Les perspectives pour 2016 et 2017 sont positives grâce à une amélioration générale du contexte économique. Les différentes situations économiques d’un pays à l’autre auront un impact alors que l’offre hôtelière se restructure avec l’arrivée de nouveaux concurrents, et que les opération de fusion et d’acquisition devraient se poursuivre. Les grands évènement auront également des conséquences sur l’activité des hôtels.
Un contexte de reprise générale en Europe
Pour la seconde année consécutive, le RevPAR des hôtels de l’Union européenne a progressé significativement en 2015 : +4,8% de hausse de RevPAR hors taxes, après +3,8% HT en 2014. Ces deux exercices font suite à un ralentissement (+1,9% en 2013 par exemple) consécutif à la crise des dettes souveraines. L’amélioration est donc incontestable. Si le rebond des taux d’occupation expliquait en grande partie la reprise en 2014, la hausse des prix moyens conforte la pérennisation de la croissance du RevPAR en 2015.Cette amélioration est observée dans l’ensemble des pays européens. C’est particulièrement le cas dans les pays du sud (Italie, Espagne, Portugal), durement éprouvés par la crise de la dette, et dans les pays d’Europe Centrale et Orientale. La tendance globale est donc clairement favorable en dépit de la stagnation de la France et des effets des attentats qui ont impacté de nombreux marchés européens majeurs (Paris et l’Ile-de-France, Bruxelles, Londres, etc.).Cette reprise de l’activité hôtelière s’appuie sur un environnement macroéconomique caractérisé par des hausses plus marquées du PIB et de la consommation des ménages dans les différentes économies de l’Union européenne. Ces évolutions s’accompagnent généralement d’un recul du chômage, qui dans un contexte d’inflation faible, conduit à l’amélioration du pouvoir d’achat du plus grand nombre et soutient, par conséquent, la demande de loisirs de la part des ménages. L’éclaircissement de l’horizon économique autorise une reprise de l’investissement des entreprises, autre signe précurseur d'un rebond de l’activité d’affaires. Le recul de l’euro améliore la compétitivité-prix des produits à l’export des pays de la zone et également, concernant plus spécifiquement le secteur touristique, des destinations européennes pour les clientèles hors zone euro. Dans le même temps, la faiblesse des cours du pétrole limite l’impact négatif des effets de change sur la facture énergétique et allège les charges des entreprises.Des marchés aux dynamiques variéesDu point de vue hôtelier, l’Europe est constituée de marchés aux dynamiques contrastées. La situation de l’Espagne, qui a traversé une phase de nettoyage de son parc qui avait gonflé à un rythme démesuré avant la crise, paraît aujourd’hui apurée. La reprise de la demande d’hébergement a impacté directement et positivement les performances d’occupation et assure aujourd’hui la croissance des prix moyens. La destination est caractérisée par une excellente compétitivité-prix qui lui permet de capitaliser sur le rebond européen tout en attirant des clientèles fuyant les destinations d’Afrique du Nord ou du Moyen Orient pour des motifs de sécurité. Son économie domestique étant en parallèle en train de rebondir, avec notamment un recul du chômage (depuis des niveaux très élevés), cela amplifie le rebond de la demande globale. Pour autant, après une croissance hôtelière à deux chiffres en 2015, l’effet de rattrapage “ technique ” constaté dernièrement devrait ralentir en 2016 et 2017.Le Royaume-Uni constitue un marché avec des niveaux d’occupation très élevés sur l’ensemble des destinations et des catégories hôtelières, nettement supérieurs aux standards européens. Le développement des chaînes y est rapide, avec près de 45 000 chambres entre 2010 et 2015, sans effet d’éviction sur l’offre indépendante puisque le parc global gagne 50 000 clés sur la même période. Les prévisions macroéconomiques insuisent un scénario en ligne avec ce qui a été observé en 2015. En termes de cycle hôtelier, le Royaume-Uni est en avance sur les autres destinations européennes, avec déjà à son actif 5 années de croissance du RevPAR, une dynamique de croissance de l’offre plus soutenue, et une croissance des performances aujourd’hui soutenue par les marchés secondaires, tandis que Londres marque le pas. Les performances de la capitale britannique devraient être impactées par la fin de l’effet support (en particulier en termes de prix) de la modernisation du parc avant les J.O. de 2012 et de l’effet de modernité de la nouvelle offre créée à cette occasion. Pour autant, l’amélioration des contextes économiques “ réels ” européen et britannique permet d’anticiper une évolution encore favorable du marché en 2016.L’Allemagne figure également parmi les marchés les plus dynamiques. Les taux d’occupation, en retard de 5 points voire plus par rapport à la moyenne européenne dans un passé pas si lointain, sont désormais au niveau des standards de l’UE. Pourtant la croissance de l’offre y a été particulièrement forte avec près de 70 000 chambres supplémentaires en 5 ans, dont 40 000 pour les chaînes intégrées et 30 000 pour les indépendants, signe de l’émergence du marché allemand sur la scène touristique internationale. Le milieu de gamme est attendu dynamique, par effet de retombées des saturations d’autres segments sur les marchés majeurs. Les prix moyens prennent le relais pour apporter de la croissance, mais les hausses de prix restent historiquement modérées en Allemagne : même en phase d’expansion du cycle, elles sont freinées par la croissance de l’offre.En Italie, le parc hôtelier global est stable sur 5 ans, mais monte en gamme. Les catégories économiques et milieu de gamme perdent des établissements familiaux alors que le segment haut de gamme voit son offre progresser. Les chaînes