Le Financial Times vient de révéler que le patron du géant du VTC Uber, Dara Khosrowshahi, consulterait des conseils en stratégie dans le but de lancer une OPA amicale sur Expedia, qu’il a présidé pendant près de 10 ans. La bourse est à l’affut.
Depuis qu’il a quitté la tête d’Expedia pour remettre de l’ordre et de la rentabilité chez Uber, Dara Khosrowshahi n’a de cesse que de chercher à se diversifier et à augmenter son périmètre. De fait, tout comme Airbnb l’a entrepris, Uber sort de plus en plus de son périmètre initial pour se transformer progressivement en agence de voyages complète.
Dès lors, faire un pas de géant en acquérant le N°2 mondial derrière Booking pourrait avoir du sens. D’autant que les liens ne sont pas rompus pour le patron de Uber, toujours membre du conseil d’administration d’Expedia. Il est resté en très bon terme avec l’actionnaire historique Barry Diller, patron du fonds IAC, qui est toujours à la manœuvre stratégique, et l’actuelle CEO d’Expedia, Ariane Gorin, est son ancien bras droit.
En quête d'une nouvelle taille critique mondiale
Est-ce raisonnable ? L’OPA serait préparée sans agressivité puisque les interlocuteurs se connaissent bien et que leurs intérêts peuvent s’aligner. La recherche de la taille critique est fondamentale dans un secteur où la concurrence est planétaire, où les enjeux se chiffrent en milliards de dollars, où la maîtrise de la technologie et des nouveaux apports de l’intelligence artificielle réclame d’énorme investissements.
Depuis qu’il est aux commandes et que l’entreprise est entrée en Bourse, Uber est valorisée autour de 175 milliards de dollars et dégage désormais des bénéfices opérationnels, notamment grâce à la diversification comme Uber Eats.
Un deal à 20 milliards de dollars, au moins !
Absorber une entreprise comme Expedia, valorisée autour de 20 milliards de dollars est une étape importante de croissance externe, mais pas impossible. La Bourse de New York a réagi en faisant bondir le cours d’Expedia mais en pénalisant celui d’Uber, compte tenu du risque inhérent à toute grosse acquisition.
Les marchés sont dans l’expectative et attendent des signes plus tangibles d’une éventuelle opération qui n’a pas été confirmée par aucune des parties concernées. La logique de concentration des géants de la Travel Tech serait entretenue, de la même manière que les géants de l’Hospitality n’ont pas fini d’étudier des fusions acquisitions .