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AccorHotels-Fairmont Raffles, la fusion-acquisition est entérinée

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Publié le 12/07/16 - Mis à jour le 17/03/22

Sébastien Bazin rappelle la finalité de la fusion

L’assemblée générale extraordinaire des actionnaires du groupe AccorHotels a validé par 98% des votes le rachat de Fairmont Raffles Hotels International payé pour les 2/3 en actions nouvelles et pour le solde, 840 millions €, en cash. Six nouveaux administrateurs font leur entrée au Conseil, sous le regard attentif mais toujours discret de Jin Jiang, qui n’a pas encore dévoilé ses intentions réelles.

L’assemblée générale extraordinaire n’était en fait qu’une formalité, mais elle devait permettre de constater si l’adhésion au projet de Sébastien Bazin était enthousiaste ou contestée par les «petits» actionnaires.Le P-dg a rappelé la justification de la fusion et la nouvelle organisation qui va en découler. L’acquisition du groupe Fairmont Raffles, et ses 114 hôtels sous trois enseignes (en ajoutant Swissotel), présente le double intérêt d’accroître la présence du groupe sur le segment porteur du luxe et de renforcer la visibilité des marques Accor sur le territoire américain. De fait, le segment Luxe et Haut de gamme, autour de Raffles, Fairmont, Sofitel, MGallery et Pullman, totalise désormais 645 établissements et 165 000 chambres, soit le 3ème opérateur mondial sur ce créneau, sans compter le pipeline déjà bien nourri pour les années à venir. Cela donne lieu à une nouvelle organisation avec la création d’une Division Luxe, confiée à Chris Cahill, ancien directeur général des Opérations de FRHI, parti un temps travailler dans les casinos à Las Vegas. Sébastien Bazin l’a convaincu de revenir à l’hôtellerie de luxe en le nommant à ses côtés, au siège d’Issy-les-Moulineaux, pour piloter les activités et le développement mondial de cette division. Malgré quelques interrogations de la part des petits actionnaires présents sur l’effet de dilution du dividende avec la création de 47 millions de nouvelles actions réservées aux anciens propriétaires canadiens, qataris et saoudiens, la motion a été adoptée à plus de 98%, y compris par le représentant de Jin Jiang, dont la participation passera de fait de 15 à 11%. Quatre véhicules d’investissements apportent leurs participations dans FRHI : Voyager Fund Enterprise et Lodge Investment Company, deux fonds des îles Caïmans détenus par la Qatar Investment Authority ; Kingdom Hotels propriété du prince saoudien Al Waleed et, accessoirement FRH Investment Holdings, petit fonds canadien. QIA reçoit 29 505 000 actions AccorHotels, soit 10,4% du capital ; KHC reçoit 16 500 000 actions, soit 5,8%. Colony/Eurazeo passent ensemble à 9,2% ; Jin Jiang est réduit à 11,2% ; les fondateurs historiques gardent 1,8% à eux deux et le flottant des petits actionnaires et investisseurs institutionnels dépasse désormais à peine les 60%.Cette nouvelle répartition du capital induit une recomposition du conseil d’administration avec la proposition de six nouvelles nominations : trois représentent les intérêts des nouveaux actionnaires et trois femmes «indépendantes» doivent ouvrir les horizons de ce conseil, tout en respectant l’équilibre féminin de gouvernance souhaitée par le Medef. Sarmad Zok, P-dg de Kingdom Hotel Investments, homme de confiance du prince Al Waleed depuis vingt ans, fait son entrée au conseil, accompagné d’Ali Bouzarif, directeur des Investissements de la QIA, et d’Aziz Althuman Fakhroo, directeur exécutif à la QIA. Trois femmes entrent également au conseil : Jiang Qiong Er, franco-chinoise, designer et créatrice de la ligne de luxe Shang Xia ; Isabelle Simon, secrétaire générale du groupe Thalès, et Natacha Valla, Chef économiste à la Banque Européenne d’Investissement.En fin de séance, une fois toutes les résolutions adoptées à une écrasante majorité, tous les regards se sont tournés vers Chairman Chen, représentant de Jin Jiang, présent dans la salle, qui a accepté de répondre de manière très laconique à quelques questions des journalistes : «Non, il n’a pas émis le souhait de voir Jin Jiang représenté au conseil à ce stade de leur stratégie, mais il se réserve de présenter une demande plus tard » ; «Non, il n’est pas en discussion avec les Qataris ou les Saoudiens pour leur racheter leur participation quand la période de 18 mois de conservation des titres sera éteinte. C’est d’ailleurs la première fois qu’il fait leur connaissance» ; «Non, il ne participe pas directement à la gestion quotidienne du Louvre Hotels Group et ne voit pas de conflit d’intérêt avec la présence du groupe au capital d’AccorHotels».Sur ce dernier point, la position de Sébastien Bazin est plus circonspecte. Il a réaffirmé le respect mutuel témoigné dans les discussions actuelles avec Jin Jiang, qu’il souhaite voir déboucher sur un accord profitable pour le développement des deux groupes. Mais on n’y est pas encore. «Il ne faut pas être naïf, mais ne pas être craintif non plus», résume le président qui ne veut pas se mettre en opposition tout en gardant les distances tant que n’est pas réglée la situation de «conflit d’intérêt» du premier actionnaire individuel qui est aussi propriétaire du principal concurrent européen du groupe.

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