
L'accord avec HNA consolide l'internationalisation du groupe Aujourd’hui, NH Hoteles se situe au 5e rang des groupes hôteliers européens. Le groupe opère près de 400 hôtels, soit approximativement 60 000 chambres dans 25 pays à travers l’Europe, les Amériques et l’Afrique. NH Hoteles compte à ce jour 21 hôtels en construction, ce qui va augmenter sa capacité d’accueil de 2 000 nouvelles chambres. En 2012, il devrait faire entrer le groupe chinois HNA dans son capital pour sceller une alliance stratégique.
La priorité aujourd’hui est de se concentrer sur notre core business. Néanmoins, nous savons bien que toute société qui veut être une référence dans le secteur dépend de l’innovation et de l’image. Société cotée, nous devons avoir un oeil en permanence sur la rentabilité, c'est un engagement vis-à-vis de nos actionnaires, mais nous voulons toujours offrir des concepts innovants pour satisfaire nos clients. Plus que de créer de nouveaux produits, nous nous consacrons à mieux optimiser nos ressources, ce qui veut dire augmenter la qualité, en stimulant l’efficacité.Bien que l’industrie hôtelière ait réduit son rythme de croissance ces dernières années en raison de la crise, l’impact a été différent selon qu’on est une entreprise multinationale ou une entreprise indépendante. Les chaînes multinationales comme les nôtres ont pris des engagements avant le début de la crise et doivent les honorer, et ainsi incorporer les nouveaux établissements dans leur portefeuille ; alors que des groupes petits ou moyens n’ont pas pu poursuivre la plupart des projets qu’ils avaient envisagé avant la crise. Chez NH Hoteles, nous essayons de maintenir la croissance par le biais de formules à risque limité, comme les contrats de management. Ce choix stratégique, couplé à nos engagements d’avant crise, nous permet de maintenir une croissance stable.Après pratiquement deux années d’intégration financière, est-ce qu’Hesperia a trouvé sa juste place au sein du portefeuille de NH Hotels ?Oui, c’est tout à fait le cas. C’est une avancée claire dans notre plan stratégique de grandir via les contrats de management. Hesperia est aujourd’hui totalement intégré à notre portefeuille de marques. 2011 s’affiche comme une année de forte reprise, en termes de ventes et de RevPAR, pour NH Hoteles, craignez-vous un affaiblissement de la tendance en raison de la crise de la dette aux Etats-Unis et en Europe ? Nous vivons une période d’incertitude. Jusqu’à présent, les indicateurs hôteliers n’anticipent pas un environnement plus faible, mais les analystes et les économistes en général ont déjà pris en compte des niveaux plus faibles de RevPAR dans les trimestres à venir. Heureusement, bien que la crise soit un facteur tout à fait pertinent, notre modèle économique a montré qu’il était résistant ; les entreprises et les clients individuels ont encore besoin de voyage et d’utiliser nos hôtels, au bon prix. Ainsi, pour maintenir une rentabilité régulière du modèle économique de NH Hotels, nous avons fondé notre stratégie mondiale actuelle sur la recherche de l’efficacité dans tous les process de gestion, sur la construction renforcée de nos structures de ventes et sur la baisse de notre endettement.Etes-vous préoccupé par les difficultés économiques de deux de vos marchés majeurs, l’Espagne et l’Italie ?Il faut avant tout prendre en considération que plus de 75% de la marge brute (Ebitda) de NH Hoteles sont générés en dehors de l’Espagne, ce qui est déjà un premier signe de l’évolution internationale de notre groupe. Pour autant, l’Espagne reste l’un de marchés majeurs de notre entreprise. Nous croyons que l’industrie touristique espagnole est – et doit être – un composant essentiel d’une économie productive, innovante et durable, qui doit être seule capable d’apporter davantage de prospérité à l’Espagne aujourd’hui et dans le futur. L’industrie a besoin d’être toujours perçue comme un élément stratégique dans le nouveau modèle de production que le pays est en train de bâtir. Quant à l’Italie, elle est l’une des plus importantes économies d’Europe et la quatrième destination touristique mondiale. Le pays offre un modèle stable et attrayant avec des barrières très élevées pour les sociétés internationales qui veulent y pénétrer. Le marché hôtelier italien est caractérisé par une demande soutenue, tant de la part des touristes que des voyageurs d’affaires, et par une fragmentation très large de l’offre hôtelière en provenance des groupes, couplée à un déficit en catégories 3 et 4 étoiles, ce qui génère un ratio de performance des prix très attrayant.Comment se comporte Jolly Hotels en Italie et dans le reste de l’Europe ?Les performances de Jolly Hotels sont conformes à nos