restent encore marginales sur un parc hôtelier qui dépasse le million de chambres et est largement dominé par les indépendants. L’activité hôtelière a toutefois été remarquable en 2015. Les hôteliers de la péninsule transalpine ont bénéficié d’un regain d’activité généré par divers évènements exceptionnels, notamment l’Exposition Universelle de Milan ou la Biennale de Venise. Les performances de 2016 ne bénéficieront pas d’un tel support et pâtiront d’un effet de comparaison à une base élevée en dépit de la poursuite du redressement des fondamentaux économiques, qui produit des effets positifs. De plus, après des années de baisse des prix moyens, la compétitivité-prix des hôtels de la Péninsule s’est nettement améliorée. Si les performances de 2016 devraient pâtir de la comparaison avec un cru 2015 exceptionnel, les tendances à moyen terme sont donc plutôt favorables, d’autant que le pays bénéficiera indirectement de la reprise à l’œuvre sur d’autres marchés, notamment l’Espagne.La croissance d’une nouvelle offre alternativeEn France, le développement d’une hôtellerie de réseaux intégrés est ancien et le cycle de croissance de cette offre compte parmi les plus avancés en Europe. La période récente a marqué une stagnation du parc, même si les deux dernières années ont été caractérisées par une légère reprise de la croissance de l’offre, notamment indépendante. Les évolutions à moyen terme ont pu conduire à des situations de pénurie de l’offre où de nouveaux opérateurs d’hébergements marchands sont apparus. Leur émergence a eu un impact non négligeable sur les performances hôtelières. Les résidences de tourisme ont ainsi développé des produits adaptés à la demande urbaine habituelle des hôtels. Mais c’est aussi l’avènement du collaboratif qui vient redistribuer les cartes dans l’hébergement marchand. La concurrence exercée par un nouvel acteur comme Airbnb est perceptible sur les marchés majeurs (50% de l’offre Airbnb en France est concentrée à Paris, Lyon, Marseille et Nice), en particulier sur les segments aux extrémités de l’offre d’hébergement : le luxe et surtout le segment budget. Pour autant, son impact sur la croissance des performances hôtelière devrait se faire ressentir plutôt à moyen terme, notamment sur les prix moyens, plutôt qu’à court terme. Son effet devrait être encore assez limité dans un contexte de reprise en 2016 et 2017 en Europe.L’impact des attentats sur la FranceUn facteur d’incertitude pesant sur la France réside dans les conséquences des deux vagues d’attentats qui l’ont frappée en janvier et novembre 2015. Ceux-ci ont touché un secteur hôtelier déjà à la traîne dans le concert de la reprise en Europe. L’exercice 2015 se solde par une troisième année de stagnation du RevPAR hors taxes (+0,1% en 2015, après -0,7% en 2013 et -0,2% en 2014 en HT du fait de la hausse de 3 points de la TVA). Paris et l’Ile de France ont particulièrement été touchées. Alors que la Province avait su maintenir une croissance régulière des performances en début d’année et pendant la période estivale, la fin d’année s’est révélée beaucoup plus délicate. Les premières estimations de janvier 2016 laissent entrevoir des résultats toujours en recul en début d’année, en particulier à Paris. Pour autant, les perspectives pour 2016 et 2017 ne sont pas forcément négatives. De l’observation des évènements similaires s’étant malheureusement produits par le passé (11 septembre, attentats de Londres, de Madrid), complétée par des enquêtes auprès des professionnels hôteliers, les conséquences des attentats devraient s’estomper au cours du premier semestre 2016. En fin d’année, en novembre et décembre, les performances seront comparées à une base très dégradée, gonflant par conséquent la croissance annuelle de 2016.Enfin, l’accueil en France de l’Euro de Football contribuera à l’amélioration des prix moyens. L’analyse des conséquences de ce type d’évènements sportifs (Coupe du Monde 1998 en France, Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, Championnat d’Europe de Football en Suisse et en Autriche en 2008, en Pologne et en Ukraine en 2012) révèle, au-delà des disparités propres à chaque type d’évènements, des conséquences assez similaires en matière de performances hôtelières : un impact important sur le prix pendant la durée de l’évènement, mais avec un recul ou une stagnation de la fréquentation par effet d’éviction. Ce recul de la fréquentation est cependant compensé par un “ effet de halo ”, c’est-à-dire des reports des arrivées / de la fréquentation sur les autres mois de l’année, les clientèles “ traditionnelles ” préférant venir juste avant ou après l’évènement.Les années 2016 et 2017 recèlent des perspectives favorables, malgré des dangers et incertitudes. L’amélioration du contexte économique est générale mais s’opère à des rythmes différents selon les pays. L’offre hôtelière est en restructuration avec l’arrivée de nouveaux concurrents et les opérations d’acquisitions et de fusions reprennent après des années de calme. Les évènements majeurs peuvent avoir un rôle décisif, positif comme négatif, dans l’activité des établissements hôteliers. Dans ce contexte, les rapports de prévisions réalisés par MKG (France, Allemagne, Royaume-Uni, Espagne, Italie, Pays-Bas, Belgique, par segment et pour les capitales) offrent une visibilité indispensable sur les tendances structurelles de l’activité hôtelière à venir en Europe.Cet article est un extrait du rapport complet sur les Prévisions Hôtelières pour 2016 et 2017, en vente sur notre boutique en ligne !
Prévisions hôtelières 2016/2017
960,00€ HT
Retrouvez dans ce rapport :
- Prévisions d’évolution des performances hôtelières
- Des projections d’activité basées sur les résultats de modèles économétriques
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