La face changeante de la distribution en ligne

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Publié le 09/08/13 - Mis à jour le 29/06/23

Distribution

C’est peu dire que la distribution et la gestion de ses différents canaux seront les éléments clés du succès commercial des chaînes et établissements hôteliers dans les années qui viennent. La distribution est indissociable de la volonté des enseignes de monter en puissance dans le paysage hôtelier mondial. Si le développement est aujourd’hui fondé sur une stratégie asset light, il faut convaincre les propriétaires et les franchisés de la puissance des outils commerciaux à générer le meilleur prix moyen tout en limitant les coûts de commercialisation.

L’évolution des comportements des clients est inexorable et la bataille de la distribution est aujourd’hui portée sur le terrain de la vente en ligne. Plus que jamais connecté, localisé, sociabilisé, le client touristique et hôtelier du XXIème siècle est au coeur des évolutions technologiques pour le solliciter en permanence. C’est une bataille planétaire où se côtoient, s’associent et parfois s’affrontent des géants qui ont peu de scrupules à imposer leur modèle économique. L’hôtellerie sans enseigne en est souvent réduite à accepter des conditions qu’elle ne peut plus négocier, au risque de perdre à terme la valeur même de son fonds de commerce. Pour leur part, les chaînes et réseaux hôteliers ont largement entamé la contre offensive, en maniant à la fois la négociation commerciale et les propositions alternatives. L’objectif est bien de reconquérir ou de conserver une clientèle influencée par le véritable matraquage publicitaire des agences en ligne et tentée par la facilité d’utilisation des nouvelles applications informatiques et mobiles.

Le mouvement est en marche depuis une dizaine d’années, avec une accélération phénoménale ces deux dernières années. Plus d’un tiers de la population mondiale est d’ores et déjà connectée sur la Toile, nouvel espace public pour dialoguer, échanger, s’informer et commander. Ce chiffre dépasse les trois-quarts pour la population américaine, près des deux-tiers pour l’Europe et déjà plus d’un quart pour toute l’Asie.
Le seul marché du tourisme enregistre 148 millions de transactions quotidiennes sur le Net. Les premiers à avoir pressenti le phénomène et investi en conséquence sont les agences de voyages en ligne (OTAs) qui en tirent largement les bénéfices. Le chiffre d’affaires global des OTAs (constitué par les commissions sur ventes) a pratiquement doublé en cinq ans, passant de $94 milliards en 2007 à $163 milliards en 2012. Si dès l’origine les ventes ont d’abord porté sur les billets d’avions, les réservations hôtelières sont désormais une source de revenus plus importantes depuis deux ans. Elles représentent aujourd'hui 39% du chiffre d’affaires des OTAs, contre 37% pour les revenus sur réservations aériennes, avec la caractéristique principale d’être plus rémunératrices en raison d’une commission plus élevée. En Europe, le marché progresse encore rapidement compte tenu d’un taux de pénétration plus faible des OTAs qu’en Amérique du Nord. Pour l’ensemble des réservations hôtelières, PhoCusWright l’estime à 13%, mais avec une croissance annuelle à deux chiffres, alors que la croissance du volume d’affaires des sites des enseignes est plus modérée. C’est d’ailleurs ce qu’a du reconnaître Denis Hennequin, le P-dg du groupe Accor, pour expliquer une dégradation de la marge sur les ventes en 2012, en constatant la croissance plus rapide du volume des réservations qui a transité par les OTAs, par rapport à l’augmentation du trafic sur Accorhotels.com.
Pour la seule France, les ventes touristiques en ligne représentaient quelque 16 milliards d’euros de volume d’affaires en 2011 (dont €6,5 milliards par le biais des agences en ligne (Opodo, Expedia, etc.) et €9,3 milliards via les sites Internet des fournisseurs (transporteurs, Touropérateurs, hôteliers…).

La conquête continuelle de parts de marché de la part des agences de réservation en ligne s’accompagne d’un phénomène, plus inquiétant de concentration des acteurs. Les dix sites de réservation touristique en ligne les plus visités concentrent plus de la moitié du trafic mondial. Parmi ces dix sites, Booking, Priceline et Kayak appartiennent au même groupe ; de même qu’Expedia et Hotels.com. La puissance des acteurs de la vente en ligne leur donne les moyens d’être en permanence en tête des développements technologiques. Ils ont rapidement saisi l’opportunité d’être présents sur les applications mobiles et, là encore, de manière massive. Les téléchargements des applications Androïd pour Booking.com et TripAdvisor approche les 10 millions, presqu’autant pour Expedia. com, alors que les premiers groupes hôteliers, Hilton, Marriott ou IHG naviguent sous la barre des 500 000...Hospitality ON vous offre la lecture de cet article habituellement réservé aux abonnés. Profitez de tous les articles réservés d'Hospitality ON en vous abonnant à partir de 1€ / moi.Vous pouvez également consulter la suite de l'article en achetant en ligne l'intégralité du dossier "L'hôtellerie à l'ère numérique".

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