C’est une affaire qui fait du bruit dans le monde de la distribution depuis 2021, année où l’OTA annonçait son ambition de racheter pour 1,6 milliard d'euros son concurrent suédois Etraveli qui regroupe de nombreuses marques, dont Gotogate, Mytrip ou encore TripStack.

Alors que le rachat a été annoncé à la fin de l’année 2021, il a finalement été interrompu l’année suivante par la Commission européenne. Cette dernière expliquant que cela pourrait entrer dans le champ d'application de sa réglementation sur les fusions et a ouvert une enquête approfondie.

La Commission s’oppose vivement à cette acquisition qui ne ferait que renforcer le quasi-monopole de Booking et augmenter les commissions du côté des hôteliers, et potentiellement des consommateurs. D’après les nombreuses sources du Financial Times, la Commission envisagerait même de bloquer cette opération.

Si l'entreprise ne prendrait pas la décision à la légère selon David Goulden, directeur financier de Booking Holdings, elle n’hésitera pas pour autant à s’opposer à celle-ci. Il a notamment déclaré que la société serait « en profond désaccord » avec un veto de la Commission et a ajouté qu'il serait « fondamentalement erroné sur le plan factuel et juridique ». Booking fera donc « appel à cette décision devant les tribunaux européens » si nécessaire.

Les vols sont un élément essentiel de la stratégie de l'entreprise visant à créer un « voyage connecté » qui « peut résoudre ce qui est encore aujourd'hui une façon compliquée, fragmentée et frustrante de voyager ». Booking entend bien poursuivre son développement sur des marchés verticaux, tels que l’aérien ou la location de véhicules. 

L'entreprise a le potentiel de devenir beaucoup plus importante et d'être bien plus grande qu'elle ne l'est aujourd'hui, rien qu'en exploitant le potentiel de la base de clients existante, et nous pourrons nous développer encore plus. 

David Goulden, directeur financier de Booking Holdings

Rendez-vous le 27 septembre prochain pour connaitre la décision finale de la Commission européenne. En outre, la Commission devrait également trancher prochainement sur la statut de Booking, à savoir si l’OTA est considéré comme un « contrôleur d’accès » ou non. Si Booking affirme que non, la balance semble bel et bien pencher de l’autre côté au regard de son poids considérable dans la structuration de la distribution hôtelière. Si le verdict désigne Booking comme un « contrôleur d’accès », la plateforme aura l’obligation d’être davantage transparente sur ses pratiques tant envers les clients que les hôtels.