Bilan 2013 morose pour l’hôtellerie française

3 min de lecture

Publié le 16/01/14 - Mis à jour le 17/03/22

Paris

L’hôtellerie française a clos l’année 2013 avec un recul moyen de 0,7% de son revenu par chambre sur l’exercice complet. Après avoir bien résisté au cours des années de crise, la France est ainsi en 2013 à la traîne d’une reprise qui s’est amorcée en Europe, les autres pays ayant pour la plupart enregistré une progression de leurs indicateurs, notamment le Royaume-Uni et l’Allemagne, mais aussi l’Italie où la fréquentation hôtelière se redresse après des années difficiles.

En France, l'année 2013 s'est caractérisée par une évolution des performances hôtelières en " tôle ondulée " sur l'ensemble de la période, alternant périodes de repli et de reprise. La performance globale de l'année est notamment tirée vers le bas par un premier trimestre et une rentrée de septembre/octobre difficiles, avec des baisses de performances non compensées par les hausses d'autres périodes, notamment au printemps. En toute fin d'année, la tendance s'est stabilisée, sans qu'une franche inversion de la courbe ne soit encore constatée. Sur l'année 2013 complète, la baisse du RevPAR vient d'un tassement léger de la fréquentation des établissements (-0,2 point d'occupation) mais aussi des prix moyens (-0,4%). Dans un contexte général morose, certaines grandes métropoles telles que Strasbourg et surtout Marseille, Capitale Européenne de la Culture en 2013, tirent leur épingle du jeu avec d'importantes progressions de leur revenu par chambre. En 2013, les grands équilibres entre les groupes se maintiennent : Accor, Groupe du Louvre, Best Western et B&B Hotels restent en tête du classement. A noter toutefois la percée des groupes anglo-saxons IHG et Marriott International, bien plus dynamiques en développement que les leaders nationaux. Les performances hôtelières moroses de 2013 invitent à s'interroger sur la compétitivité de l'hôtellerie française : parmi les grands pays européens, la France est le pays où les prix moyens ont le plus augmenté entre 2000 et 2013, notamment sous l'effet d'une stagnation puis d'une baisse de l'offre de chambres depuis 2008. Le taux de pénétration des sites de réservation en ligne et leurs taux de commission ont flambé au cours des dernières années, exerçant une pression sur les marges des hôteliers, déjà limitées du fait du poids élevé de la masse salariale dans une industrie encore fortement consommatrice de main-d'œuvre. Les hôteliers ont aussi dû investir au cours de la période récente pour s'adapter au nouveau cadre réglementaire (accessibilité handicapés, normes de sécurité renforcées...). En 2013, ils ont ainsi plus souvent investi pour s'adapter aux normes que pour rénover leurs chambres ou apporter d'autres innovations produit, tandis que beaucoup d'autres sont freinés par les doutes sur les perspectives d'activité ou ont des difficultés de financement de leurs projets. Pressés d'investir dans un contexte de marché peu porteur et tandis que les acteurs en ligne captent une part croissante de leur valeur ajoutée, les hôteliers français ont pourtant fait une pause dans la hausse des prix en 2013 (-0,4%). Sans surprise, les hôteliers considèrent en revanche pour la plupart que la hausse de la TVA en 2014 devra être répercutée sur les consommateurs, à 52% entièrement et à 37% partiellement.

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