
Comme redouté par les professionnels du secteur, l'activité touristique et hôtelière des villes françaises réputées pour leur marché de Noël a subi un ralentissement notable cette année. La chute de la fréquentation des établissements hôteliers début décembre, notamment à Strasbourg et Colmar, est malheureusement l'une des conséquences des tragiques attentats de novembre.
Malgré les mesures de sécurité exceptionnelles déployées pour garantir leur tenue et la clémence de la météo, les hôtels des villes accueillant les plus célèbres marchés de Noël français ont connu une baisse sensible de leur fréquentation au cours de ce mois de décembre. D'après l'office de tourisme de Strasbourg, la désaffection a entraîné une baisse de l'activité dans l'hôtellerie-restauration comprise entre 5% et 20%, liée notamment à une quantité significative d'annulations de groupes.Si la clientèle locale s'est rendue dans les traditionnels marchés de Noël, d'autant que la météo s'y prêtait, la frilosité des touristes extra-régionaux -qui sont ceux qui impactent l'hôtellerie- s'est faite ressentir sur la fréquentation hôtelière des villes concernées. Le taux d'occupation des hôtels de Colmar est en baisse de 3 points début décembre 2015 en comparaison avec l'année précédente, tandis que Strasbourg perd 3,7 points sur la même période. A Metz, le taux d'occupation se maintient, affichant des niveaux similaires à ceux de 2014, et la fréquentation a évolué positivement plusieurs week-ends, marquant la bonne tenue du marché de Noël dans la ville. A Mulhouse, sur l'ensemble du début du mois de décembre l'activité a mieux résisté qu'ailleurs, car une demande soutenue en semaine a compensé une chute là aussi évidente de la fréquentation les week-ends. Début décembre, le taux d'occupation reste ainsi globalement en progression de 0,6 points dans la métropole du Haut-Rhin.Décembre 2015: Evolution du taux d'occupation par rapport à l'année précédenteLes résultats des établissements ont naturellement souffert de cette chute de leur fréquentation. La baisse du Revenu par chambre disponible est plus nette à Strasbourg, où elle atteint sur les premières semaines de décembre -5,8% relativement à l'année précédente. Le ralentissement de l'activité y a été particulièrement fort au cours du week-end de Noël. Autre ville alsacienne qui attire traditionnellement de nombreux touristes avec son marché de Noël, Colmar connaît une chute de l'indicateur de -3,7% dans ses établissements au cours du mois de décembre. A Metz, le marché -hôtelier- se maintient, avec une évolution de -0,8% du RevPAR jusqu'à Noël. Là encore, l'activité a moins souffert à Mulhouse, seule ville de l'échantillon affichant un RevPAR positif début décembre (+3,3%), sans doute parce que, relativement aux autres métropoles alsaciennes, sa fréquentation à cette période dépend peu des clientèles internationales comme des visiteurs des marchés de Noël alsaciens.Décembre 2015: Evolution du Revenu par chambre disponible (RevPAR) par rapport à l'année précédenteLe maintien des marchés de Noël aura cependant permis aux hôteliers de limiter les pertes dues à la baisse des réservations. Si ces résultats confirment que nombre de touristes ont préféré éviter ces destinations cette année, la baisse n'atteint pas celle constatée à Lyon suite à l'annulation de la Fête des Lumières. Les hôtels lyonnais avaient connu une diminution de leur RevPAR de près de 44,1% au cours de la semaine du 1er au 6 décembre, avec une baisse des taux d'occupation de plus de 19 points. De la même manière, l'évolution des prix n'aura pas été aussi négative que dans le cas lyonnais. Au cours du dernier mois de l'année, les prix auront baissé de -1,4% à Strasbourg, -0,9% à Metz, -0,2% à Colmar, et auront même progressé de 2,3% à Mulhouse, même si cette progression marque un ralentissement relativement aux moins précédents. Malgré la frilosité des touristes cette année et une baisse de l'activité particulièrement importante au cours des week-ends de décembre, les établissements d'Alsace-Moselle pourront se dire qu'ils ont pu échapper à un scénario encore plus défavorable.
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