La crise sanitaire sera probablement un facteur d’accélération de la mutation de l’industrie hôtelière. Frederic Maman, Managing Director chez Eurazeo Patrimoine et Alain Tayar, Directeur Général Adjoint Hôtellerie chez Bouygues Bâtiment France Europe partagent leurs visions. Mis à jour le 10/12/20.
Avec Alain Tayar, Julia Capp, Solenne Devys, Christophe Laure et Bertrand Pullès. S’adapter sur le court terme et le long terme : la réponse doit se faire en deux temps, immédiatement pour pallier la crise, en se basant sur le capital humain et la réactivité, puis il faudra observer les changements survenus, qui modèleront les futures pratiques dans l’hôtellerie.
A très court terme, les premières réponses pour s’adapter et retrouver une activité ont été la mise en place de procédures sanitaires strictes, adoptées par les hôtels. L’attention doit être portée à la fois aux salariés et aux clients.
Sur le plan de la conception des bâtiments, une réflexion est également portée au fait que le lieu soit adaptable, avec divers usages dans un même lieu. L’hôtel de demain sera un cœur de vie, connecté et ouvert vers l’extérieur, vers la clientèle locale. Il faut poursuivre les efforts envers la clientèle corporate, avec une recherche d’expérience toujours présente et permettant de fidéliser le client.
L’offre en hôtellerie est très fragmentée, avec l’émergence de nouvelles marques, mais ce secteur va dans son ensemble se tourner davantage vers la clientèle locale, pour générer de nouveaux flux indispensables pour survivre en temps de crise, sans clientèle internationale. Le temps n’est plus à la fragmentation de la clientèle, tout le monde doit être visé, dont les locaux. L’hôtellerie pourrait-elle devenir une locomotive de l’économie locale, de quartier ? Pour les gros porteurs, l’avenir peut passer par la transformation de chambres en appartements, chambres plus spacieuses… le tout dans une démarche avec plus de RSE, à tous les échelons du projet hôtelier, notamment pour limiter les gaspillages inhérents au BTP.
L’innovation environnementale doit également prendre plus d’importance au sein des projets d’hôtels, pour rendre l’hôtel plus « vert ». Le client peut s’adapter aussi aux choix des hôteliers, en lien avec le respect de l’environnement. A titre d’exemple, Okko a enlevé les mini-bars et la baignoire sur une offre 4*.
Il existe toujours une interrogation sur le bon produit dans lequel investir afin de valoriser au mieux un actif. L’investissement sur un bâtiment, au-delà de l’écologie, doit être durable dans le temps (longévité du bâti).
Clique ici pour regarder le replay.