
Le groupe Accor a annoncé la fermeture en novembre du Sofitel Tahiti, une institution locale depuis 40 ans, mais qui a cumulé 20 millions d'euros de pertes récemment. Ce n'est qu'une fermeture parmi d'autres annoncées, pour manque de trafic touristique.
Le rêve polynésien pour les Métropolitains se transforme en cauchemard pour les professionnels de l'hôtellerie locale, qui constate une diminution régulière de leur clientèle, en raison du coût du voyage. La Polynésie française dépend toujours très largement d'un tourisme franco-français, n'ayant pas réussi à s'imposer réellement comme destination internationale, face à Hawaï ou les autres archipels américains.Signe de cette désaffection, la fermeture annoncée du Sofitel Tahiti Maeva Beach Resort, implanté à Punaauia sur la côte Ouest de Tahiti. Thierry de Jaham, directeur général du groupe Accor en Polynésie française, va s'employer à reclasser la centaine de salariés dans les Sofitel de Moorea et de Bora Bora. Il constate la baisse constante de fréquentation qui se retrouve aujourd'hui au niveau de celle des années 80, sous la barre des 160 000 visiteurs annuels.Le Club Med a déjà déserté l'archipel, tout comme Hilton, Mandarin. Historiquement le Méridien continue ses opérations, mais à perte, et InterContinental peut s'appuyer sur un opérateur local très implanté, Beachcomber, tourné vers le développement durable.Pour les professionnels locaux, sans une réaction rapide et efficace des autorités politiques pour dynamiser le transport international et faciliter les liaisons inter-îles à prix abordables, c'est tout un secteur qui se condamne à terme.L’annonce du départ du groupe Accor des Antilles françaises en 2001 avait créé un choc salutaire, qui pourrait se renouveler si le groupe est écouté par l’exécutif polynésien.
