Condamné par l’Autorité de la concurrence espagnole à une amende de 413 millions d’euros pour pratiques contractuelles abusives, Booking.com a fait appel de la décision. L’association des hôteliers espagnols (AEDH) lance en parallèle une class action pour obtenir de lourdes compensations financières.
L'Association espagnole des directeurs d'hôtels a fait appel au cabinet d’avocats Eskariam, spécialiste des « class actions », pour monter un dossier collectif contre la plateforme Booking.com dont les contrats ont été dénoncés pour clauses abusives par la CNMC, l’autorité de la Concurrence espagnole. Depuis, les contrats ont été revus mais les hôteliers veulent obtenir des compensations pour les pertes générées depuis des années par les clauses révoquées.
Cette action est menée en parallèle de la condamnation de Booking.com à 413 millions d’eursos, qui est mise en suspens tant que l’appel n’aura pas été jugée. Eskariam se présente comme la meilleure équipe d’avocats disponibles en Espagne, prête à mener le combat pendant des années s’il le faut.
Des dommages et intérêts chiffrables en millions par hôtel
Les enjeux sont énormes pour Booking car Eskariam estime entre 1,5% et 2% du chiffre d’affaires annuels, depuis la signature du contrat et sa révision l’été dernier, les dommages et intérêts pour les centaines d’hôtels qui sont réunis dans la class action. Ce qui représente, en moyenne, près de 2 millions d’euros par établissement.
Eskariam prend exemple sur les 2 000 hôteliers allemands qui ont entrepris la même démarche. Désormais classé comme « gatekeeper » par la Commission européenne dans le cadre du Digital Management Act, Booking.com est placé sous surveillance pour ne pas abuser de sa position et maintenir les bonnes pratiques. Les hôteliers espagnols y voient la meilleure protection contre les représailles individuelles qui pourraient toucher les hôteliers participant à la démarche.