de panique ou de guerre tarifaire engagée, même dans le cas d'une baisse effective des taux d'occupation. Les prix moyens, par une meilleure sélection des canaux de distribution ou à travers le refus de céder aux promotions, restent globalement stables et s'améliorent même pour un cinquième des hôteliers interrogés. La marge de manoeuvre est plus élevée dans l'hôtellerie haut de gamme, qui profite toujours de la présence d'une nouvelle clientèle étrangère. Une fois encore, davantage en régions que dans la capitale, le contexte tarifaire reste néanmoins délicat, car la hausse de TVA, passée de 5,5% à 7%, n'a pas été entièrement répercutée dans les tarifs affichés, loin de là. Seuls un quart des hôteliers ont joué la transparence fiscale totale, les autres ont en partie, voire parfois totalement, absorbé le différentiel de 1,5% de hausse de la TVA depuis le 1er janvier dernier sur l'ensemble des prestations hôtelières. Les deux tiers des hôteliers interrogés constatent que la période électorale se traduit par un impact négatif dans le niveau d'activité avec plus ou moins d'intensité, même si on est loin d'un arrêt complet des déplacements. Près de 30% ont pu constater qu'il n'y avait pas eu de répercussions sensibles. Dans certaines grandes villes, marginalement, les hôteliers ont pu profiter des grands rassemblements électoraux._ _ La principale caractéristique sur les mois à venir reste le manque de visibilité que chacun ressent à son niveau. En période de crise économique, l'état d'esprit n'est pas déprimé, mais c'est l'attentisme qui prime pour la moitié des hôteliers interrogés. Un cinquième ont même une lueur d'espoir pour l'avenir, si le résultat des élections pouvaient redonner un coup de pouce à la croissance._ _ Il n'en reste pas moins qu'une écrasante majorité des professionnels concernés considère que la politique touristique du prochain gouvernement de devrait guère évoluer. 86% considèrent - à tort ou à raison - qu'il n'y aura pas de changement significatif dans l'orientation de la politique touristique de la part d'un éventuel nouveau gouvernement. On peut y voir de la résignation ou le constat que le sujet n'est pas au coeur de polémiques politiciennes.
