
L'Autorité de la concurrence, en coordination avec la Commission européenne et les autorités italienne et suédoise, obtient de Booking.com des engagements particulièrement étendus pour stimuler la concurrence entre plateformes de réservation en ligne et redonner aux hôtels davantage de liberté en matière commerciale et tarifaire.
L'Autorité de la concurrence a rendu un verdict satisfaisant pour les syndicats hôteliers dans le conflit qui les oppose aux OTAs et notamment au principal site réservation en ligne, Booking.com. Ce dernier a en effet accepté de renoncer à certains privilèges qu'il détenait via ses pratiques commerciales. Parmi les mesures phares :
- Booking.com s'engage à modifier la clause de parité tarifaire et à supprimer toute clause imposant des obligations de parité en termes de disponibilités de chambres ou de conditions commerciales non seulement à l'égard des plateformes concurrentes mais également des canaux directs hors ligne des hôtels et d'une partie de leurs canaux en ligne.
- Les hôtels pourront ainsi pratiquer des tarifs inférieurs et de meilleures conditions commerciales sur les plateformes concurrentes de Booking.com. Ils pourront également proposer des tarifs moins chers via leurs canaux de vente hors ligne (par téléphone, fax, sur place, etc.).
- Les hôtels pourront encore réserver à leur canal direct de vente (en ligne ou hors ligne) un nombre de nuitées supérieur au nombre de nuitées allouées à Booking.com.
Les mesures entreront en vigueur au 1er juillet 2015, ce qui laisse malgré tout une belle marge de manœuvre pour les réservations estivales de Booking.com. Bruno Lasserre, président de l'Autorité de la concurrence, Giovanni Pitruzzella, président de l'Autorité de concurrence italienne et Dan Sjöblom, Directeur Général de l'Autorité de concurrence suédoise ont ainsi déclaré : Nous sommes en mesure d'accepter les engagements proposés par le principal acteur du marché, Booking.com. Les engagements ont été très largement améliorés à l'issue d'un test de marché. Ces nouveaux engagements limitent l'application par Booking.com de clauses de parité de prix en tant qu'élément de son modèle économique fondé sur la perception de commissions. Ils renforcent considérablement les marges de manœuvre des hôtels. Les engagements souscrits par Booking.com trouvent le bon équilibre en faveur des consommateurs en France, en Italie et en Suède en restaurant la concurrence tout en préservant les services de recherche et de comparaison gratuits et faciles d'usage, et en encourageant l'émergence de l'économie numérique.
Les syndicats hôteliers sont satisfaits mais restent vigilants
L'UMIH n'a pas tardé à réagir via une conférence de presse. Le syndicat souligne une "étape importante pour l'hôtellerie française". Hervé Becam, vice-président de l'Umih se dit "satisfait mais vigilant" et assure que "l'action continue". En effet, les plaintes contre les autres OTAs que sont HRS et Expedia sont toujours d'actualité. Ils estiment aussi que le potentiel économique des OTAs faussent la concurrence, notamment dans l'achat de mots clés tels que "meilleur prix" sur Google. Or, l'Autorité de la concurrence a déclaré n'être pas compétente pour traiter cette question. Jacques Barre, Président du GNC (Groupement national des Chaînes), espère quant à lui la mise en place rapide du contrat de mandat. Actuellement en pourparlers au Sénat, ce contrat assure selon eux plus de transparence et de clarté aux consommateurs en termes de conditions de prix de vente des hôtels sur le web. "Nous voulons donner au client une plus grande maîtrise de sa décision". En attendant, un premier bilan économique et concurrentiel sera étudié avant juillet 2017.
Vous aimerez aussi :
