En ce début du mois de Novembre, les places boursières ont été électrifiées par l'annonce d'un éventuel premier vaccin contre le COVID-19. Annoncé le lundi 9 Novembre par le laboratoire Pfizer et son partenaire allemand BioNTech, le simple espoir d'un premier vaccin (encore en phase de tests) montre l'impact que sa mise sur le marché pourrait avoir sur le secteur hôtelier.
L'hôtellerie demeure parmi les industries les plus touchées par cette pandémie, avec un arrêt presque complet en raison des restrictions sanitaires. En France, le RevPAR enregistre toujours une perte d'activité de 76% au début du mois de Novembre, et devrait clore l'année en-deçà des 60% de repli annuel. La seconde vague de la pandémie en France et en Europe est en effet venue aggraver la situation et prolonger l'état d'incertitude quant à l'avenir du tourisme et des mobilités, mettant à mal les perspectives pour la fin de l'année 2020.
Cependant, parmi les scénarios envisagés, le plus optimiste reposait sur l'arrivée d'un vaccin pouvant mettre fin à la catastrophe sanitaire mondiale. Or celui-ci pourrait éventuellement être mis en circulation plus rapidement que prévu, puisque le laboratoire Pfizer étudie la possibilité de le lancer dès la fin d'année aux Etats-Unis, et début 2021 en Europe. Si les résultats complémentaires sont concluants et validés par les différentes autorités de santé, ce vaccin, facile à produire en grandes quantités mais plus difficile à stocker et distribuer (puisqu'il requiert pour le moment une conservation à -70°C) pourrait signer la reprise tant attendue de l'hôtellerie après cette longue traversée du désert. Au demeurant, le vaccin de Pfizer/BioNTech n'est pas le seul en phase III, et le salut pourrait donc venir de plusieurs d'entre eux.
Conséquence logique de cette amélioration des perspectives de reprise, les actions des groupes hôteliers ont bondi suite à cette annonce puisque les cours de celles d'Accor, Hyatt et Marriott ont rebondi de respectivement 22,6%, 19,8% et 13.9% sur la seule journée du lundi. Même si le regain s'est depuis légèrement atténué, le début d'un retour à l'optimisme est donc perceptible sur les marchés financiers, même s'il faudra attendre la confirmation des derniers tests avant de pouvoir crier victoire. Ce vaccin serait alors le remède tant attendu par les hôteliers pour réanimer le secteur : les déclarations des prochaines semaines seront donc cruciales pour établir les calendriers de réouverture des frontières et des établissements.