Eté 2016 : Premier bilan pour l'hôtellerie française

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Publié le 24/08/16 - Mis à jour le 17/03/22

Bilan de l'hôtellerie française du 1er au 20 août 2016

Si l’été 2016 a logiquement été morose pour l’hôtellerie en Ile-de-France et sur la Côte d’Azur du fait du contexte sécuritaire, les autres façades littorales, la Province et certaines nouvelles régions en particulier ont apporté un rayon de soleil bienvenu. Premier bilan de l’été, avec tous les chiffres par secteur dans notre infographie.

Considérée dans son ensemble, l’hôtellerie française a enregistré une baisse du Revenu par chambre disponible (RevPAR) de -9,4% entre le 1er juillet et le 20 août 2016. Ce résultat négatif traduit notamment l’impact des attentats dans la capitale et le long des côtes méditerranéennes, en particulier sur le segment haut de gamme très présent dans les deux destinations. Or, l’Ile-de-France et PACA sont les destinations phares du tourisme hexagonal : sur l’année, elle représentent à elles seules 50,4% du chiffre d’affaires de l’hôtellerie française selon les données de l'Observatoire MKG Consulting / OlaKala_Destinations.Dans les hôtels des communes littorales de la Côte d’Azur, du 1er juillet au 20 août 2016 (par rapport à la même période en 2015), le taux d’occupation a baissé de 5,7 points et le chiffre d’affaires par chambre disponible de -15,2%. L’attentat du 14 juillet à Nice a découragé une partie de la clientèle internationale, déjà sensible aux précédents qui avaient ensanglanté l’actualité européenne. Survenu au début de l’été, dans une période cruciale où la clientèle de loisir –sur le segment haut de gamme en particulier– est le principal moteur de l’activité, cet événement terrible a de toute évidence tiré vers le bas les performances hôtelières. Mais il faut aussi rappeler que la Côte d’Azur avait signé une saison estivale éblouissante en 2015 (+22,3% de RevPAR entre le 1er juillet et le 24 août), sous l’effet d’une météo de juillet favorable, du décalage du calendrier du Ramadan et du séjour du Roi d’Arabie Saoudite. Les attentats ont donc simplement ramené les hôtels azuréens à des niveaux de performance comparables à ceux de l’été 2014 : cela témoigne d’une certaine résilience du marché local, si on le compare à des secteurs comme la Tunisie, l’Egypte et aujourd’hui la Turquie où les performances d’activité sont en recul de 30 à 40% depuis de nombreux mois maintenant.Par ailleurs, si la Côte d’Azur concentre aujourd’hui l’attention, le reste du littoral français a de son côté enregistré des résultats globalement positifs, alors que bon nombre d’observateurs avaient anticipé une chute prononcée de la fréquentation à l’échelle nationale. En comparaison avec l’été dernier, la côte atlantique enregistre ainsi une hausse de RevPAR (Revenu par chambre disponible) de +4,8%, le littoral breton de +2,2%, le Languedoc de +2,0%, et la Manche de +1,8%. Ces résultats sont d’autant plus positifs que toutes ces régions littorales avaient déjà observé une amélioration sensible de leurs résultats l’an dernier.Et hors des secteurs littoraux, la Province a également enregistré une évolution positive de son chiffre d’affaires par chambre disponible cet été : +3%. Parmi les “ nouvelles régions ”, trois en particulier ont su tirer leur épingle du jeu. Auvergne-Rhône Alpes emporte la palme estivale de la croissance touristique, avec un RevPAR en hausse de +7,5% (du 1er juillet au 20 août). Si la fréquentation n’augmente que très légèrement (+0,2 point de Taux d’Occupation, ou TO), les prix moyens ont progressé de près de 7,1% dans les hôtels de la région qui s’étend du Cantal à la Savoie. Les visiteurs ont également plébiscité les berges de la Loire : les régions Centre–Val de Loire et Pays de la Loire enregistrent des taux d’occupation en hausse de respectivement +2,5 points et +2,2 points, et des RevPAR (Revenu par Chambre Disponible) en hausse de respectivement +5,4% et +7,8%.Les difficultés se prolongent en revanche à Paris, destination elle aussi affectée par l’attentat de Nice en raison de sa surexposition à la clientèle internationale et aux risques sécuritaires. Avec des taux d’occupation en baisse de -12,2 points et de -8,3% des prix moyens, Paris intra-muros a vu son RevPAR chuter de -21,2% du 1er juillet au 20 août 2016, tandis que les hôtels franciliens en périphérie de Paris enregistraient un recul de RevPAR de -11,5%. D’après le CRT Paris Île-deFrance, qui vient de publier son bilan de la saison touristique, ces tendances s’expliquent par la chute de la fréquentation de la part des clientèles internationales long-courrier (Japon, Chine, USA, Russie…), à mettre en parallèle d’une résilience des visiteurs domestiques.Georges Panayotis, président-fondateur de MKG Group, souligne : « Il faut avoir conscience que la France a basculé dans une nouvelle dimension, depuis la série d’attentats qui a touché la capitale et la Côte d’Azur. Nous sommes passés d’événements conjoncturels dramatiques à un état d’insécurité structurel. Cela amène une nouvelle réflexion sur les mesures d’urgence à prendre pour garantir la survie de nombreuses entreprises du secteur, tout en développant une communication et une nouvelle approche «produits» et «expériences» pour que la France reste la première destination touristique au monde. Sa place est aujourd’hui contestée par des destinations qui ont fait un effort de renouvellement de leur offre et renforcé leur attractivité. »

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