
Les données relevées quotidiennement sur le mois de mars 2010 par MKG Hospitality auprès de son échantillon d’hôtels en France (*), font état d’une hausse de 5,9% du Revenu par chambre disponible, RevPAR. C’est la première fois que le chiffre redevient positif après un resserrement progressif des écarts sur la fin de l’année 2009.
_ Après 19 mois de baisse continue, le RevPAR des hôtels français en mars 2010 affiche le premier chiffre positif, avec près de 6% de hausse. On avait déjà observé une amélioration progressive des taux d’occupation dans les catégories supérieures, les plus sensibles à la crise économique, qui préfigurait la première phase d’un retournement de cycle. La pression sur les prix moyens est aujourd’hui moins forte dans ces catégories, ce qui a permis de peser positivement sur l’ensemble du secteur. On peut donc se féliciter de l’amorce d’une série de chiffres positifs à l’avenir. L’hôtellerie française est en passe de rattraper le retard accumulé en un an et demi.La France est-elle en retard ou en avance par rapport aux autres grands pays européens ? _ La reprise en France semble plus tardive qu’en Grande-Bretagne qui montre des hausses régulières de RevPAR depuis décembre 2009 ou qu’en Allemagne depuis janvier dernier. Mais il faut se souvenir que la France est le pays qui a le mieux amorti le choc de la crise l’an passé, avec une baisse de chiffre d’affaires de 8,9% quand la baisse moyenne des 27 pays de l’Union européenne était supérieure à 14,5%. Elle fait partie des premières grandes nations hôtelières à sortir de la crise alors que les Etats-Unis se débattent encore avec des RevPAR négatifs à deux chiffres. Le rebond français est amorti par le poids de son hôtellerie économique et super-économique, dont les prix moyens avaient continué de progresser. Ce n’est que ces derniers mois que la crise se fait aussi sentir sur les catégories d’entrée de gamme. L’augmentation en mars 2010 n’est plus que de 1,5% en moyenne (1,3% en février 2010) contre 5,7% sur l’ensemble de l’année 2009. La bonne nouvelle vient d’une progression du taux d’occupation dans toutes les catégories. Alors qu’il était encore en retrait de 1,7 point en février dernier au niveau national, il repart globalement à la hausse en mars avec 2,7 points supplémentaires comparé à mars 2009Le redressement est-il général ou seulement poussé par certaines catégories ? _ La structure du parc hôtelier français et de sa clientèle fait que le socle important de son hôtellerie économique et sa répartition dans les régions servent d’amortisseur de crise et de stabilisateur. Les chutes et les poussées de RevPAR dans les segments 0 à 2 étoiles ne sont pas extrêmes et les variations régionales ont tendance à se compenser. Dès lors, le mouvement à la hausse ou à la baisse est fortement influencé par les segments plus réactifs, à savoir l’hôtellerie haut de gamme et les deux pôles français de concentration hôtelière, la région parisienne et la Côte d’Azur. C’est ce qu’on observe en mars dernier. Les catégories 3* et 4* retrouvent des couleurs en termes de fréquentation, près de 5 points de TO supplémentaires sur mars 2009. Le recul des prix moyens est désormais inférieur à 2%. On assiste donc à de fortes progressions de RevPAR, +7% en 3* et +6,5% en 4*. La bataille tarifaire devrait être désormais plus limitée et c’est une bonne nouvelle générale pour notre industrie, notamment pour les hôteliers de la catégorie 2*, la plus représentée en France, qui subiront moins de pression et retrouveront des marges de manoeuvre. La carte de France de l’activité hôtelière sera-t-elle toujours aussi contrastée ? _ Sur la seule région parisienne, l’activité hôtelière a connu un rebond de RevPAR de près de 12% par rapport au mois de mars 2009. Le mois de février augurait déjà un retournement de situation avec un RevPAR en hausse de 5,8%, avec des hôtels haut de gamme favorisés par un accroissement de la demande (+3,9 points). Pour sa part, le bilan régional reste contrasté. Cela tient aussi aux modifications du calendrier des congrès ou salons. Un grand événement en région pousse fort la fréquentation. Quand il manque, cela se voit encore plus. Les premiers mois de l’année 2010 montrent que des destinations comme Lille, Lyon souffraient encore en janvier et février (respectivement un recul de RevPAR de -3% à Lille, -18,6% à Lyon à fin février 2010). D’autres villes sourient avec un début d’année plus positif comme Rennes avec 3,6%, Nice avec 2,7% ou encore Montpellier avec 0,3% de progression positive de RevPAR.(*) La base mensuelle et quotidienne de MKG Hospitality s’appuie sur la collecte d’informations auprès de 11 000 hôtels hors Etats-Unis, soit plus de 1 000 000 chambres.