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Dijon veut donner des ailes à son tourisme

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Publié le 16/12/09 - Mis à jour le 17/03/22

• Restructuration de l'espace urbain, arrivée prochaine du tramway, accessibilité ferroviaire renforcée … Dijon ne manque pas de projets pour les années à venir. • Autant de perspectives encourageantes pour les professionnels qui voient là l'occasion de hisser Dijon au rang des grandes destinations urbaines de tourisme. • Mais s'il est un vœu que les Dijonnais aimeraient bien voir exaucer par leur “petite chouette”, c'est l'arrivée sur le tarmac de l'aéroport régional de lignes low cost à destination, notamment, de la très convoitée Albion.

“A Dijon, 54% des nuitées sont issues du tourisme d'Affaires, les 46% restants concernent les séjours d'agrément ”, souligne d'emblée Eléonore Bonnard, la nouvelle directrice de l'Office de tourisme de Dijon. “Cet équilibre entre Loisirs et Affaires constitue les bases d'un tourisme solide, c'est un atout en cette période de crise. Le léger recul du segment affaires impacte moins la fréquentation hôtelière. Il a été, en outre, compensé par les nuitées touristiques, notamment des Français en voyages de proximité”. Les hôteliers dijonnais peuvent en effet avoir le sourire. Car si l’activité de début 2009 fut dans la même lignée que fin 2008, maussade et en dent de scie, depuis début septembre les indicateurs sont positifs. Octobre fut même un mois plutôt bon avec un taux d’occupation moyen en augmentation de 3 points, un prix moyen en hausse de 3,2% et un RevPar également en progression de + 7,3% (voir statistiques MKG ). Début 2010 devrait suivre cette tendance à la hausse, grâce à une bonne activité congrès.Isabelle Gorecki-Hiltenfink, présidente du Club hôtelier Dijon-Bourgogne _ “Le Club hôtelier Dijon-Bourgogne est un regroupement professionnel très récent. Ses statuts ont été déposés le 14 septembre dernier. Nous voulons être représentatifs de la diversité de l’hôtellerie dijonnaise : quelque soit la catégorie ou le type d’exploitation : intégré, franchisé ou indépendant. Sur les six membres du bureau : la moitié vient de l’hôtellerie de chaîne, les trois autres sont des indépendants. A ce jour, nous comptons une trentaine de membres adhérents dont l’objectif commun est de donner davantage de visibilité à la destination et développer des projets commerciaux communs L’union fait la force mais cela demande une transparence dans les échanges et beaucoup de franchise. Le jeu en vaut la chandelle. Il est devenu de plus en plus important de pouvoir parler d’une seule voix, de favoriser la complémentarité entre nos établissements, surtout en cette période de crise, mais également face à un environnement concurrentiel de plus en plus aigu. En 2010, notamment, nous voulons être présents sur les salons professionnels, renforcer également la visibilité de Dijon et de son agglomération auprès des tour-opérateurs et plus particulièrement sur le marché français. Dijon est une ville touristique à gros potentiel culturel et patrimonial : à nous de le faire savoir en collaborant intelligemment avec les institutions touristiques en place et la CCI. Ensemble, nous formons un parc de plus de 3 000 chambres, c’est un atout si l’on veut accueillir des congrès de grandes envergures. Pour 2010, les perspectives sont d’ailleurs assez encourageantes. En mars, notamment, il y aura la tenue de deux gros salons : Florissimo et Vitagora, salon sur la santé, le vin et l’alimentaire. Mais le véritable levier de développement reste sans conteste l’aéroport de Dijon-Bourgogne qui devrait bientôt voir revenir les lignes low-cost…”2010 sera également une année charnière en terme d’aménagements et d’accessibilité. De grands chantiers devraient permettre de donner un nouvel élan au tourisme dijonnais. La réalisation de deux lignes de tramway de près de vingt kilomètres de long est ainsi prévue avec une mise en service programmée pour l’année 2013. Les professionnels du tourisme attendent également beaucoup du développement de la plateforme aéroportuaire Dijon-Bourgogne concentrée autour de quatre activités : lignes régulières, aviation d’affaires, liaisons low cost et charters. Enfin, est également planifiée l’extension et la modernisation du pôle de la gare SNCF pour la connexion prochaine de la ligne LGV Rhin-Rhône. Pour Eléonore Bonnard, tourisme et accessibilité sont indissociables. “L’accessibilité est un enjeu majeur. 