Xavier Lain est un entrepreneur savoyard qui a réussi dans les affaires via ses entreprises de location automobile. A la tête de sa holding LX Capital, ce grand voyageur international s’est pris d’intérêt pour le monde de l’hospitalité. A travers sa nouvelle aventure, le groupe MHost, il est désormais propriétaire de six établissements et ne compte pas en rester là. Le directeur général du groupe, Stanislas de Boissieu, ancien de Vatel Lyon passé par la Suisse, Dubaï et les Etats-Unis, l'a rejoint pour accompagner la gestion et le développement du groupe.
Stanislas de Boissieu, directeur général du groupe, est également le directeur du tout nouvel hôtel Miura, qui tire son nom d'un clin d'oeil à un modèle de Lamborghini et à la passion du propriétaire pour l'univers automobile. Il répond à nos questions, notamment sur la volonté de croissance d'un nouvel acteur régional.
Vous venez d’inaugurer récemment le navire amiral de votre flotte, l’hôtel Miura près de Chambéry, en quoi marque-t-il une nouvelle étape du développement de votre groupe ?
Le nouveau propriétaire, Xavier Lain, a toujours vécu dans la région et connu l’ancien établissement, le Cervolan ouvert il y a près de 50 ans. Il a vu dans sa reprise une opportunité de faire revivre un hôtel iconique de Chambéry laissé à l’abandon. C’est effectivement, une étape importante de l’engagement du groupe MHost dans l’immobilier hôtelier, après la reprise depuis quelques années d’établissements plus modestes, hôtels et restaurants, tous dans la région.
Quel est votre périmètre actuel ?
MHost regroupe trois hôtels, le Belle Époque, une ancienne maison de maître au cœur d’Aix-les-Bains, le Motel 991 sur la D991 reliant Aix-les-Bains à Chambéry, et désormais le Miura proche du lac du Bourget. Il comprend aussi 4 restaurants thématisés et un spa. La caractéristique principale du groupe est la volonté de redonner vie à des établissements souvent à bout de souffle en leur insufflant une forte personnalité et un esprit très contemporain. C’est ce qu’on retrouve totalement exprimé dans le Miura.
Le groupe est né en 2022 et compte déjà 8 établissements, allez-vous garder le même rythme d’acquisitions et d’ouvertures ?
Xavier Lain est venu me chercher en Suisse pour stabiliser son groupe qui a démarré sur les chapeaux de roue, si on veut faire le parallèle avec le monde de l’automobile dont il est issu. D’autres projets sont dans les cartons, mais le groupe se donne deux à trois ans pour les concrétiser. D’autant que notre intention est de faire des acquisitions murs et fonds pour capitaliser sur les deux sources de valorisation.
Quelle cohérence souhaitez-vous apporter à votre offre hôtelière ?
Pour l’instant, notre propriétaire agit selon les opportunités avec la volonté de mettre en place un concept qui s’adapte à l’environnement, sans forcément chercher une unité. Au contraire, c’est plutôt la diversité qui nous caractérise : du boutique-hôtel romantique à la gastronomie italienne en passant par l’esprit américain et l’atmosphère lounge. Les établissements sont souvent atypiques pour la région. Le fil conducteur est un état d’esprit contemporain : ways of life, qui est la signature du groupe. C'est un peu une philosophie de vie autour du voyage.
Comptez-vous vous appuyer sur un réseau, un groupement ou une enseigne pour vous donner les outils nécessaires ?
A ce jour, nous sommes totalement indépendants et nous sommes capables de gérer en interne le marketing et la distribution. Dans les projets en cours, il y a des établissements plus classiques et je ne dis pas qu’il y aura alors une réflexion sur l’apport d’une marque en franchise.
Ne risquez-vous pas de vous reposer essentiellement sur les plateformes de distribution ?
Nous en avons besoin pour nous faire connaitre et assurer le remplissage mais la stratégie de la personnalisation nous permet déjà d’avoir un fort trafic sur notre propre site MHost et d’augmenter les ventes directes au fur et à mesure de la montée en notoriété.
Sans forcément dévoiler votre plan de développement, avez-vous l’intention de rester un « régional » de l’étape ou allez-vous explorer d’autres territoires ?
Notre stratégie est d’abord de cultiver notre identité savoyarde, d’aller regarder les opportunités en montagne. Mais rien ne nous interdit de délocaliser notre approche. Notre propriétaire fonctionne pas mal au coup de cœur. Il a même été regarder un domaine au Portugal. Nous souhaitons poursuivre notre approche de faire revivre des lieux existants, de recréer des atmosphères, de redesigner l’offre en apportant notre touche personnelle.
Quelle est votre capacité à mobiliser des moyens importants si vous êtes systématiquement acquéreur murs et fonds ?
Xavier Lain est issu d’une famille bien connue dans la région qui génère un capital de confiance pour mobiliser les ressources nécessaires en cas de besoin. L’acquisition du foncier apporte aussi une garantie rassurante pour les partenaires éventuels.