
L'organisation patronale a annoncé qu'elle allait saisir l'autorité de la concurrence pour dénoncer les pratiques des agences de réservation en ligne, jugées anticoncurrentielles.
"Les plateformes de réservation hôtelière en ligne sont devenues un canal de distribution incontournable pour les hôteliers, notamment les plus petits d'entre eux" mais "les avantages offerts par ces plateformes ont progressivement été annihilés par les effets nocifs de leurs pratiques commerciales qui violent les droits européen et français de la concurrence", explique Roland Héguy, Président de l'Umih pour justifier la saisine de l'Autorité de la Concurrence française pour lutter contre certaines pratiques inacceptables.Le syndicat professionnel constate "un durcissement radical des clauses contractuelles imposées aux hôteliers qui, compte tenu de la structure du marché, ne sont pas en position de les refuser" et que les "commissions, augmentant régulièrement, entraînent un étranglement des hôteliers".La saisie de l'Autorité administrative concerne nommément trois entreprises qui occupent, en France, une position ultra dominante : Booking.com du groupe Priceline, Expedia et HRS. Elle porte sur trois aspects qui restreignent les hôteliers dans leur pratique quotidienne : l'obligation de parité tarifaire, l'accès à la dernière chambre disponible et le référencement abusif en utilisant les signes distinctifs de l'établissement. Ces clauses "restreignent en droit et en fait la capacité des hôteliers à fixer librement leurs prix et leur politique commerciale selon le canal de distribution considéré et constituent dès lors une restriction de concurrence par objet interdite par les articles L. 420-1 du Code de commerce et 101.1 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne", poursuit Roland Héguy.La CPIH s'est jointe à l'Umih pour appuyer cette saisine, le Groupement National des Chaînes étudie la question mais réserve sa position pour l'instant. Le GNC se focalise actuellement sur un autre dossier, la "confiscation" possible de la terminaison .hotel pour la dénomination d'un site de réservation par les géants de la vente en ligne.La procédure risque d'être longue, 12 à 18 mois, le temps que le dossier soit instruit par un rapporteur de l'Autorité de la Concurrence. Il pourrait se conclure par une notification de griefs et des sanctions imposées aux OTAs. L'Umih et ses alliés comptent surtout que la menace conduise les dirigeants des OTAs en France à réviser leurs relations contractuelles avec les hôteliers indépendants, les plus fragiles. En Europe, en Allemagne, en Suisse et au Royaume-Uni des procédures similaires sont engagées. Elles pourraient conduire à une action collective auprès des autorités de Bruxelles. Le relais serait pris par la French Hospitality in Europe, une association qui fédère tous les syndicats professionnels de l'hôtellerie pour mener des actions au niveau européen.
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