Simón Pedro BARCELÓ VADELL, Co-Président, BARCELÓ HOTELS & RESORTS revient sur l'histoire et les transformations du groupe.
Barceló est une entreprise familiale de 89 ans. Laissez-moi vous présenter Barceló et vous dire ce que nous sommes. D'ici la fin de l'année, nous allons ouvrir notre plus grand resort au Mexique avec 3 700 chambres dans le sud de Cancún. Nous sommes plus forts dans les resorts, bien que ces dernières années nous ayons essayé de nous développer dans les hôtels urbains aussi.
Nous sommes à la fois une société hôtelière et une agence de voyages.
Nous avons beaucoup de marques dans le domaine du voyage, la plupart d'entre elles étant bien connues des pays hispanophones.
Pour la branche hôtelière, nous avons une activité sous nos marques propres et une société hôtelière de pure gestion aux Etats-Unis avec Crestline. Nous gérons aux Etats-Unis plus de 130 hôtels pour Marriott, Hilton, IHG... Nous n'avions qu'une seule marque pour la famille, mais en 2015, nous avons acheté Occidental Hotel, une autre entreprise espagnole présente dans les Caraïbes, et nous avons décidé de lancer pour la première fois une stratégie multimarque. Depuis Allegro, qui est moyen de gamme, aux Royal Hideaway, nos propriétés de luxe.
Nous avons connu de merveilleuses années, où tous les marchés dans lesquels nous étions présents ont très bien évolué. Notre chiffre d'affaires a augmenté, notre EBITDA a crû, la seule chose qui a diminué, c'est notre dette.
Nous voulons rester forts à l'avenir. Nous avons clôturé 2018 avec 350 millions d'euros d'EBITDA et une dette financière quasi nulle.
Nous sommes maintenant prêts à nous regrouper et à faire plus de choses dans cette industrie. Par exemple, il y a plus d'un an, nous avons proposé que NH fusionne pour devenir de loin la plus grande société espagnole, mais ils n'ont pas accepté.
Nous adaptons notre stratégie à chaque espace où nous nous implantons. Aux Etats-Unis, nous sommes une simple société de gestion hôtelière, pas d'investissements, pas de marques. Nous détenons presque 100 % de nos actifs en Amérique latine. En Europe, principalement en Espagne, nous avons vendu il y a 3 ans nos actifs de loisirs à Hispania qui a été acquise l'an dernier par Blackstone. En Asie, nous essayons la franchise. Nous venons de signer plusieurs accords de franchise importants avec des entreprises chinoises.
Nous visons toujours plus de parts de marché dans les pays où nous sommes présents. Nous sommes deuxièmes en Espagne en termes de nombre de chambres, et cela avec seulement 2% de part de marché. L'opportunité de nous développer sur les marchés où nous existons déjà est énorme et c'est ce que nous prévoyons de faire dans les années à venir.
L'histoire de l'entreprise est liée aux loisirs et aux mouvements de masse du nord au sud. Ma famille a vu l'opportunité à Majorque de s'occuper des touristes qui allaient passer des vacances en Espagne. Nous avons copié ce modèle dans les Caraïbes dans les années 80 et 90. Nous pensons que celui-ci va arriver en Asie et que les touristes auront besoin d'un bon produit pratique pour se rendre du nord au sud.
Nous allons nous consolider et nous sommes en mesure d'acheter, d'être réactifs. Nous allons essayer de tirer parti des nouveaux investisseurs dans notre industrie. Nous avons de bonnes relations avec divers propriétaires et espérons renforcer ces relations. Leur exigence en matière de rendement est un niveau que nous pensons pouvoir atteindre.
Les hôtels ont toujours été sur le marché, alors que les tour-opérateurs et voyagistes sont bien plus remis en question. A termes, notre projet est donc d'être une pure entreprise hôtelière. Nous avons l'intention de nous désinvestir de nos voyagistes en Espagne dans un avenir proche.
Avec le type d'offres que nous avons, nos clients restent plus longtemps que dans les hôtels urbains, si bien que nous avons l’opportunité de mieux les comprendre et d’ainsi mieux nous préparer pour l'avenir de notre industrie.