
AccorHotels dévoilait aujourd'hui ses résultats pour le premier trimestre 2017, marqués par une très forte progression de son chiffre d'affaires (+7,4% à périmètre comparable, +35,4% en données publiées). Cette dynamique repose en réalité sur différents moteurs. Décryptage.
Au premier trimestre 2017, l’opérateur hôtelier français AccorHotels a vu son chiffre d’affaires bondir de 7,4% à périmètre comparable et de 35,4% en données publiées, à 425 millions d’euros. Cette progression repose sur les effets cumulés de différents facteurs :
Le premier d’entre eux est évidemment la croissance des performances hôtelière sur les principaux marchés auxquels le groupe est exposé : la France bien sûr, où un rebond de l’activité est observé dans de nombreux départements (voir les données détaillées) et plus particulièrement en Ile-de-France, mais aussi le reste de l’Europe, où les hôtels du groupe voient leur RevPAR croître de 7,4%, et l’Asie-Pacifique (+6,2%). En revanche, l’Amérique Latine reste en net repli (-10,6%), tandis que le Moyen-Orient et l’Afrique se stabilisent (+1,9%). A l’échelle mondiale, le RevPAR des hôtels du groupe progresse de 5,6% à périmètre comparable.
Dans l’ensemble, le chiffre d’affaire du groupe dans son cœur de métier historique d'opérateur hôtelier progresse de 7,4%, soit 23 millions d’euros supplémentaires. Outre la croissance de ses actifs en exploitation, le groupe a poursuivi son développement en ajoutant 35 hôtels et plus de 7 400 chambres à son portefeuille mondial, le portant à 4 158 hôtels et 586 578 chambres au 31 mars 2017.
Le groupe a également bénéficié d’effets de change, contribuant à hauteur de 6 millions d’euros à sa croissance du trimestre. Cela découle principalement de l’appréciation du real brésilien et du dollar australien, en partie compensés par la chute du cours de la livre égyptienne l’an dernier.
Mais le plus important moteur de croissance en volume, pour ce qui concerne le chiffre d’affaires reporté (avec un impact positif de +82 millions d’euros), est l’intégration au périmètre comptable des sociétés reprises à travers les nombreuses opérations stratégiques menées par le groupe au cours des derniers mois, notamment Fairmont Raffles Hotels International et les acteurs digitaux. Cela a d'ailleurs récemment conduit son PDG Sébastien Bazin à expliquer que le groupe se transforme autour de trois métiers.
Ce premier trimestre permet donc aussi de mieux cerner les volumes d’activité de certaines des nouvelles « business units » d’AccorHotels. Plus particulièrement :
- Sa division de locations privées, qui comprend notamment onefinestay, a réalisé un chiffre d’affaires de 2 millions d’€ au cours du premier trimestre, qui est en général une période relativement faible dans ce secteur d’activité. A noter également que l’impact de TravelKeys n’est pas comptabilisé dans ce périmètre, l’opération ne devant être finalisée que fin avril.
- Son métier de service de conciergerie, principalement porté par John Paul, réalise un CA de déjà 6 millions d’€, porté par la prise en charge des services aux clients (Customer Care), tandis que le projet pilot AccorLocal est actuellement en test à Paris
- Son activité de services digitaux aux hôtels indépendants, avec Fastbooking, progresse de 10,6%, mais reste dans un étiage de 6 millions d’€ sur le trimestre
Enfin, le groupe a témoigné avoir reçu des offres sur l’opération « Booster », c’est-à-dire la filialisation d’HôtelInvest. Celle-ci a agité fortement les marchés ces derniers jours, sous l’effet de diverses rumeurs. Pour rappel, l’actif avait initialement été évalué à 6,6 milliards d’€ ; la question concerne aujourd’hui plutôt les montants proposés dans les offres, les parts reprises par les différents acteurs, ou encore les Capex futurs à négocier. AccorHotels a indiqué dans son communiqué trimestriel tabler sur une signature de ce dossier à l’été 2017.
Globalement, les planètes sont donc dans un alignement favorable pour le groupe français, qui capitalise sur la croissance structurelle des marchés hôteliers auquel il est exposé, des extensions de périmètres découlant de son activisme stratégique des derniers mois, d’effets de change, mais aussi des attentes des acteurs de marché sur l’impact des cessions à venir… sans oublier, sur le plan financier, le recul du risque « politique » perçu par les marchés vis-à-vis de la place de Paris.
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