16 allers-retours quotidiens vers Paris en seulement 1h40 et depuis 2009 deux liaisons quotidiennes directes vers Roissy viennent renforcer l’attractivité de notre destination”.L’autre nouveauté concerne l’ouverture début 2010 d’un point d’accueil dans la gare offrant des fonctionnalités différentes de celui situé dans le cœur du centre historique. Avec près de 5 millions de passagers par an à la Gare, ce futur bureau d’accueil sera la porte d’entrée touristique de la ville, de la côte vineuse et de la Bourgogne.Autre cheval de bataille de l’agglomération, le développement durable a valu à Dijon de décrocher en 2007 la Marianne d’or de l’environnement. La “ville anti CO2”, qui depuis 2002 a consacré 100 millions d’euros en faveur du développement durable, mène une politique d’intégration active de l’écologie au sein de l’urbanisme. “Le plus bel exemple est certainement la Tour Elithis qui est à ce jour le bâtiment tertiaire le plus sobre au monde sur le plan énergétique et environnemental. Ce type d’équipement contribue à construire l’image d’une ville moderne et place Dijon parmi les villes pionnières en ce domaine”, précise Eléonore Bonnard. La création d’un plan de circulations douces conforte l’offre touristique de la ville. “La piétonisation de l’hyper-centre et la réalisation de voies cyclables apportent à Dijon un nouveau visage, mettant davantage en valeur son patrimoine. C’est une ville douce à vivre et à visiter à pied, en vélos ou en segways, qui concentre pas moins de 97 hectares de secteur sauvegardés”, souligne la directrice de l’Office de tourisme.Enfin, la rénovation du Musée des Beaux Arts entamée l’an dernier pour une période de dix ans constitue l’une des opérations majeures de la politique culturelle de la Ville pour un budget global d’environ 60 millions d’euros. Embellissement du centre-ville, arrivée du tramway, développement de l’aéroport … autant de projets qui motivent les professionnels du tourisme. A commencer par les hôteliers qui depuis septembre 2009 ont officialisé la création d’un tout nouveau regroupement professionnel : le Club hôtelier Dijon-Bourgogne. Les acteurs locaux sont bien décidés à se retrousser les manches, pour booster le tourisme de leur ville. Le temps est révolu où l’hôtelier attendait que le client pousse la porte de son établissement. Tous sont conscients qu’il faut s’organiser pour donner davantage de représentativité aux potentialités touristiques de la ville. Et pour se mieux se positionner par rapport à la concurrence extérieure, les professionnels en collaboration avec l’Office du tourisme sont en train de mettre en place un observatoire des performances hôtelières.Etre davantage présent sur Internet est l’autre combat de l’hôtellerie dijonnaise, notamment chez les indépendants où la problématique de la visibilité est devenue de plus en plus cruciale. A l’Office de tourisme la question ne se pose plus. “2010 sera l’année de l’Internet”, lance Eléonore Bonnard. “Notre site est en cours de refonte pour répondre aux exigences des consommateurs de Tourisme Urbain : présentation ludique de la destination, offre actualisée en temps réel, interactivité avec le consommateur, achat en ligne de prestations touristiques sous la forme de courts séjours sont les principaux objectifs de ce nouveau dispositif. Actuellement, 74% du parc hôtelier, dont tous les gros porteurs, figurent dans la centrale de réservation hôtelière de l’Office. Cet outil, incontournable, vise à développer notamment la fréquentation des week ends et fins de semaine”.2009 a été un bon cru pour le tourisme dijonnais avec une hausse de fréquentation notable dans les deux points d’accueil de l’OT : 11% pour les visiteurs français et 10% pour les clientèles internationales par rapport à 2008. “Ce sont des chiffres encourageants qu’il faut consolider”, tempère Eléonore Bonnard. Aussi pour 2010, l’Office de tourisme prévoit de lancer, avec le concours du club hôtelier, un vaste programme de promotion notamment sur les marchés de proximité. “Les Allemands sont notre deuxième clientèle étrangère derrière les Britanniques. C’est un marché sur lequel nous voulons mieux nous positionner et qui devrait connaître une croissance significative dès la mise en service de la ligne LGV Rhin Rhône fin 2011, au même titre que les Suisses”, note par ailleurs Eléonore Bonnard. Autre objet de convoitises, la clientèle Britannique qui a connu un recul important en 2009 et dont 2010 devrait être l’année de la reconquête avec en ligne de mire l’arrivée d’une ligne low-cost entre Londres et Dijon. Si la France et l’Europe du Nord restent des cibles prioritaires, Dijon maintient sa place et conforte sa notoriété sur les marchés lointains. Les thématiques gastronomie et patrimoine continuent sans surprise de constituer le cœur de son offre, mais l’Office entend changer l’image de la destination en s’appuyant davantage sur