
Petit à petit Pierre Bréchard élargit le périmètre de son groupe SE Mona Lisa. Cet été il a finalisé la reprise au tribunal de commerce de trois établissements, auparavant exploités par Garrigae Resorts. Il a également repris cette marque qui va lui permettre d’opérer une nouvelle segmentation de son offre actuelle de 23 résidences et 10 hôtels.
Voilà trois ans qu'avec mes équipes nous constituons un groupe en saisissant les opportunités qui se présentent avec la restructuration du secteur. La reprise de la marque Garrigae Resorts et de 3 établissements exploités sous cette marque est effectivement une nouvelle étape qui s'inscrit dans une démarche réfléchie. Notre volonté est à la fois ambitieuse et maîtrisée. Le dossier Garrigae présente cette particularité de nous faire entrer sur une niche haut de gamme, qui méritait d'être individualisée dans notre offre. C'est pourquoi nous avons repris la marque. Nous aurions souhaité reprendre l'intégralité du parc des 7 établissements Garrigae Resorts, qui ont une cohérence entre eux. Le tribunal de commerce en a décidé autrement, mais les 3 établissements dont nous avons repris la gestion constituent le socle d'une nouvelle segmentation (Le Château de la Redorte, Le Domaine de Mandoune, La Distillerie de Pézenas - NDLR). Pourquoi vouloir vous diversifier ? Au sein même du marché des résidences de tourisme, il existe une segmentation entre des établissements plus ou moins haut de gamme. Nous sommes déjà présents sur le créneau milieu de gamme à travers l'offre Mona Lisa, avec Garrigae Resorts, nous démarrons une nouvelle gamme fondée sur trois critères : art de vivre à la française, le bien-être et l'authenticité. Nous avons l'intention d'y ajouter d'autres maillons et, d'un commun accord, nous poursuivons une collaboration avec Miguel Espada, le fondateur de Garrigae, qui se consacre désormais à son premier métier de développeur immobilier. Il a plusieurs projets en cours et dans les cartons, nous étudierons au cas par cas l'opportunité de les intégrer dans notre offre de commercialisation. Comment évolue aujourd'hui votre portefeuille ? Au sein de la SE Mona Lisa, nous exploitons et commercialisons désormais 33 établissements, dont 10 hôtels et 23 résidences, avec l'arrivée des 3 établissements qui portent la signature Garrigae. Nous suivons notre rythme qui est de suivre 3 à 5 dossiers par an. Nous avons souhaité rééquilibrer le portefeuille qui était très orienté Montagne pour être davantage Campagne. Outre la collaboration qui s'établit avec Miguel Espada, je suit plusieurs dossiers de résidences en difficulté dont nous pourrions reprendre la gestion. Plusieurs de vos hôtels portent l'enseigne Best Western, n'est-ce pas une complication commerciale supplémentaire ? Autant, nous voulons que les résidences soient toutes opérées sous la marque Mona Lisa, et Garrigae pour le haut de gamme, autant il faut être davantage pragmatique quand il s'agit d'hôtellerie. Selon les localisations, certains établissements ont besoin d'une commercialisation complémentaire qu'apporte le réseau Best Western à notre grande satisfaction. C'est la démarche que nous serons amenés à suivre pour de futures acquisitions en se posant la question d'une éventuelle affiliation. Quand beaucoup d'opérateurs se concentrent sur les grandes métropoles, davantage porteuses en termes de marché, vous êtes essentiellement situés dans des villes "secondaires" ; n'est-ce pas un risque en période de crise ? La commercialisation est plus compliquée et la rentabilité sans doute moins grande que dans des métropoles majeures. Le ticket d'entrée est aussi moins élevé et le risque financier moins grand pour nous. Les premières acquisitions nous ont conduits à avoir les implantations actuelles. La démarche future sera sans doute de regarder plus attentivement les opportunités dans les grandes villes. Aujourd'hui, nous avons atteint un niveau de crédibilité sur le marché qui nous permet de nous positionner sur des dossiers intéressants que la restructuration du secteur génère encore. Nous pourrons même être associés avec d'autres opérateurs sur des montages plus ambitieux.