
Dans un contexte difficile pour les hôteliers du monde arabe, après les effets désastreux de la crise printanière sur leur activité, le Maroc tire son épingle du jeu et commence à récolter les fruits d’une dynamique plus favorable, notamment dans ses grandes métropoles comme Marrakech et Casablanca.
Après avoir été en mesure de limiter les effets du Printemps Arabe sur son industrie touristique et hôtelière, le Maroc repart sur une courbe croissante en 2013. Selon les données de l'observatoire du Tourisme Marocain, la fréquentation du pays est en hausse de 7% entre les mois de janvier et août, par rapport à 2012. Avec un total de 7 millions de visiteurs internationaux accueillis sur la période, les recettes du secteur suivent la même tendance et progressent de 2,1% d'une année sur l'autre, pour atteindre 38,8 milliards de dirhams de dépenses étrangères. L'industrie du tourisme a été particulièrement dynamique au mois d'août, clôturant la saison estivale sur une note plus qu'encourageante. Le nombre d'arrivées étrangères dans le Royaume a enregistré une hausse de 35%, renforcée par une amélioration de 25% des recettes par rapport à l'an dernier, notamment grâce à la présence croissante des principaux marchés émetteurs : la France (+31%), l'Espagne (+33%), l'Allemagne (+48%), le Royaume-Uni (+23%) et l'Italie (+38%). Avec une telle progression de la fréquentation étrangère du pays, les hôteliers marocains sont aujourd'hui en mesure de tirer un bilan positif de leur activité sur les huit premiers mois de l'année, notamment ceux des grandes métropoles comme Marrakech et Casablanca, comme le montrent les données récoltées par MKG Hospitality. Marrakech a certainement été le meilleur moteur de l'activité hôtelière marocaine depuis le début de l'année, en raison notamment de la tenue d'évènements d'envergure nationale et internationale. En juillet par exemple, alors que l'ensemble des hôteliers du pays accusaient l'absence des clientèles moyen-orientales en période de Ramadan, les établissements marrakechis ont profité de l'organisation du Festival des Arts Folkloriques pour améliorer leurs prix moyens de 22,3%, et ainsi leur Revenu par chambre disponible de 20,5%. Avec une progression encore plus évidente de ses performances hôtelières sur le mois d'août (+38,4% de RevPAR), qui amplifie la tendance constatée depuis le début d'année, la ville affiche une croissance de ses indicateurs sur les huit premiers mois de 2013, soit une amélioration de 9,1% de la fréquentation de ses établissements qui entraîne une hausse de 20% du RevPAR. Si ces chiffres laissent entrevoir de belles perspectives aux hôteliers de la ville pour les mois à venir, d'autres bonnes nouvelles devraient dynamiser le secteur, notamment en ce qui concerne les voyages d'affaires avec la récente inauguration du plus grand Palais des Congrès d'Afrique du Nord. Représentant un investissement de 1,2 milliards de dirhams, le Palais des Congrès Mogador a pour objectif d'accueillir plus de 5000 évènements par an. La ville de Casablanca espère dynamiser son activité affaires de la même manière, étant également en train de développer son propre Palais des Congrès, représentant un investissement de 200 millions de dirhams. En attendant l'inauguration du nouveau complexe, les hôteliers de la ville n'ont pas pu résister à l'effet " Ramadan " sur leur activité du mois de juillet, et ont accusé une baisse de 18,1% de RevPAR par rapport à l'an dernier, due à la chute des prix moyens comme des taux d'occupation. Le dynamisme du mois d'août (+20,1% de RevPAR) leur permet néanmoins de rattraper le ralentissement d'activité du début d'année et de rester sur une tendance positive sur les huit premiers mois de l'année, avec une amélioration de 1,1% de leur Revenu par chambre disponible par rapport à 2012 en dépit de la baisse de 1,3% des prix moyens. Au vu des difficultés rencontrées par les pays voisins du Maroc depuis plusieurs années maintenant, l'hôtellerie de Marrakech et Casablanca a encore de belles perspectives de croissance devant elle, à l'image de celle l'ensemble du Royaume.