l’évènementiel et l’offre contemporaine de la ville. L’exposition Florissimo a par exemple été promue au Japon, marché connu pour l’attachement de ses habitants à l’Art floral. Dijon dispose d’atouts non négligeables dans ce domaine très spécialisé et joue la carte de la séduction pour un public de passionnés.Le lancement d’une exposition itinérante de trois ans aux Etats-Unis est l’autre événement sur lequel l’Office de tourisme veut capitaliser. “Les Pleurants du tombeau de Jean sans Peur, œuvre magistrale du Musée des Beaux arts de Dijon, vont voyager dans sept villes américaines de 2010 à 2013. La première escale est prévue le 1er mars 2010 à New York, au Metropolitain Museum. C’est une occasion formidable de communiquer sur le marché américain, troisième clientèle touristique de notre ville. Des supports de communication spécifiques mettant en avant la richesse culturelle et touristique de Dijon ont été créés à cette occasion pour accompagner cette itinérance artistique”, conclut Eléonore Bonnard.Tourisme d'affaires : De belles perspectives pour l’année 2010Dijon n’a pas fait exception à la règle. Comme la plupart des grandes villes de congrès de l’Hexagone, la capitale bourguignonne a été confrontée à une année morose sur le marché affaires. “On constate un tassement de l’activité congrès et salons qui se traduit non pas tant par une diminution du nombre de manifestations que par leur durée. Il y a là manifestement une volonté des entreprises de réduire leurs dépenses dans ce domaine”, souligne ainsi Yves Bruneau, le directeur général de Dijon Congrexpo.2010 s’annonce sous de bien meilleurs auspices avec la tenue au printemps de deux évènements d’envergure. Le premier, le salon Florissimo, ouvrira ses portes le 11 mars prochain. Considérée comme l’une des plus grandes manifestations de ce type en Europe, cette exposition internationale de fleurs et plantes exotiques, qui a lieu tous les 5 ans, met en scène les plus beaux spécimens de la flore exotique et tropicale dans leur décor naturel : voluptueuses orchidées, élégantes roses de porcelaine, broméliacées filles de l’air, oiseaux de paradis et autres merveilles du bout du monde. “Plus de 200 000 visiteurs sont attendus”, souligne Eléonore Bonnard. Pour sa 9ème édition, Florissimo aura pour thème : Magie de l’eau et fleurs exotiques.“L’exposition présentera un concept entièrement rénové et interactif qui devrait surprendre et séduire les visiteurs”, précise par ailleurs Yves Bruneau. Dijon Congrexpo a en effet fait appel à l’un des plus grands spécialistes mondiaux de scénographies aquatiques, Aquatique Show International qui, pour l’occasion, a créé un spectacle féerique et inédit en Europe combinant effets spéciaux aquatiques grandioses, jeux de lumière sophistiqués et ambiance sonore en parfaite harmonie avec l’exposition florale. “En tout, Florissimo 2010 aura nécessité deux mois de montage et le travail de quelque 200 personnes. L’exposition ornementale couvrira une surface totale de 15 000 m2 dont 1 160 m2 réservés aux bassins (soit plus du double qu’en 2005, lors de la précédente édition)”, précise-t-on à l’Office de tourisme.En mars, les hôteliers dijonnais pourront également s’appuyer sur les retombées du Congrès International Goût-Nutrition-Santé. Organisé pour le compte de Vitagora par Colloquium, cette rencontre professionnelle aura lieu les 23 et 24 mars au Palais des Congrès. Pour Yves Bruneau, le bassin économique dijonnais manque de lisibilité. “Grâce au pôle de compétitivité Vitagora, le Grand Dijon conforte son image dans le domaine agro-alimentaire”.La parole aux hôteliers…Patrick Jacquier, président de l’Umih 21 et des hôteliers de chaînes _ “2009 ne restera pas dans les annales. Si les hôtels des catégories économiques ont réussi à maintenir leur activité, les établissements haut de gamme ont beaucoup plus souffert. La clientèle étrangère n’a pas été au rendez-vous. On a ainsi connu une baisse importante du nombre de touristes britanniques, notre clientèle historique. Les Français, en revanche, sont venus plus nombreux. Dijon a bien su tirer profit de sa proximité avec le bassin parisien. Pour lutter contre la morosité ambiante et se préparer au retour de la croissance, l’Umih 21 s’est attelée à deux chevaux de bataille : la formation à l’accueil et l’emploi. Un partenariat a ainsi été lancé avec le cabinet Wall Street Institute pour la création de modules d’anglais adaptés aux hôteliers. Le recrutement est l’autre préoccupation des dirigeants d’hôtels. Une bourse à l’emploi accessible via le site Internet du syndicat a été créée cette année pour faciliter le recrutement de personnel, apprentis ou salariés, en donnant plus de visibilité à la profession. Nous réfléchissons d’ailleurs à la mise en place d’une journée portes ouvertes pour sensibiliser le jeune public aux carrières dans les CHR. _ D’autres projets, touristiques cette fois-ci, sont à l’étude, comme le lancement d’une navette sur la Route des grands crus de Bourgogne. Mais celui qui retient le plus notre attention reste le retour des lignes low-cost sur l’aéroport de Dijon-Bourgogne. 