prévisions. Après l’acquisition, il y a quatre ans, NH Hotels a intégré la majeure partie des hôtels dans sont portefeuille et le «rebranding» des établissements sous marque NH s’est passé avec succès pour la plupart des hôtels en Europe. Tous les systèmes d’exploitation, ainsi que les forces vives des opérations et des ventes, ont été portés au niveau des standards de notre groupe. Le résultat de cette intégration fait que NH Hoteles est le plus important acteur hôtelier en Italie, et l’un des plus compétitifs, surtout si on garde entête que le marché italien est très morcelé.Etes-vous satisfait des performances réalisées par le marché allemand ?Le marché allemand continue de montrer les meilleures performances en Europe au sein de notre groupe. La hausse de la demande se traduit par des augmentations positives de prix moyens et de taux d’occupation. On constate également une activité bien plus forte dans les principales villes allemandes tant sur le segment Affaires que Loisirs.Avez-vous vraiment vendu votre établissement parisien ? Etes-vous en quête d’une autre opportunité pour être présent à Paris ? Avec quelle enseigne ?Dans le cadre de notre plan de vente des actifs, pour fournir plus de liquidités à l’entreprise et réduire sa dette, nous avons récemment vendu les parts que nous détenions dans l’hôtel Lotti à Paris. Il entre dans notre portefeuille pour les deux prochaines années dans la catégorie hôtels en gestion. Cette vente fait partie du deal conclu avec le propriétaire de l’Hôtel Costes, qui a acheté les murs et nous autorise à en garder l’exploitation. Paris est une ville stratégique pour NH et nous cherchons activement à nous y élargir sous une marque de NH.Est-ce que la France fait aussi partie de vos objectifs premiers de développement ?Notre priorité reste Paris, mais notre hôtel qui a récemment ouvert à l’aéroport de Lyon fait de bons résultats et nous voulons poursuivre notre croissance dans les grandes métropoles françaises. Comment décririez-vous votre alliance avec le groupe chinois HNA ? Fondamentalement, cet accord renforce la solvabilité financière de NH Hoteles, consolide le processus d’internationalisation du groupe pour devenir un acteur majeur sur la scène internationale. L’accord renforce notre haut de bilan et dans le même temps constitue un pas de géant dans la stratégie de NH. L’alliance que nous sommes en train de former signifie que notre groupe va avoir l’opportunité de pénétrer un marché qui a un formidable potentiel, la Chine, avec un acteur local de premier plan. Il y a là une occasion très claire pour NH de collaborer avec un groupe dynamique, puissant et prestigieux qui va, en plus, devenir un actionnaire de poids dans le groupe. Par voie de conséquence, les intérêts de NH Hoteles en Chine sont désormais alignés sur ceux de HNA. L’annonce de l’obtention des approbations les plus importantes de la part des administrations chinoises, parmi celles demandées par le Gouvernement chinois, nous a amené à reconfirmer notre volonté de parvenir à l’accord final d’ici à la fin de l’année.Est-ce que NH Hoteles a déjà constaté une hausse de clientèle en provenance du marché chinois ?Les deux sociétés sont déjà en train de travailler ensemble pour jeter les bases du futur développement commercial et opérationnel. Dès lors, la Chine comme marché émetteur n’est que l’un des facteurs à prendre en compte. Il est encore plus important de voir les opportunités qui se présentent entre NH Hoteles et les autres secteurs d’activité où HNA est un acteur, comme le transport aérien et le tour-operating. NH devrait devenir un partenaire privilégié pour accueillir les passagers transportés par le groupe HNA.Sous quelle forme NH Hoteles va assurer le management des hôtels 4 étoiles en Chine ?Dans l’accord avec HNA, il est prévu une joint-venture pour gérer les hôtels dans la Grande Chine, ceux qui seront développés ou qui seront convertis sous la marque NH. Nous allons chercher des hôtels milieu de gamme dans toutes les villes importantes, qu’ils soient propriété de HNA ou d’un groupe tiers. La joint-venture est complémentaire de la stratégie actuelle de NH Hoteles d’assurer sa croissance via le modèle de risque limité, tel que la gestion d’hôtels possédés par des groupes tiers.En dehors de la Chine, est-ce qu’il y a d’autres parties du monde où NH veut être présent ?Nous poursuivons actuellement notre croissance au Brésil, au Mexique et dans d’autres régions d’Amérique Latine. Je signale que nous venons d’ouvrir notre premier hôtel en Colombie, le mois dernier. Par ailleurs, nous continuons de regarder les opportunités de croissance à travers l’Europe.Est-ce que NH a d’autres innovations en réserve comme elle l’a fait avec NHube?