
• Revenu s’établir dans sa terre biterroise en 2005, fortune faite, Miguel Espada a repris une longue tradition familiale en restaurant des bâtiments du patrimoine régional pour en faire des lieux de séjours d’exception. • Garrigae Hôtels & Resorts inaugure sa troisième réalisation, les Jardins de St-Benoit, entre Narbonne et Perpignan. Sept autres projets patrimoniaux sont dans les cartons. • Garrigae veut traduire en France le style qui a fait le succès de groupes asiatiques comme Banyan Tree ou Aman Resort. Il a imaginé une formule de financement et d’exploitation originale qui fait appel à des centaines d’investisseurs clients.
L’amour du patrimoine, le développement durable, la vie naturelle et le luxe authentique sont autant de valeurs ancestrales propres au couple Cécile et Miguel Espada. Héritiers, chacun de leur côté, d’une longue lignée de mécènes, d’artistes et de bâtisseurs, il était inscrit dans leurs gènes qu’ils devaient prolonger l’œuvre de plusieurs générations, quitte à en faire un business rentable. Longtemps responsable d’une société d’investissement en Asie et créateur d’une entreprise de tirage de photos numériques sur Internet, Miguel Espada fait fortune à moins de 30 ans. Il décide de revenir au pays et se lancer avec son épouse dans l’hôtellerie de luxe, en capitalisant sur sa connaissance des montages financiers et la qualité de service expérimenté en Asie. Après une première incursion dans l’immobilier haut de gamme avec Le Hameau des Pins dans les Corbières, le premier projet "hôtelier" est inauguré en 2007. Le Couvent d’Hérépian, bâtisse du XVIIe siècle entre Béziers et Pézenas, abrite 13 suites et un spa de luxe. Mais au-delà du lieu lui-même, la naissance de Garrigae Hotels & Resorts repose sur une double approche originale. “Nous voulons faire vivre à nos clients des expériences incroyables, comme celles que nous avons vécu jeunes enfants auprès de parents écolos avant l’heure”, explique Miguel Espada avec passion. “Le séjour est une suite de propositions pour vivre en symbiose avec le lieu et son environnement : des cours de cuisine sur la truffe, des clubs enfants Nature & Découverte, des cours de pêche à la mouche…” Les clients, souvent des cadres français expatriés ou des francophiles cultivés fortunés, revivent un séjour familial dans une atmosphère de luxe, comme s’ils étaient chez eux. Chez eux, justement, certains clients le sont un peu, car l’autre originalité de Garrigae repose sur son financement. “Nous vendons un bien immobilier à des investisseurs qui deviennent nos clients à travers un bail commercial, taillé sur mesure pour chaque situation. Contre la mise en exploitation commerciale de leur propriété, ils disposent d’un crédit vacances à utiliser sur le site où ils ont investi ou dans les autres sites Garrigae”.Parmi les projets déjà engagés, une ancienne distillerie au centre de Pézenas, l’Abbaye de Ste-Croix, Relais & Châteaux sur les hauteurs de Salon de Provence, un domaine dans les Alpes suisses, un château dans le Minervois.Miguel et Cécile Espada viennent juste d’inaugurer leur troisième réalisation, Les Jardins St-Benoît, au bord d’une rivière, entre Narbonne et Perpignan. Il s’agit en fait de l’extension d’un village existant, laissé à l’abandon. Les anciennes maisons ont été transformées en villas résidentielles et d’autres mas avec piscine privée ont été ajoutés dans le style originel, le long de ruelles et de placettes reconstruites. Soit un investissement global de 65 millions d’euros, refinancé par la vente individuelle des maisons. Utilisant les mécanismes de défiscalisation liés aux résidences de tourisme, Miguel Espada se défend d’en faire le levier de son développement. “Nous avons des clients fortunés qui ont l’opportunité de disposer d’une résidence secondaire qui va leur rapporter à travers son exploitation commerciale, sans avoir même à se préoccuper de l’entretien. Le plus important est qu’ils vont vivre, et les clients extérieurs aussi, une qualité de séjour exceptionnelle”.Pour assurer l’exploitation, Garrigae Hotels & Resorts s’est entouré des talents de deux experts du luxe : Servane Rangheard, ex-cadre du groupe Accor en Asie, puis directrice générale de Victoria Hotels, gestionnaire d’hôtels de charme au Vietnam et au Cambodge ; et Stéphane de Robien, directeur du marketing et des ventes, ancien du groupe Forte et ex-directeur marketing du Negresco.La crise du secteur n’a pas l’air de freiner ses ambitions. C’est tout juste si Miguel Espada se donne un peu plus de temps pour mener à bien ses autres projets. “J’ai déjà acquis sept propriétés à rénover et à construire. Les projets mettront quatre à cinq ans pour arriver à terme, mais je crois fondamentalement au succès de cette formule qui lie l’investissement à une expérience intégrale de séjour en accord avec la nature et l’univers ambiant”.Parmi les projets déjà engagés, une ancienne distillerie au centre de Pézenas, l’Abbaye de Ste-Croix, Relais & Châteaux sur les hauteurs de Salon de Provence, un domaine dans les Alpes suisses, un château dans le Minervois.