
Nicolas Déchavanne a rejoint Vacances Bleues en septembre 2012, en tant que directeur général, afin de se préparer pour reprendre la succession de Jean-Louis Largeteau au poste de président du directoire, fonction qu’il occupe depuis le 10 janvier 2013. Diplômé de l’Institut politique de Lyon et de l’EM Lyon, Nicolas Déchavanne a précédemment enchainé les postes à responsabilités dans différentes entreprises et différents secteurs : il a été contrôleur de gestion chez Bouygues Bâtiment, consultant au sein du cabinet de recrutement Michael Page, directeur d’un supermarché du Groupe Auchan, Directeur Régional de la société Elior, gestionnaire d’aires d’autoroutes pour les régions Centre, Rhône-Alpes et Bretagne.
A mon arrivée au poste de président du directoire, j’ai initié une nouvelle organisation du groupe qui était déjà en réflexion depuis quelques temps. Le directoire est désormais divisé en deux pôles distincts : le secrétariat d’un côté et le développement de l’autre. Bertrand de Ponteves, auparavant directeur des Opérations, a ainsi pris la tête du département Développement et Patrimoine, qui avait été mis entre parenthèses, et Christian Arrignon (avant directeur Commercial) a pris la direction des Achats et de l’Exploitation. Les deux départements ont été rassemblés sous la même direction pour s’assurer de vendre les chambres au meilleur prix et raccourcir les circuits décisionnels. Le Secrétariat Général est désormais entre les mains de Jérôme Vayr, anciennement directeur des Ressources Humaines, qui récupère la partie Comptabilité & Finances traditionnellement rattachée au président du directoire. La nouvelle organisation et le management préservent les valeurs humaines et solidaires de Vacances Bleues, une entreprise qui n’a pas vocation à nourrir ses actionnaires de dividendes.Justement, le modèle de Vacances Bleues est particulier. Pouvez-vous en expliquer les effets sur votre activité ? En effet, Vacances Bleues est une société anonyme avec une association loi 1901 comme actionnaire majoritaire, pour laquelle la quête de dividendes n'est pas prioritaire. Nous devons ainsi garder notre vocation sociale envers notre clientèle majoritaire, les seniors, et conserver des niveaux de prix inférieurs à ceux du marché. Le problème que nous rencontrons actuellement émane de notre relation étroite avec les caisses de retraite, qui représentent la majorité des propriétaires de nos 23 établissements opérés en France. La plupart des caisses se désengagent aujourd’hui tant au niveau des aides allouées aux seniors que de la propriété des hôtels. Vacances Bleues est ainsi contraint de racheter les murs des établissements en question pour les maintenir en activité. A ce jour, nous en avons racheté six. Quels sont vos projets de développement pour les années à venir ?Nous souhaitons dépasser les 30 hôtels en opération d’ici quatre ans et atteindre 110 millions d’euros de chiffres d’affaires afin d’assurer la pérennité de notre modèle social. A plus long terme, nous prévoyons d’augmenter de 6% notre chiffre d’affaires d’ici l’année 2016, avec deux nouvelles acquisitions d’hôtels par an. Notre développement se fera autant via des nouvelles acquisitions que via des contrats de gestion, et nous sommes à la recherche de partenariats. Pour y arriver, le groupe doit travailler sur deux axes : le rachat des hôtels dont nous sommes gestionnaires (comme nous l’avons fait avec l’Hôtel Royal de Nice et le Plein Sud) en négociant des prix intéressants avec les caisses de retraites ; et le développement de la rentabilité d’autres profils de clientèle, avec notamment la poursuite de Classe Affaires.Vous avez lancé Classe Affaires en 2010, comment se développe la marque aujourd’hui ?Classe Affaires concerne actuellement cinq fleurons dont nous sommes propriétaires (le Château de Montvillargènne à Chantilly, Les Jardins de l’Atlantique aux Sables-d’Olonne, la Villa du Lac à Divonne-les-Bains, la Villa Modigliani et le Provinces Opéra à Paris) et 11 autres établissements commercialisés par Vacances Bleues. L’hôtel Provinces Opéra est d’ailleurs l’un des rares hôtels parisiens à proposer plus de 100 chambres en catégorie 3 étoiles (17 hôtels au total dans la capitale). Pour les futurs développements de la marque, nous nous attachons à trouver des établissements avec une capacité séminaires. En 2012, Classe Affaires est le segment de notre groupe qui a enregistré la plus faible hausse de chiffre d’affaires, avec une augmentation de 1,5% par rapport à l’année précédente.Quels sont les autres profils de clientèle que vous développez ?55% de la clientèle du groupe est composée des seniors. Nous souhaitons conserver ce pourcentage tout en nous ouvrant sur les familles et en nous développant sur le segment Affaires. Nous développons également l’offre bien-être, certains de nos établissements étant dotés de centres de balnéothérapie. Qu’elle est votre stratégie en ce qui concerne la distribution des hôtels de Vacances Bleues ?Nous essayons de garder la distribution entre nos mains. En 2012, nous avons enregistré une hausse de 25% des ventes via notre site Internet (qui représente 9% de l’ensemble de nos ventes), et nous souhaitons rester sur une croissance à deux chiffres en 2013, avant d’opérer une refonte complète de notre plateforme web en 2014, dans l’optique de conserver ce rythme de hausse. Nous ne voulons pas passer par des revendeurs pour deux raisons : l’une financière, afin de garder nos marges, et l’autre concerne notre parc restreint de 6 000 lits qui nous empêche de leurs proposer des allotements massifs. Même si nous n’avons pas la visibilité des sites comme Booking et Expédia, nous avons néanmoins une réelle force commerciale avec quatre agences en France, un call center et des partenaires auprès des caisses de prévoyance et des mutuelles.L’entrée en vigueur du nouveau classement hôtelier a-t-il changé quelque chose, notamment en ce qui concerne la catégorie de vos établissements ?Nous avons la chance de profiter d’un taux de satisfaction client élevé, qui atteint les 96%. Afin de maintenir ce taux, nous avons fait le choix de rester sur une offre trois étoiles même si certains de nos hôtels auraient pu passer en quatre étoiles. Presque tous les établissements du groupe ont adopté le nouveau classement sans opérer de montée en gamme et cela est volontaire. Notre choix se justifie également par notre volonté de maintenir nos prix attractifs.
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