2010 est à notre porte. Cessons les discussions autour de la TVA et passons à l’action ! A nous de mieux communiquer sur notre savoir-faire, comme on sut le faire les chaînes de restauration”.Lionnel Petitcolas, président des hôteliers indépendants _ “2009 s’annonçait comme une année très difficile. Du coup, nous nous étions préparés au pire, vus notamment les mauvais résultats du deuxième semestre 2008. Or, la chute de notre taux moyen d’occupation a été en deçà de ce que l’on aurait pu craindre, et cela, quelles que soient les catégories. Pour autant, l’heure n’est pas à l’euphorie. L’hôtellerie indépendante est confrontée non seulement à une période de crise mais également à de nouvelles réglementations l’obligeant à faire un certain nombre d’investissements. L’hôtellerie de chaîne est beaucoup mieux organisée face à cette réglementation, contrairement à l’hôtellerie indépendante qui souffre encore d’un parc un peu vieillissant. S’il est un message à faire passer, c’est bien celui de la réactivité. Il faut saisir l’occasion du changement de réglementation pour faire évoluer nos établissements et nous orienter vers des démarches qualité, et cela sans attendre les échéances de 2011 et de 2015 pour la sécurité-incendie et l’accessibilité ! Il faut aussi que nous réussissions à prendre le virage de l’Internet et des nouvelles technologies. Aujourd’hui, de plus en plus de clients s’informent, mais aussi réservent leur séjour via la “toile” ou les smartphones. Etre réactifs, c’est également bien connaître le marché et son évolution. Aussi, nous travaillons actuellement avec l’Office de tourisme à la mise en place d’un observatoire conjoncturel nous permettant de situer l’activité hôtelière dijonnaise par rapport à d’autres villes concurrentes. D’une manière générale, notre regroupement veille à soutenir tout événement susceptible de booster notre taux d’occupation, comme le salon Florissimo qui aura lieu en mars prochain ou encore le DTM, un championnat allemand de voitures de tourisme, programmé en automne prochain sur le site de Dijon Prenois. Enfin, nous soutenons activement le projet Renaissance de remise en service des lignes low-cost sur l’aéroport civil de Dijon-Bourgogne. 2010 pourrait signer l’arrivée d’une compagnie. C’est du moins tout ce que nous espérons !”Isabelle Gorecki-Hiltenfink, présidente du Club hôtelier Dijon-Bourgogne _ “Le Club hôtelier Dijon-Bourgogne est un regroupement professionnel très récent. Ses statuts ont été déposés le 14 septembre dernier. Nous voulons être représentatifs de la diversité de l’hôtellerie dijonnaise : quelque soit la catégorie ou le type d’exploitation : intégré, franchisé ou indépendant. Sur les six membres du bureau : la moitié vient de l’hôtellerie de chaîne, les trois autres sont des indépendants. A ce jour, nous comptons une trentaine de membres adhérents dont l’objectif commun est de donner davantage de visibilité à la destination et développer des projets commerciaux communs L’union fait la force mais cela demande une transparence dans les échanges et beaucoup de franchise. Le jeu en vaut la chandelle. Il est devenu de plus en plus important de pouvoir parler d’une seule voix, de favoriser la complémentarité entre nos établissements, surtout en cette période de crise, mais également face à un environnement concurrentiel de plus en plus aigu. En 2010, notamment, nous voulons être présents sur les salons professionnels, renforcer également la visibilité de Dijon et de son agglomération auprès des tour-opérateurs et plus particulièrement sur le marché français. Dijon est une ville touristique à gros potentiel culturel et patrimonial : à nous de le faire savoir en collaborant intelligemment avec les institutions touristiques en place et la CCI. Ensemble, nous formons un parc de plus de 3 000 chambres, c’est un atout si l’on veut accueillir des congrès de grandes envergures. Pour 2010, les perspectives sont d’ailleurs assez encourageantes. En mars, notamment, il y aura la tenue de deux gros salons : Florissimo et Vitagora, salon sur la santé, le vin et l’alimentaire. Mais le véritable levier de développement reste sans conteste l’aéroport de Dijon-Bourgogne qui devrait bientôt voir revenir les lignes low-cost…”

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