
L’histoire du groupe indien et de son « Petit Prince » de la distribution hôtelière, Ritesh Agarwal, est une succession de rebondissements qui donneraient des sueurs froides au plus endurci des partenaires. Une 3e tentative d'introduction en bourse vient d’être bloquée par son actionnaire historique, SoftBank.
Le fondateur et toujours président du groupe, Ritesh Agarwar, qui détient 30% du capital contre 40 % pour SoftBank, voyait dans l’introduction en Bourse une porte de sortie à ses difficultés financières personnelles. « Trop tôt », lui a indiqué Sumer Juneja, administrateur au nom de Softbank, qui juge que les résultats financiers ne sont pas assez séduisants pour valoriser correctement l’entreprise.
C’est la 3e tentative avortée, désormais reportée au plus tôt à 2026, le temps qu’Oyo Hotels fasse encore davantage la preuve de sa « remontada » depuis la crise de la Covid qui a bien failli lui coûté la vie. La première valorisation, en 2021, sur la base des activités pré-Covid, frôlait les 12 milliards de dollars. C’est le niveau de valorisation aujourd'hui poursuivi par Softbank qui a soutenu l’entreprise contre vents et marées et entend bien tirer un juste bénéfice de cet engagement à long terme. Mais on est loin du compte.
Cela ne fait pas trop les affaires de Ritesh Agarwal, qui a emprunté 2,2 milliards de dollars pour détenir 30% de son entreprise et en garder le contrôle opérationnel, associé à son indéfectible actionnaire Softbank. Une première échéance de remboursement de cet emprunt, garanti personnellement par Masayoshi Son, fondateur de SoftBank, va tomber avant la fin de l’année et le fondateur n’a pas les moyens actuels de l’honorer sans une cession d’une partie de ses parts en Bourse.
C’est d’autant plus rageant pour le P-dg que l’entreprise va mieux, beaucoup mieux. Elle est repartie à la conquête de sa domination sur le marché de l’hôtellerie économique et très économique en rachetant l’Americain G6 et ses marques Motel 6 et Budget 6. Le chiffre d’affaires du 1er trimestre de l’exercice de cours a bondi de 60%, soit 250 M$ de redevances, et une prévision de bénéfice net de 100 M$ en fin d’exercice, voire le double en 2026.
Mais cette progression ne suffit pas encore à convaincre les marchés d’investir dans le capital du groupe à hauteur des espérances de SoftBank. Ritesh Agarwal devra attendre, suspendu au bon vouloir de son partenaire, qui a semble-t-il accepté de repousser l’échéance de remboursement du prêt en échange de la patience du P-dg.
