HTR : L’Allemagne est à l’honneur en 2006 avec l’accueil de la Coupe du Monde de football. En tant que groupe d’essence germanique, qu’attendez-vous de cet événement ? _ Reto Wittwer :

Est-ce que la Coupe du Monde va avoir un effet bénéfique pour l’Allemagne ? Certainement. Le pays est au centre de l’Europe, accessible en voiture. Beaucoup de touristes vont venir manger, boire, dormir, faire du shopping. L’Allemagne a un futur touristique, c’est certain. De là à prétendre qu’elle va devenir une destination de vacances rivalisant avec l’Espagne, la France ou l’Italie, on en est pas encore là…HTR : Pensez-vous qu’à l’avenir les groupes hôteliers chinois aient envie de sortir de leur pays ? _ R. W. : C’est leur intérêt, leur intention. Dans dix ans, vous allez voir les premiers hôtels 100% chinois. Quand ils voyagent, les Chinois ont des problèmes de nourriture, de communication. Ils n’ont pas leurs journaux, pas leurs télévisions. Comme Holiday Inn a démarré aux Etats-Unis ou Novotel en France, vous verrez bientôt des chaînes chinoises à Berlin, Francfort ou Paris.HTR : Le marché allemand est-il si difficile ? _ R. W. : Il y a un phénomène de surcapacité dans certains endroits. Contrairement à la France centrée sur Paris, ce pays s’équilibre mieux autour de villes, qui ont une dynamique propre, mais aussi des différences de performances. Munich marche très bien, Francfort est cyclique, et la situation à Berlin est très difficile. On continue à y construire des hôtels comme des fous. Heureusement notre société a depuis un moment cherché à dépasser les frontières de l’Allemagne... Kempinski, tout en étant la plus ancienne société hôtelière au monde (1897), est relativement jeune en tant que groupe hôtelier international. C’est en 1987 que Lufthansa, notre actionnaire principal dans le temps, a pris la...