
Les exigences de la nouvelle classification hôtelière, la mise aux normes en matière de sécurité incendie et d'accès aux personnnes handicapées, sans compter la simple amélioration de l'outil de travail conduisent les hôteliers à de constants investissements dont la charge est très lourde ces temps derniers. L'obligation rigoureuse de certains équipements vous paraît bien excessive et les rapports avec les banquiers sont toujours aussi ambigus. Finalement, il vaudrait mieux ne pas avoir besoin de faire appel à eux.
De vos témoignages, il ressort une nette volonté de consacrer chaque année une part d'investissement pour mettre l'établissement au goût du jour ou simplement en conformité avec les règlements. Un prix lourd à payer.Ah ces banquiers ! Les rapports sont toujours aussis ambigus, un vrai "Je t'aime, moi non plus !" : -“Par rapport aux banques, il y a certaines qui jouent le jeu et autres non. Etant propriétaires d'un fond de commerce et des murs pendant 5 ans, la banque qui nous a prêté l'argent pour l'achat nous demande des études de comptable pour nous prêter un peu d'argent pour faire les travaux”. -“Le frein actuel aux investissements des CHR est essentiellement dû aux banques, car même avec les garanties Oseo et ceux de la Région Alsace elles sont très frileuses. Nous sommes arrivés à un stade où elles exigent autant de garanties que les sommes empruntées”. -“Oseo n'est d'accord que si la banque accorde le prêt. La banque n'accorde pas de pret, donc pas d'aide”. “On oublie de nous dire que pour un prêt de 60 000 euros, Oséo prend 1 400 euros de frais. A priori, les coûts de financement sont beaucoup plus élevés qu'avec un prêt bancaire classique”. -“Nous faisons partie d'une chaine de 9 hôtels en franchise, ce qui est certainement rassurant pour les organismes bancaires”. -“Nous avons monté un dossier de crédit avec notre banque suite à leur proposition. La banque a mis plus de 6 mois pour finaliser le projet”Un témoignage d'hôtelier, à lui tout seul, résume une grande partie de vos observations : “Actuellement le sujet est notre préoccupation journalière, rénovation et mises aux normes de notre établissement . Mais comment faire, sans aller dans le mur. Comme je dis souvent : «on nous demande d'être responsable, bon gestionnaire et suicidaire à la fois». Situé en plus à la campagne, l'activité est chaotique au vu de la conjoncture avec un remboursement d'emprunt pour début de rénovation. Les banques actuellement ne prennent pas le moindre risque, considérant que l’avenir est incertain, suite à la conjoncture dans notre secteur d'activité. Même si elles sont convaincues qu'améliorer peut vous permettre de maintenir ou d'améliorer votre exercice. Nous pouvons, par paliers, effectuer les travaux, donnant du travail aux entreprises. Et bien non ! Soit ce n'est pas rentable, soit c'est trop risqué. Votre travail n'est pas suffisamment pris en compte, même un prévisionnel ou un bon bilan ne peuvent pas vous garantir l'avenir. J’ai trop souvent le sentiment qu’on turne en rond dans un cul-de-sac”.Certains d'entre vous sont même assez pessimistes pour une catégorie particulière de l'industrie : les hôtels familiaux et les hôtels saisonniers, qui ont du mal à justifier la charge : -“Normes sécuritaires, pour les handicapés, environnement durable et nouvelles normes de classification, le tout complété par des contraintes et charges salariales supplémentaires : notre statut d'hôtellerie saisonnière ne nous permet plus assez de rentabilité pour faire face à tous ces investissements. Les organismes financiers de concert avec les pouvoirs publics ont mis en place des garde-fous importants et rigoureux pour se protéger. A ce rythme, la seule issue pour nous et peut-être beaucoup de nos confrères, est la transformation progressive envisagée en appartements, ou la vente si un acquéreur potentiel veut bien encore assumer les aléas du métier” -“Vos questions portent sur les modalités du financement, mais pas vraiment sur le bien fondé des travaux à financer. Or le fait de faire obligation aux hôteliers d'encloisonner les escaliers, sans discernement ni examen de l'existant, est une aberration. Qui le dit, hormis les services des mairies chargés du suivi et de l'instruction des dossiers?” -“Les nouveaux dispositifs vont tuer les petites structures. Les investissements sont trop lourds pour une petite structure qui a aucune possibilité de négocier. Les clients n'auront plus le choix et ils auront la même chambre partout en France (L'année derniere il y a eu plus de 100 hôtels en moins dans la chaîne des Logis. Combien cette année ?”Pour autant, les hôteliers ne renoncent pas à la volonté de maintenir la qualité de leur établissement et même de pousser d'un cran avec la nouvelle classification. Les banques ne suivent pas toujours avec le même empressement: -“Je fais des investissements chaque année afin de tenir le standing de mon hotel. Quant aux banques, si vous n'avez pas besoin d'elles, vous pouvez compter sur elles. Avec le passage aux nouvelles normes, sécurité, classement, nous réfléchissons à une transformation radicale de notre établissement.” -“Nos travaux sont en cours en vue d'un classement en 3 étoiles avec une adaptation au normes de sécurité, aux normes d'accés au personnes à mobilité réduite. Ces travaux sont financés avec la participation fiancière du Conseil régional d'Auvergne, du Conseil général du Puy de Dôme et du FEADER.” -“Nous souhaitons rester dans une gamme 3* "luxe". En ce qui concerne les subventions, nous sommes en cours de constitution de dossier, mais je trouve que les prêts Oseo sont attribués "à la tête du client". En ce qui concerne les banques, elles n'ont pas d'état d'âme pour vous écrire en utilisant le mot "partenaire", mais ne se gênent pas pour presser le citron.”