
Dans un entretien accordé à Hospitality ON à l'occasion du Tourinvest Forum, le directeur du CRT Nord-Pas de Calais revient sur l'impact qu'ont eu les différents évènements dont la région a été témoin, sur son tourisme et son hôtellerie.
Christian Berger : « L’industrie touristique, et hôtelière notamment, en région Nord-Pas-de-Calais, est récente dans son "développement industriel". Elle tient à 2-3 grands évènements qui ont marqué la vie culturelle régionale : d’abord, le travail fait autour de la Région des musées, avec 46 musées classées Musées de France qui ont tous été refaits dans les années 80. Et puis, très vite, Lille 2004 Capitale Européenne de la Culture, qui a permis de voir que cette région [touristique] n’était pas simplement Le Touquet, sur la Côte d’Opale, mais avait un fort potentiel d’attractivité sur le tourisme urbain, notamment pour les City Breakers. A partir de ce moment-là, la Région a complètement changé sa façon d’appréhender le tourisme et s’est vraiment repositionnée sur un tourisme culturel. L’arrivée du Louvre-Lens, il y a maintenant pratiquement deux ans (cela fera deux ans en décembre 2014) a permis de conforter cette position sur le tourisme culturel, qui nous permet d’aborder des marchés de proximité européens et d’avoir des taux de progression assez conséquents sur ces marchés. »De nouveaux développements touristiques et hôteliers sont-ils prévus à l’approche de l’Euro 2016 ?Christian Berger : « L’Euro 2016 va permettre de conforter l’image de la région, et notamment d’un point de vue international, autour d’un équipement nouveau qui est certainement l’un des stades les plus modernes de France, le Stade Pierre Mauroy à Lille. C’est donc extrêmement important en termes d’image. En termes de retombées économiques pendant l’Euro même, nous n’avons que quelques matchs dans le Nord-Pas-de-Calais puisque l’Euro va se dérouler dans plusieurs villes en France. Tout le travail va être à la fois d’expliquer aux hôteliers qu’il ne faudra pas augmenter trop fort les prix, parce qu’il y a un risque de décrochage de la clientèle à ce niveau-là, et de faire comprendre à la clientèle habituelle du Nord-Pas-de-Calais que ce ne sont que quelques dates et donc qu’il y a de la disponibilité à côté. C’est donc tout le travail de promotion que nous allons faire prochainement, avec les hôteliers notamment, sur les différents marchés. »Plus généralement, avez-vous un objectif de développement pour les prochaines années ?Christian Berger : « On a 4,9 chambres hôtelières classées pour 1 000 habitants en région Nord-Pas-de-Calais ; la moyenne française est de 9,9 pratiquement et il y a des zones chez nous, à côté du Louvre-Lens par exemple, où il n’y a que 2,5 chambres classées pour 1 000 habitants : tout le travail est donc de faire venir de nouveaux investisseurs avec de nouveaux produits pour réactiver certaines zones aujourd’hui en sous-effectif hôtelier. Il y a vraiment encore beaucoup de place en région Nord-Pas-de-Calais pour investir d’un point de vue hôtelier, et pour avoir aussi des produits qui correspondent aux valeurs que nous véhiculons par la marque Nord-Pas-de-Calais créateur d’horizon, donc des produits relativement innovants, modernes, et qui puissent se différencier de ce qu’on peut trouver notamment dans d’autres destinations. »
Vous aimerez aussi :
- La destination, véritable écosystème touristique : Comment atteindre le seuil critique ?
- La promotion des destinations touristiques françaises, inefficiente ?
